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SAÏDOU MAÏGA, MAIRE DE FALAGOUNTOU


Pour votre rubrique « Mardi Politique » de ce jour, nous avons un invité venu du Sahel, plus de précisément de la commune de Falagountou. Il s’agit de Saïdou Maïga, maire de ladite commune frontalière avec le Niger. Militant du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le maire aborde avec nous, plusieurs sujets en lien avec la vie de sa Cité, dont la sécurité, le Covid-19, les défis, les activités minières,… ! Lisez plutôt !

« Le Pays » : Falangountou Voilà une localité dont le nom reste célèbre dans l’opinion, surtout pour les agents publics. Y a-t-il une explication à cela ? Pouvez-vous nous présenter d’ailleurs votre commune ?

Saïdou Maïga : Falagountou est l’une des 26 communes de la région du Sahel. Elle est située dans la province du Séno. Elle est frontalière avec la République sœur du Niger et limitée par les communes de Seytenga, Markoye, Gorom Gorom et Dori. C’est une commune d’environ 30 000 habitants avec une population composée de Peuhls, Sonraïs, Tamachèques, Gourmantchés. La commune se compose de 14 villages établis sur une superficie de 603km2. Vous avez raison de dire que Falagountou est célèbre. Je ne sais pas s’il faut en sourire ou pas, mais nous lions ce que vous appelez « célébrité », au fait que nous avons été pris pendant longtemps comme mauvais exemple du fait des problèmes liés au manque d’eau, d’électricité, de la scolarisation, etc. En résumé, nous étions le symbole du sous-développement dans l’entendement populaire alors que Falagountou est plus proche de Ouagadougou que des villes comme Bobo-Dioulasso et bien d’autres. Il faut simplement retenir que l’administration était absente de cette localité, voire de cette partie frontalière du Burkina. Au-delà de notre commune ou de notre région, il y a d’autres localités (comme dans la région de l’Est) qui ont subi pendant longtemps ou peut-être encore maintenant, cette absence de l’Etat.

Comment êtes-vous entré en politique et pouvez-vous nous retracer, brièvement, votre parcours politique ?

Vous savez, il y a peut-être un élément que l’opinion ignore de ma personne, mais je suis issu d’une famille royale. A ce titre et avec toute la modestie qui va avec, je peux dire que la politique est dans notre sang. En effet, j’ai été éduqué sous le joug de la gestion de la Cité et j’ai pu observer mes parents et devanciers s’investir pour le bien-être de la population. J’avais toujours un pincement au cœur, en voyant le sous-développement dans lequel était ma localité. Il fallait que j’apporte ma contribution au développement. Vous savez que la philosophie du développement adoptée par notre pays, fait qu’il faut souvent avoir une petite parcelle de décision pour impacter et implémenter sa vision. D’où la nécessité de mon engagement politique pour transcrire ma vision, mon opinion dans la planification et l’orientation des activités de cette localité. C’est donc par ce que j’appelle une contrainte naturelle que je suis venu en politique.

Au Burkina, pour réussir en politique, il faut souvent disposer de certains atouts. Soit vous êtes riche, soit vous avez un parrain qui vous «pistonne». Dans quelle configuration êtes-vous?

(Rires)… Vous mettez justement le doigt sur une triste réalité de la politique telle que pratiquée et vécue par les Burkinabè et pour les Burkinabè. En effet, tout se ramène aux biens matériels et malheureusement, nos concitoyens ont été pendant longtemps nourris et entretenus dans cette philosophie. Pour moi, être riche ou pauvre, c’est très relatif et cela s’apprécie sous plusieurs angles. Mais le plus important, c’est la capacité à apporter un sourire aux autres, agir dans l’intérêt de ses administrés, qui définit si l’on est un bon ou mauvais politicien. Agir pour les autres suppose une certaine autonomie dans la pensée et moi, je suis très jaloux de mon indépendance. J’aime ma liberté de voir les choses, d’exprimer ma pensée profonde, d’agir dans l’intérêt de la vision que je poursuis et c’est ce qui fait que je n’ai pas un mentor politique. Je sais écouter, discerner et prendre des décisions.

Quels sont les principaux défis auxquels votre commune est confrontée ?

