REVENDICATIONS SOCIALES : Bassolma Bazié pour « un peuple fougueux face à des députés on s’en fout »
Le syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS) est en grève de 48 heures qui a débuté le 6 décembre 2016. Dans le cadre de ce mouvement, le syndicat a organisé une conférence sur « la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire et la résistance au putsch du 16 septembre 2015», afin d’élever le niveau de conscience syndicale des travailleurs. La conférence a eu lieu le 7 décembre 2016, à la Bourse du travail à Ouagadougou.
Les travailleurs de l’action sociale sont en débrayage. Dans le cadre de leurs activités syndicales, une conférence a réuni l’ensemble des travailleurs à la Bourse du travail pour discuter de « la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection et la résistance au putsch du 16 septembre 2015 ». Et c’est Bassolma Bazié, Secrétaire général du SYNTAS, qui a introduit la conférence. A l’entendre, le droit à l’insurrection doit être reconnu au peuple. C’est pourquoi il estime que «si on est capable d’investir des millions dans un mausolée qui doit incarner l’insurrection, on doit inscrire dans la Constitution le droit à l’insurrection». En marge de la conférence, Bassolma Bazié a signifié que la conférence s’inscrit dans le cadre des activités du syndicat, qui est en mouvement de grève de 48 heures. Relativement au thème, « les acquis à préserver sont, notamment, la réalisation de l’insurrection populaire, la sauvegarde des libertés d’expression ; politique, démocratique et syndicale ». Bassolma Bazié estime que « c’est le rôle de l’organisation syndicale de rester aux côtés des travailleurs sociaux pour leur dire que nous avons une cause commune ». Il a tenu à interpeller le secteur informel que le mouvement syndical se bat pour tout le monde et pas pour les fonctionnaires seulement.
Au cours de la conférence syndicale, l’affaire des tablettes s’est invitée au débat. En effet, faisant référence aux propos du Président de l’Assemblée nationale, Bassolma Bazié estime que « dans tout pays où il y a des députés « on s’en fout », il faut qu’il y ait un peuple fougueux en face, capable de les réveiller et leur faire comprendre leur vraie mission ». Et « le fait d’aboutir à la remise des tablettes est un acquis de la lutte du peuple », a-t-il ajouté. Visiblement remonté, le SG de la CGTB a affirmé «qu’il faut que les hommes politiques sachent d’où ils viennent, parce que le peuple s’est investi pour l’approfondissement de la démocratie ».
Au premier jour de la grève du SYNTAS, il y avait une forte mobilisation à la Bourse du travail. Et le Secrétaire général du SYNTAS, Juste Logobana Koumara, l’a confirmé : «la grève de 48 heures a été initiée pour porter le niveau de protestation à un niveau supérieur. Et elle est bien suivie sur l’ensemble du territoire». Concernant leurs revendications, le SG du SYNTAS a affirmé qu’en mars 2016 ils avaient eu à interpeller les premiers responsables de leur département sur les possibilités de dérives dans la gouvernance. «Curieusement, les toutes premières nominations qui sont tombées, sont venues renforcer les soupçons qu’on avait. On ne juge pas de leur compétence, mais il y a des compétences formées au ministère de la femme pour servir le contribuable. Cependant on les met de côté et on fait appel à d’autres, à des professeurs certifiés dont on a besoin dans l’enseignement ». Selon le SG, cela relève d’une mauvaise exploitation des ressources humaines.
Françoise DEMBELE