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 ROLE DES SYNDICATS AU BURKINA


Revendiquer c’est bien, mais…

« Le syndicalisme, tel que nous l’avons connu, n’est pas seulement axé sur les revendications ». Ces propos sont du Secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB), Guy Olivier Ouédraogo. C’était à l’issue d’un séminaire d’échange d’expériences sur les acquis du projet de la CSB, dénommé « encadrement syndical et insertion socioprofessionnelle ». Il s’agit là d’un projet réalisé avec l’appui de la Wallonie Bruxelles internationale (WBE), qui a concerné 75 femmes, toutes issues du secteur de l’agro-alimentaire. Ces dernières ont bénéficié d’une formation dans plusieurs disciplines dont le marketing, la comptabilité et dans la pratique du syndicalisme. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une démarche hautement salutaire, qui permet, comme le dit le SG de la CSB), de sortir le syndicalisme des sentiers battus de la contestation, encore que certaines de contestations sont parfois fantaisistes. La preuve, faut-il le rappeler, est que beaucoup de syndicats au Burkina, surtout après l’insurrection populaire, ne savent rien faire d’autre que d’organiser des manifestations de rue. Si fait que l’opinion ne se rappelle l’existence de certains syndicats que par des faits de grève, de sit-in sur fond parfois de casses ou d’incendies. Braves gens, ce n’est pas cela le syndicalisme. Le tout ne se résume pas aux revendications. Et là, la CSB vient de montrer la voie à suivre. Car, grâce à elles, des dizaines de femmes ont bénéficié d’une formation qui, sans doute, leur sera utile.

On a parfois l’impression que certains tirent trop sur la corde

Bien outillées, ces femmes regroupées en coopérative de transformation de produits agro-alimentaires, pourront, à  leur tour, transmettre leur savoir-faire à d’autres. Ce qui pourrait contribuer à la lutte contre la pauvreté à travers surtout la pratique d’activités génératrices de revenus. Franchement, si tous les syndicats pouvaient s’inspirer de cet exemple de la CSB, le Burkina Faso s’en porterait mieux. Mais au lieu de cela, beaucoup passent le temps à faire dans la surenchère quand ils ne font pas croire qu’ils sont les plus puissants. Certes, revendiquer fait partie des droits d’un syndicat, mais cela ne devrait pas occulter la responsabilité sociale des uns et des autres. Car, telles que les choses se passent aujourd’hui, très peu de Burkinabè savent que les syndicats, en plus de défendre les intérêts moraux et matériels de leurs membres, sont d’abord et avant tout des acteurs du dialogue social. Ils jouent un rôle considérable dans le maintien de la cohésion sociale, si bien qu’il ne vient à l’esprit de personne de contester l’importance de leur existence. Loin s’en faut. Ce n’est pas pour rien que dans la plupart des pays, les syndicats sont considérés comme des partenaires sociaux, tant ils jouent un rôle de veille et de contre-pouvoir.  Seulement, on a parfois l’impression que certains tirent trop sur la corde, oubliant que, comme le relève le SG de la CSB, « s’il n’y a pas de paix sociale, il n’y aura pas de syndicalisme ». Sachons donc raison garder. Car, nous avons tous une responsabilité devant l’histoire.

Sidzabda


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