RUPTURE DE STOCKS DE VACCINS ET CONSOMMABLES MEDICAUX Des ONG tirent la sonnette d’alarme
La Plateforme nationale des Organisations non gouvernementales et associations de soutien à la vaccination du Burkina Faso (PN/OSV-BF), mise en place par le Secrétariat permanent des Organisations non gouvernementales (SPONG), est inquiète des ruptures de stocks de certains vaccins et consommables. Face à cette situation alarmante, elle a initié, le 10 mai 2017 à Ouagadougou, une rencontre d’échanges et d’informations avec les journalistes, en vue d’interpeller le gouvernement et les partenaires sur le sujet.
La Plateforme nationale des Organisations non gouvernementales et associations de soutien à la vaccination du Burkina Faso (PN/OSV-BF) est inquiète, très inquiète de la faible disponibilité voire des cas de rupture, de certains vaccins au pays des Hommes intègres, couplés aux tensions de trésorerie autour de l’achat des vaccins et consommables de vaccination. Elle a donné l’alerte le 10 mai dernier, au cours de la rencontre d’échanges et d’informations qu’elle a initiée au profit des hommes et femmes de médias, sur les enjeux de la vaccination et la problématique de son financement au Burkina Faso. Selon le facilitateur de la PN/OSV-BF, Oumarou Hébié, depuis un certain temps, le pays est confronté à des difficultés de financement pour l’achat de vaccins et consommables. « En septembre 2016, il y a eu une petite difficulté pour acheter des vaccins. La même situation a été observée en octobre, parce que nous avons un compte pays à Copenhague, qui n’avait pas été approvisionné en fonds pour l’achat de vaccins. En avril passé également, le problème s’est posé », a-t-il relevé. Il faut donc mettre un frein à cette « situation alarmante, bien que non encore désespérée ». D’où l’appel de la Plateforme aux autorités et partenaires à faire en sorte que la vaccination soit au cœur de leurs actions. A en croire M. Hébié, beaucoup d’efforts sont faits par le Burkina Faso en matière de vaccination. Mieux, les performances du Programme élargi de vaccination (PEV) sont remarquables. Par conséquent, il faut continuer sur cette lancée et non revenir en arrière. Pour ce faire, la Plateforme plaide pour une mise à disposition correcte des moyens.
Quelques propositions de la Plateforme
« Nous militons pour que les moyens soient correctement mis à disposition. Nous pensons qu’il faut travailler à prédisposer les fonds, deux ans à l’avance, au niveau du compte pays pour que l’argent soit disponible au moment où on a besoin des vaccins. Toute chose qui vise à avoir une longueur d’avance concernant l’achat des vaccins », a affirmé le facilitateur. Mieux, il a ajouté que pour que la mortalité et la morbidité infantiles n’augmentent pas, il faut travailler à faire en sorte que les maladies qui sont évitables par la vaccination, puissent être effectivement évitées. « Parce que la vaccination vise à prévenir, et prévenir est toujours moins cher que guérir », a-t-il soutenu. Dans le cadre de ses actions d’appel, la Plateforme entend rencontrer la Commission des finances et du budget (COMFIB) de l’Assemblée nationale ainsi que le ministre de la Santé.
Par ailleurs, pour faire face aux crises financières répétées sur le plan international, la Plateforme préconise des actions de financement, surtout au plan local. Elle suggère, entre autres, la création d’un fonds d’appui au PEV mobilisant les ressources extérieures au profit des vaccinations d’une manière intégrée selon les priorités définies par le ministère de la Santé, la promotion de la couverture des services de vaccination par le programme d’Assurance maladie universelle (AMU), l’implication du secteur privé dans le financement de la vaccination (particuliers, employeurs et/ou organismes philanthropiques locaux), exploration de pistes novatrices de financement (taxes sur le tabac, l’alcool, taxes sur les titres de transports, etc.).
Colette DRABO