HomeA la uneSIMON COMPAORE, 2e VICE-PRESIDENT DU MPP, A ABLASSE OUEDRAOGO: « Quand on sort affaibli d’un combat, on doit avoir l’humilité de faire profil bas »

SIMON COMPAORE, 2e VICE-PRESIDENT DU MPP, A ABLASSE OUEDRAOGO: « Quand on sort affaibli d’un combat, on doit avoir l’humilité de faire profil bas »


Des responsables du parti le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dont le ministre d’Etat en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, ont animé, le 8 août 2016 au siège national du parti à Ouagadougou, une rencontre avec la presse. A l’ordre du jour, la situation nationale.

 « Quand on est fort, on le démontre sur le terrain. Quand on sort d’un combat affaibli, anéanti, on doit avoir l’humilité de faire profil bas. En tout cas, si j’étais dans ce cas, walaye, j’allais me cacher pendant un certain temps, digérer ma défaite, corriger mes insuffisances pour remonter. »  Ces propos sont du deuxième vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, en réponse à un journaliste qui lui demandait ce qu’il pensait de la décision d’Ablassé Ouédraogo, président du parti « Le Faso autrement », de rejoindre le Chef de file de l’opposition (CFOP). C’était au cours d’une conférence de presse animée par des responsables du parti, le 8 août dernier à Ouagadougou, afin de se prononcer sur la situation nationale. Et Simon Compaoré de s’étonner : « Moi je ne savais même pas qu’il n’était pas au CFOP. S’il n’était pas là-bas, où était-il alors ? En tout cas, il n’était pas avec nous. Pour moi, il était de l’opposition et c’est vraiment étonnant qu’on dise qu’il rejoint l’opposition ».

Concernant le supposé appel téléphonique entre le président Roch Marc Christian Kaboré et son prédécesseur Blaise Compaoré, un sujet qui fait couler beaucoup d’encre et de salive au pays des Hommes intègres, Simon Compaoré l’a qualifié de polémique stérile relevant de la diversion et de l’intoxication. « Nous n’allons pas nous laisser divertir, nous allons utiliser notre temps à autre chose… Des esprits malins veulent faire oublier l’essentiel de ce qu’a été le Traité d’amitié et de coopération (TAC). Si nous voulons agir, nous le ferons à visage découvert. Nous ne reviendrons plus sur cette question », dira-t-il.  Aussi, le parti, a-t-il dit, réaffirme son soutien au président du Faso sur ses positions sur l’ancien président déchu qui devra répondre de ses actes devant la Justice. Dans leur déclaration, les animateurs de la rencontre sont revenus sur l’actualité politique de ces dernières semaines avec, à la clé, les élections municipales d’où le MPP s’est vu confier la gestion de 270 communes et arrondissements sur un total de 370 et de 10 conseils régionaux sur 13.

« Notre pays doit désormais éviter les… »

Simon Compaoré et ses camarades disent avoir pris note, concernant l’adoption de la deuxième loi rectificative de finances 2016, des justificatifs et de l’intérêt de cette loi. Ils approuvent également les nouvelles mesures fiscales proposées en vue d’élargir l’assiette fiscale et d’accroître les recettes. Le parti dit prendre acte du souci d’équité, de justice sociale lié à ces taxes qui ne s’appliquent qu’aux plus aisés. Il encourage par ailleurs le gouvernement à mettre rapidement en œuvre ces mesures, au regard de la situation financière difficile de la plupart des agents économiques dépendant de la dépense publique. De l’avis des conférenciers, notre pays doit désormais éviter les faibles taux d’absorption des financements, les pertes ou annulation de financements, les effets négatifs dus aux retards dans l’exécution des projets, les coûts élevés du service de la dette, la défaillance des prestataires et les abandons de chantiers. A ceux-là qui pensaient que l’insurrection apporterait à chacun un mieux-être immédiat, les conférenciers diront qu’elle est semblable à la réaction de l’organisme à une pathologie, elle n’en est pas le  remède. Et de saluer l’adoption, par le gouvernement, du Plan national de développement économique et social (PNDES).

