HomeA la uneRIVALITES ENTRE FRERES DEBY : Le pire est à craindre  

RIVALITES ENTRE FRERES DEBY : Le pire est à craindre  


Le clan Deby se fissure. C’est, du moins, le constat que fait plus d’un observateur et ce, au regard de la querelle, par correspondance épistolaire interposée, que se livrent les deux frères en l’occurrence, le président Mahamat Idriss Deby et Adam Deby Itno. En effet, ce dernier, depuis son exil en Egypte, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger la gouvernance de son frère de président au pouvoir depuis bientôt quatre ans. Il l’accuse de conduire le Tchad à la ruine, et de ne laisser au peuple que le choix entre « la guerre civile » et « un joug sans merci ». Pour Adam Deby, le Tchad ne se porte pas mieux qu’il ne l’était sous leur défunt père. Morceau choisi : « La direction actuelle du pays a échoué à offrir un avenir pacifique et prospère aux Tchadiens, plongeant le pays dans le chaos », a écrit le frère ainé à son cadet dont la réaction ne s’est pas fait attendre. En effet, qualifiant les accusations de son frère de « haineuses » et les attribuant à « un ego surdimensionné », le président Mahamat Deby rappelle que les rivalités entre lui et son frère ne datent pas d’aujourd’hui. Elles remontent à 2014, lorsqu’alors au pouvoir, le père avait promu Mahamat à un poste supérieur à celui qu’occupait Adam qui a perçu cela comme une « trahison familiale » visant à l’évincer du cercle du pouvoir.

 

Il revient au président Mahamat Deby de savoir manœuvrer au risque de voir grossir les rangs de ses adversaires

 

Certes, on le sait, les rivalités fraternelles ont toujours existé au sein de la famille Deby, mais c’est la première fois qu’elles ont été étalées sur la place publique, nourrissant ainsi le sentiment d’un malaise profond. En tout cas, les échanges publics entre Mahamat et Adam en sont la preuve ; tant ils reflètent des fractures plus larges de nature à fragiliser le pouvoir tchadien. Surtout qu’ils interviennent à un moment où le régime de N’Djamena fait l’objet de critiques de la part de l’opposition qui dénonce la perpétuation des méthodes spartiates de Deby père. Tout se passe donc comme si Adam Deby apportait de l’eau au moulin des contempteurs du président Mahamat. Alors, jusqu’où mèneront ces rivalités et tensions fraternelles ouvertes, surtout que le père n’est plus de ce monde pour mettre les uns et les autres au pas ? La question reste posée. Toutefois, il revient au président Mahamat Deby dont l’autorité est contestée par une partie des Tchadiens, et qui se trouve conforté à des rivalités familiales, de savoir manœuvrer au risque de voir grossir les rangs de ses adversaires. Dans un pays dont l’histoire s’est toujours écrite en lettres de sang, il y a lieu de craindre qu’Adam Deby, depuis son exil, se fasse réentendre d’une façon ou d’une autre dans les jours ou mois à venir. Une telle hypothèse, quoi que très réprouvante,  n’est pas à exclure  dans la mesure où l’armée française qui constituait un rempart et pas des moindres, pour le pouvoir de N’Djamena, est en train de plier bagage, si ce n’est déjà fait.

 

B.O


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