HomeA la uneSERIE DE MEURTRES DANS LE NORD DU BURKINA : Garder toujours l’arme au pied

SERIE DE MEURTRES DANS LE NORD DU BURKINA : Garder toujours l’arme au pied


Depuis que le prédicateur Ibrahim Malam Dicko à la tête de ses talibés d’Ansarul Islam a pris le pari de créer dans le Nord du Burkina une théocratie musulmane, le sahel burkinabè s’est mué en un véritable far-west où les rapts le disputent aux assassinats. Dernière éruption de cette série de violences, l’exécution par balles de cinq personnes dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 juillet dans le Soum, dans les villages de Ndidja, Sibé et Neyba. Ces victimes ont été identifiées par les forces de sécurité burkinabè comme étant des adeptes d’Ansarul Islam et étaient activement recherchées. En revanche, ce que l’on sait moins, ce sont les circonstances dans lesquelles se sont déroulés ces malheureux évènements. En effet, alors que d’aucuns soupçonnent un règlement de comptes entre djihadistes lié à la succession de leur leader et guide spirituel Ibrahim Malam Dicko qui aurait péri il y a peu, d’autres pensent qu’il pourrait s’agir d’une attaque terroriste. Mais cette dernière hypothèse a été vite écartée par les forces de l’ordre. Toutefois, laissons les spécialistes discuter du sexe des anges pour saluer, au cas où la thèse accréditée par les forces de défense et de sécurité (FDS) s’avérait,  cette « belle surprise ». Même si la décence interdit de se réjouir de la mort d’autrui, ces meurtres, du fait du statut de ces victimes « wanted », constituent une opération de salubrité publique. Mieux, ces querelles pourraient confirmer la mort d’Ibrahim Malam Dicko. Il faut cependant se garder de verser dans l’euphorie au point de baisser la garde.

Le terrorisme ne connaît pas de frontières

Et pour cause. D’abord, parce que la bête est encore capable de ruades mortelles. En effet, dans ces instants de difficultés, les adeptes du mouvement djihadiste peuvent être tentés par des actes de désespoir ou des coups d’éclat pour se refaire une image. Ensuite, on le sait, les assaillants de l’hôtel Splendid et du Cappuccino n’étaient pas des adeptes de Ansarul Islam et étaient arrivés d’autres cieux. En effet, le terrorisme, on le sait, ne connaît pas de frontières. Il faut par conséquent rester toujours sur les gardes. Au cas où les victimes seraient l’œuvre d’une attaque terroriste, le maître-mot demeure le même. Il faut garder l’arme au pied. Le Burkina doit continuer à ouvrir l’œil et le bon, et ce d’autant plus que les enlèvements se poursuivent dans la région. Cela dit, les FDS peuvent déjà se féliciter de la réussite des opérations « Panga » et « Bayard » qui ont porté de sérieux coups à l’adversaire dans la forêt de Foulsaré. Car, depuis lors, nos forces de défense et de sécurité subissent moins de pertes en vies humaines et semblent même connaître un peu de répit. Il reste à espérer que l’opérationnalisation annoncée de la force du G5 Sahel viendra renforcer cette relative accalmie et que les efforts de la communauté internationale pour le retour de l’ordre dans le chaos libyen, permettront de freiner l’expansion des bandes armées qui sèment mort et terreur dans la bande sahélo-saharienne.

SAHO


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