Pour les orateurs du jour, « le gouvernement, n’en déplaise à ceux qui ne voient que les trains qui arrivent en retard, peut se vanter d’un certain nombre d’acquis réalisés  en peu de temps comme la création de 4 200 emplois jeunes, la gratuité des soins de santé, le recrutement de 16 000 agents communautaires de santé, le lancement en cours du programme des logements sociaux dans les communes, la réalisation en cours de milliers de forages et de latrines. Le MPP dit soutenir le président du Faso pour son combat visant l’adoption d’une nouvelle constitution pour la Ve République, mais rassure les uns et les autres qu’il n’y a pas d’agenda caché puisque personne ne pourra plus faire plus de deux mandats. Il a rappelé que le président, après avoir signé le décret portant composition de la commission constitutionnelle, a reçu l’opposition et estimé qu’il pouvait revoir certains aspects. Ce qui n’entache en rien la qualité de cette commission qui aura à travailler en toute transparence pour faire des propositions qui seront sanctionnées par le peuple burkinabè à travers un référendum qui sera organisé. Pour ces responsables, le système judiciaire a connu des améliorations de conditions d’exercice et il serait regrettable que les performances de ce système se limitent à ces seuls changements qui, du reste, sont d’origine externe. Et de se poser les questions de savoir où l’on en est avec les dossiers pendants de crimes économiques et de sang, les dossiers de corruption et de détournement au niveau de l’ASCE.  Répondant à des questions sur certaines situations qui ont prévalu à l’issue des élections municipales, Simon Compaoré dira que c’était une situation déplorable. D’aucuns ont fait preuve d’indiscipline au sein du parti qui fera un bilan et ceux qui ont ramé à contre-courant seront sanctionnés à la hauteur de leur forfait car ce sont des actes qui n’honorent pas la démocratie. Les partis politiques, tous autant qu’ils sont, devraient travailler, à son avis, en leur sein, pour que certains agissements soient bannis du comportement des militants.

Christine SAWADOGO

 


Comments
  • Monsieur le Maire, pardon, Monsieur le ministre d’Etat, je vous croyais homme politique, homme d’Etat, mais je pense sincèrement que je me suis trompé. Car votre réaction par rapport à la lettre ouverte du Dr Ablassé Ouédraogo est assez éloquente de votre capacité d’analyse et votre comportement en situation de « crise », si on peut l’appeler ainsi. De votre sortie lors de la conférence de presse sur la déclaration du Dr Ouédraogo, vous dites : si j’étais à la place de Ablassé Ouédraogo, j’allais me cacher. Vous faites ainsi référence au score obtenu par le parti Le Faso Autrement lors des élections présidentielle et législatives passées au Burkina Faso. Pour vous, le président de ce parti qui a enregistré moins de 2% à la présidentielle, 1 député élu à l’assemblée nationale et des conseillers municipaux devrait être banni pour mauvais résultats aux élections. Quelle vision de la démocratie pour des gens qui dirigent actuellement notre cher Faso. En quoi le Dr Ablassé Ouédraogo doit-il se cacher ? Vous auriez mieux fait de démonter les arguments développés par Ablassé Ouédarogo qui dit en substance que le pays va mal. Dites en quoi le pays se porte bien ou mieux. Même le citoyen que je suis a le droit de critiquer les actions du pouvoir en place, encore plus Ablassé Ouédraogo, président d’un parti qui a pour devoir d’animer la vie politique, donc de critiquer ou de défendre le pouvoir en place. Mais, certainement à court d’argument, dans un contexte où le pouvoir peine à rencontrer les attentes du peuple, on déni au citoyen et homme politique de se prononcer sur la vie nationale, comme s’il ne disposait plus de ses droits civique. En effet, s’il n’engageait que certaines personnes, réseaux sociaux et autres critiques dans la presse seraient aujourd’hui un souvenir lointain. Heureusement que le bon sens animent toujours certains de nos dirigeants.

    9 août 2016

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