Vous savez, toutes les communes du Sahel sont confrontées au problème d’insécurité et notre commune n’échappe pas à cette donne. Notre économie est plombée à cause de ces mouvements terroristes et on ne peut mener aucune activité sérieuse pour booster le développement. Les fonctionnaires et autres investisseurs privés n’ont plus l’esprit tranquille pour assumer leur tâche. Le défi majeur pour nous aujourd’hui, est donc la sécurisation de la localité. Toutefois, malgré cette situation, nous essayons d’apporter un plus à l’avancée de la zone, en lien bien sûr avec la politique globale qui est définie au niveau central. C’est ainsi que nous arrivons à faire face aux défis de l’éducation pour tous, de l’accès à l’eau et aux services sociaux de base.

De quels moyens disposez-vous pour relever ces défis ?

Notre première ressource est la ressource humaine. Pour relever ces défis, nous comptons bien entendu sur des hommes et des femmes assez engagés au sein de l’administration décentralisée. Je profite d’ailleurs de votre micro pour féliciter les fonctionnaires et nos Forces de défense et de sécurité qui sont restés malgré cette situation sécuritaire précaire. Il faut noter aussi que nous avons une population résiliente, qui ne dort pas face à la situation.

D’où Falangountou tire-t-elle les ressources financières pour financer ses activités de développement ?

Quand nous sommes arrivés aux affaires, nous avons trouvé une commune avec des ressources très limitées. Pourtant, comme vous le savez, Falagountou est une commune minière. Ce qui, en principe, nous procure d’importantes ressources financières en termes d’impôts locaux. Nous avons donc formé nos conseillers municipaux et CVD sur la notion du budget, notamment la mobilisation des ressources de sorte que les droits de marchés ont été multipliés par 10 en seulement deux années. Il y a eu aussi des efforts de sensibilisation des communautés sur leurs devoirs, mais aussi de lutte contre la fraude. Toutes ces actions ont permis à la commune de tirer le meilleur parti de sa position de commune minière, sans oublier les ressources liées au Fonds minier de développement local. Actuellement, je peux dire qu’il y a un climat de confiance qui règne entre l’administration et les administrés et l’ensemble du conseil municipal s’investit pour la mobilisation des ressources internes. Nous avons également mis l’accent sur l’accompagnement des entreprises locales. Nous avons aujourd’hui des ressortissants de Falagountou qui bénéficient (sans tordre le cou aux principes de passation de marché) de marchés et qui payent des taxes à la commune. Au-delà des ressources propres mobilisées par la commune, il y a des partenaires qui sont à nos côtés et je m’en voudrais de ne pas les citer nommément. Il s’agit de : Expertise France, le Liptako Gourma, le Projet 3frontieres, le Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales (FPDCT), le Programme d’appui aux collectivités territoriales (PACT), le Conseil régional des Unions du Sahel (CRUS), Essakane SA, Le PADEL.

Quel est le budget annuel de votre commune ?

En vérité, nous avons un Plan communal de développement qui se chiffre à plus de treize (13) milliards de F CFA à l’horizon 2022. Il vous souviendra que courant juillet 2019, nous avons fait l’exposé de ce plan de développement auprès de partenaires techniques et financiers qui se sont engagés, chacun en ce qui le concerne, à accompagner notre commune. Pour ce qui concerne le budget, il varie d’une année à une autre mais pour 2020, nous sommes à plus de deux milliards de F CFA. Il faut noter que chaque budget est arrimé au Plan communal de développement qui est comme notre bible en termes d’orientation ; lequel PCD est en droite ligne avec l’orientation nationale qui est le PNDES.

« Chaque année, nous recrutons 400 femmes pour les travaux à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) »

Contrairement à d’autres communes, Falangountou abrite une mine d’or et donc, dispose d’un bras financier de taille pour mobiliser l’argent nécessaire à son développement. N’est-ce pas ?

Je reconnais avec vous qu’être une commune minière est un atout majeur en termes de disponibilité de ressources, mais le plus important, c’est la gestion qui est faite de ces ressources. Vous savez, une mine est assujettie à certaines obligations fiscales et les retombées doivent être ressenties par l’ensemble du pays, mais surtout les zones de son installation. Cela dit, la présence d’une mine dans une localité ne garantit pas systématiquement un développement de cette localité puisque tout est question de vision et des ambitions de ceux qui président aux destinées de cette localité.

Entre la mairie et la mine de Essakane, les rapports sont, nous dit-on, quelques fois tendus. Qu’en est-il exactement ?

