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RISQUE D’INONDATIONS AU BURKINA


Ces dernières années, il ne se passe pas une seule saison des pluies en Afrique de l’Ouest, sans que des inondations ne fassent parler d’elles en termes de pertes en vies humaines,  d’habitations effondrées et de routes englouties par les eaux. Au Niger, on a enregistré déjà 35 morts ce début de saison. L’an passé, ils étaient plus de 70 à avoir trouvé la mort consécutivement au phénomène des inondations. Le Burkina n’est pas en reste. Car, le phénomène s’observe chaque saison des pluies que Dieu fait. Cette année encore, les services de la météo du pays ont alerté sur des risques d’inondations au pays des Hommes intègres. Déjà, des cas d’inondations ont été signalés dans certains secteurs de la ville de Ouagadougou et dans certaines localités de l’intérieur du pays. Il se pose donc l’impérieuse nécessité de prendre, ici et maintenant, des mesures en amont pour mieux faire face au péril qui se profile. Car, mieux vaut prévenir que guérir. Mais l’on peut se demander si les Africains en général et les Burkinabè en particulier sont encore perméables à ce genre de dictons, tant chaque jour on les ressasse sans pour autant noter de changements de comportements. Au Burkina, en effet, les facteurs d’inondations sont connus de tous. Seulement, l’on peut avoir l’impression que rien de sérieux n’est entrepris pour inverser les tendances. Il y a deux grandes catégories de facteurs d’inondations. La première catégorie est liée aux comportements manifestement inciviques des hommes et des femmes. L’on peut citer premièrement le comportement consistant à jeter systématiquement les ordures ménagères dans les caniveaux, empêchant, de ce fait, l’évacuation des eaux. Un tel comportement a un effet boomerang puisqu’il nous revient forcément à la figure.

 

 

Tout le monde gagnerait à poser des actes responsables

 

 

Deuxièmement, l’on peut évoquer, au titre des facteurs à caractère anthropique, la construction dans les  zones à hauts risques d’inondations, de logements. C’est le cas dans le quartier Dapoya à Ouagadougou. Au Niger, c’est carrément dans le lit du fleuve que l’on se permet de mener des activités occasionnant, de ce fait, l’ensablement du cours d’eau. L’on peut citer pour terminer, et cela est loin d’être exhaustif, le phénomène des habitations spontanées. Bien sûr, en ces endroits, on ne se soucie guère de savoir par où les eaux vont passer si fait que les zones non-loties sont en permanence exposées aux risques d’inondations. L’on peut même se demander si certaines personnes qui habitent ces lieux, ne trouvent pas du plaisir à flirter avec la mort. Car, il y a, parmi ceux qui habitent les non-lotis, des gens qui ont des maisons dans les zones loties mais qui, pour des raisons mercantiles, persistent et signent dans leur volonté de demeurer en zone non-lotie. La deuxième grande catégorie de facteurs d’inondations est d’ordre structurel. Et à ce niveau, ce qui est mis à l’index, c’est l’Etat. En réalité, l’on peut tout simplement avoir parfois l’impression que l’Etat travaille en toute conscience à la mort des populations. Les exemples allant dans ce sens, foisonnent. Il y a d’abord, les politiques publiques de lotissement. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont susceptibles de heurter les âmes sensibles. Comment, en effet, un Etat peut-il conduire une opération de lotissement sans prévoir des caniveaux ? C’est ce que fait pourtant l’Etat burkinabè depuis toujours. Dans les pays civilisés, cela est inimaginable. Il va falloir un jour que les populations qui vivent dans ce genre de quartiers, intentent des procès contre l’Etat pour tentative d’homicides volontaires. Même quand l’Etat construit des caniveaux, il prend très rarement la précaution de les couvrir. Tout chose qui expose les populations riveraines à des risques de noyades et d’inondations. De tout ce qui procède, tout le monde gagnerait à poser des actes responsables susceptibles de minimiser les risques d’inondations. Certes, les perturbations climatiques exposent tous les pays de la planète à des risques d’inondations mais chaque pays en particulier doit s’investir pour en réduire de façon significative, les effets. Cela s’appelle résilience mais aussi prévention.

 

Sidzabda


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