Pourquoi vous retenez seulement l’aspect où nos relations sont comme vous le dites « quelques fois tendues », alors que la plupart du temps, nos relations sont celles de deux partenaires devant œuvrer au développement ? Il est vrai que nos intérêts, nous, en tant que collectivité territoriale, et la mine en tant qu’entreprise, ne convergent pas toujours. Nous avons des points de dissensions, il faut le reconnaître. Chacun devant défendre ses intérêts, mais nous arrivons toujours, par un mécanisme de dialogue, à trouver le juste milieu pour les deux parties. A part cela, la commune de Falagountou n’a pas de problème particulier avec la mine d’Essakane.

Depuis votre arrivée, quelles sont les réalisations les plus importantes que votre conseil municipal a pu faire ?

(Sourire). Je crois qu’on pourrait prendre un autre rendez-vous pour parler exclusivement des réalisations du conseil municipal, de 2016 à nos jours… Soit. Il faut retenir que depuis notre arrivée aux affaires, nous avons amélioré tous les chiffres à tous les niveaux. Vous savez, notre commune en particulier et la région du Sahel en général, est réputée pour avoir un taux de scolarisation assez bas. Mais grâce aux efforts du conseil municipal, je puis vous affirmer que nous avons fait un bond positif, passant de 16 à 22 écoles entre 2016 et 2019. Nous avons amélioré aussi le taux de fréquentation des classes avec plus de 1000 élèves recrutés en 2019 en classe de CP1. Il en était pareil au cours de l’année précédente. Aussi, c’est avec notre conseil municipal que nous avons mis fin aux écoles sous paillotes à Falagountou et nous nous sommes classés première CEB au CEP à la session de 2019. Toujours dans la dynamique de permettre à tous les enfants d’avoir une chance d’aller à l’école, nous avons décidé de parrainer au moins 100 élèves du primaire au supérieur, et ce, depuis notre arrivée en 2016. Au plan économique, vous savez déjà que le marché de Falagountou est un véritable pôle d’échanges transfrontaliers et à ce titre, nous avons renforcé ses capacités d’accueil à travers la construction de hangars et de boutiques modernes. Nous permettons aux femmes et aux jeunes de cultiver leur autonomie financière à travers le financement d’activités génératrices de revenus (AGR). Chaque année, nous recrutons 400 femmes pour les travaux à haute intensité de main- d’œuvre (HIMO). Nous avons aussi incité à la création d’entreprises locales qui compétissent au niveau des marchés locaux et reversent des taxes à la commune. Au niveau de la santé, le nombre de Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) est passé de 3 à 4. Le CSPS de Falagountou a été érigé en centre médical. Nous avons d’ailleurs un cinquième CSPS en construction actuellement. Nous sommes heureux de dire qu’à Falagountou, nous avons zéro corvée d’eau parce que nous avons mis un point d’honneur à doter l’ensemble des villages en forages et adductions d’eau potable. En terme d’urbanisation, nous avons entrepris de gros chantiers dont certains sont d’ailleurs en cours et vous en entendrez parler bientôt. Quand notre conseil s’installait, il n’y avait aucune parcelle attribuée en zone lotie. Aujourd’hui, nous avons pu attribuer plus de 1000 parcelles et nous avons encore 3000 autres qui attendent d’être attribuées à Falagountou ville. En plus de cela, il y a les deux principaux villages de la commune que sont Goulgountou et Kargono qui ont reçu une autorisation de lotissement. Nous allons pouvoir dégager environ 5 000 parcelles sur les deux sites. Il faut signaler que ces travaux d’urbanisation s’accompagnent de la construction de voiries urbaines et autres aménagements importants. Nous avons travaillé à la modernisation de notre administration et au renforcement des capacités de certaines structures de base comme les comités villageois de développement. C’est ainsi que chaque conseiller a bénéficié de moyens roulants et les CVD disposent d’un fonds de fonctionnement annuel en plus de la construction de leur siège.

Votre commune a été touchée par le Covid-19. Quelle est sa situation sanitaire actuelle ?

Oui, en effet, le 10 avril dernier, notre commune a enregistré trois cas de la maladie à coronavirus. Nous avons rapidement activé notre plan de riposte dont les éléments préventifs étaient déjà mis en œuvre. C’est ainsi que l’ensemble du conseil municipal, en étroite collaboration avec le comité régional de gestion de la crise et les services déconcentrés et compétents de l’Etat, a décidé de déployer un panier de mesures aussi bien sociales qu’économiques. D’ailleurs, plusieurs de vos collègues se sont largement fait l’écho de ces mesures. A la date d’aujourd’hui, je puis vous rassurer que les trois cas se portent bien et ne présentent aucun symptôme. Les personnes mises en quarantaine ont été libérées. Mais, bien entendu, nous maintenons la veille et le respect des consignes n’étant donné qu’au niveau national, le Covid-19 continue d’exister.

« Humainement, les gens ont peur de servir dans des localités comme la nôtre »

Comment votre population vit-elle cette crise sanitaire ?

Je crois que notre population a une capacité de résilience et nous n’avons pas eu du mal, bien sûr avec le service régional de la riposte, à faire respecter les mesures- barrières. Au plan économique, nous avons tenté d’atténuer les effets des fermetures du marché à travers des appuis en nature ou en numéraires et cela permet de souffler un tant soit peu.

Vous avez décidé d’octroyer des primes à des agents de l’Etat exerçant dans votre commune. A quelle logique répond une telle initiative et êtes-vous certain d’avoir les « reins solides » (financièrement dit), pour aller au bout ?

En effet, cela fait partie d’un ensemble de mesures que le Conseil municipal a initiées dans le cadre de la riposte au Covid-19 et à l’insécurité. L’explication principale de cette mesure réside dans le fait que Falagountou ne peut dissocier la lutte contre le Covid-19 de celle contre l’insécurité. Vous-même, vous avez mentionné plus haut, qu’il y a certains clichés qui pèsent déjà sur la commune et la situation sécuritaire n’est pas pour arranger les choses. Humainement, les gens ont peur de servir dans des localités comme la nôtre. Le personnel de l’Etat a donc besoin, dans ce contexte d’insécurité doublé maintenant du Covid-19, d’être encouragé de quelque manière que ce soit afin d’avoir la force de continuer à travailler. Voilà pourquoi le conseil a décidé de ces primes. Mais au-delà de ces primes, il y a d’autres mesures d’accompagnement qui sont prévues mais pour des raisons sécuritaires, je me garde d’en parler dans le cadre de cette interview. Ce qu’il faut retenir, c’est que le coût financier de ces mesures est pris en charge par le budget communal gestion 2020 à plus de 95%. Il faut savoir que nous avons réaménagé notre budget pour permettre la prise en compte de l’ensemble de nos mesures en faisant l’effort de ne pas nous éloigner de notre plan d’action 2020.

Falagountou est une localité frontalière. Quels sont les avantages et les inconvénients que vous tirez de cette position ?

Nous, à Falagountou, nous ne voyons pas notre situation géographique en termes d’avantages ou d’inconvénients. Nous essayons juste de tirer le meilleur de notre position pour nous développer. Comme je vous le disais dans une question précédente, la commune est un carrefour économique. Nous recevons, à chaque jour de marché, des commerçants venus du Niger, de Gorom Gorom, de Dori et cela nous permet de faire tourner l’économie locale. La commune partage aussi des liens culturels forts avec ses voisins et cela permet, en temps normal, une cohésion sociale et une stabilité nécessaires aux efforts de développement. D’ailleurs, nous sommes en train de partager une expérience de vivre-ensemble entre les communautés de part et d’autre de la frontière. Il s’agit des communes frontalières du Burkina dans la région du Sahel et celles du Niger dans la région de Tillabery. Nous avons mis en place le Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT/Sahel-Tillabery) et actuellement, la commune de Falagountou occupe la vice-présidence. C’est un regroupement dont les objectifs premiers sont de renforcer les liens de fraternité entre les peuples frontaliers qui, en réalité, sont les mêmes mais séparés par une question de frontière. A ce titre, nous envisageons des investissements importants comme la construction d’un institut local pour la gouvernance transfrontalière, un internat pour accompagner la scolarisation des jeunes filles, etc.

Sur le plan sécuritaire, comment se porte votre commune ?

Vous savez que toute la région du Sahel vit une situation sécuritaire assez particulière. En tant qu’autorités, nous entretenons des relations étroites avec les Forces de défense et de sécurité et nous travaillons ensemble pour rassurer les populations et les inviter à participer aux efforts de lutte.

Il nous revient que des soldats nigériens sont intervenus dans deux villages frontaliers et ont incendié des motos appartenant à des Burkinabè. Qu’est-ce qui s’est réellement passé.

Oui, c’était le 27 avril dernier, aux environs de midi. Une patrouille de l’armée nigérienne est intervenue dans les villages de Wibora et de Sella, respectivement à 8km et 13km de Falagountou. Ladite patrouille qui serait à la poursuite de djihadistes, a incendié près d’une trentaine de motos dans les deux villages, bien sûr sous le regard d’incompréhension des populations qui nous ont alertés. Vous savez, ces deux villages sont encore sous l’administration burkinabè même si une décision de la Cour internationale de justice, les rattache au Niger. Nous avons, à notre tour, rendu compte aux autorités compétentes qui ont pris les dispositions à leur niveau. Dès le 29 avril, l’armée burkinabè a pris les dispositions pour sécuriser les biens et les personnes dans les deux villages. C’est l’occasion pour moi de féliciter nos FDS ainsi que le gouvernement qui a su gérer la situation avec diligence.

Comment pensez-vous que cette situation peut se résoudre ?

Vous savez, même si, sur le papier, ces localités n’appartiennent plus au Burkina, les habitants se sentent toujours Burkinabè et vivent comme tel. La preuve est que ce sont des fonctionnaires burkinabè qui servent toujours dans la zone. Nous pensons que le problème doit être résolu au plus haut niveau, bien entendu, en prenant en compte l’expression de l’opinion de chaque individu vivant dans ces localités.

«  Le maire de Falagountou n’a pas de salaire ; il a juste une indemnité qui est d’ailleurs redistribuée aux franges les plus vulnérables de la population »

Etre maire de Falagountou vous est-il financièrement rentable ? Autrement dit, combien gagne un maire de Falagountou dans le mois ?

Vous savez, être maire au Burkina, c’est comme un sacerdoce. Quand on est maire, on doit faire face d’abord à l’incompréhension même de la fonction de la part d’une population qui pense que vous êtes l’homme qui doit régler tous les problèmes. On doit aussi faire face à la rareté des ressources dans un contexte où tout est prioritaire, sans oublier bien sûr l’adversité politique. Mais tout compte fait, on arrive à poser des actes pour le bien de nos populations et c’est le plus important. Le maire de Falagountou n’a pas de salaire ; il a juste une indemnité qui est d’ailleurs redistribuée aux franges les plus vulnérables de la population. Permettez-nous donc de ne pas faire étalage de ce qui est fait de ces indemnités. Il faut retenir que le maire de Falagountou n’a pas une indemnité spécifique car tout est régi par un décret et est fonction des ressources propres de la commune. Que vous soyez maire à Falagountou ou à Réo chez mes esclaves, c’est le même texte qui s’applique.

Avez-vous un message particulier à passer à vos administrés ?

Je suppose que c’est votre dernière question et permettez-moi de vous remercier à nouveau pour cette occasion. J’en profite d’ailleurs pour remercier l’ensemble de la presse qui nous accompagne. Et comme vous le savez désormais, notre commune se bat tous les jours pour relever le défi du développement et garantir à ses citoyens, un cadre de vie meilleur. Venez nous voir et vous saurez que le cliché que l’opinion fait de cette belle Cité, n’est pas exact. Et c’est l’occasion pour moi de féliciter l’ensemble des services déconcentrés, les FDS et toute la population pour les efforts qu’ils consentent chacun à son niveau. Je voudrais d’une manière particulière remercier le Gouverneur de la région du Sahel, le Haut-commissaire de la province du Séno, le préfet du département de Falagountou, les services financiers qui ont toujours été à nos côtés sans lésiner sur les moyens de nous accompagner. Nous avons toujours senti une présence soutenue du gouvernement central à nos côtés à travers notre ministère de tutelle, celui de l’urbanisme et celui des mines. Je n’oublie pas les Organisations de la société civile qui veillent vraiment au grain, et qui ne manquent pas de nous interpeller quand il le faut.

Propos recueillis par Michel NANA

Qui est Maïga Saïdou, maire de la commune de Falagountou ?

« Je voudrais d’abord remercier le journal « Le Pays », que je connais très bien et que je lis, en tout cas, dès que ma situation géographique me le permet. Je sais, en tout cas, que vous abattez un travail formidable et professionnel qui est d’informer les citoyens, peu importe leur rang, classe ou bord politique. Vous donnez la parole à toutes les sensibilités et c’est sans doute dans cette optique que vous me tendez votre micro cet après-midi. Cela dit, reconnaissez qu’il est difficile de parler de soi-même mais retenez simplement que je suis Maïga Saïdou. Je suis inspecteur des impôts de formation et à ce titre, j’ai servi le Burkina Faso à travers plusieurs postes occupés dans le milieu de la fiscalité. Au plan politique, je suis un ancien député et ancien ministre de l’Environnement. Ce dernier poste, je l’ai occupé sous la Transition, cette étape historique importante de notre pays ».


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