SIMON COMPAORE DANS LES CASCADES : L’élection présidentielle de 2020 en ligne de mire
Le vice-président, chargé de l’intérim de la présidence du MPP, Simon Compaoré, a séjourné dans la région des Cascades le 4 août 2018. A Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba tout comme à Banfora dans la Comoé, il a eu des échanges avec les militants du parti. Entre bilan du mandat de Roch Marc Christian Kaboré à mi-parcours et préoccupations des militants à la base, l’élection présidentielle de 2020 était au centre des échanges.
Simon Compaoré, accompagné de quelques membres du bureau politique national comme Françoise Compaoré, Issa Dominique Konaté, et Acétou Coulibaly. A leurs côtés se trouvaient le député Lassina Ouattara, président du groupe parlementaire MPP, le maire de Sindou, Mamadou Ouattara, qui n’a pas manqué de saluer cette tournée de Simon Compaoré. La salle de spectacle de la Maison des jeunes de la cité des Pics qui les a accueillis a refusé du monde malgré la pluie qui a débuté très tôt le matin, un peu vers 6h. Pour le vice-président, il s’agit, à travers cette tournée, de donner aux militants des informations sûres sur la vie du parti depuis la disparition de Salifou Diallo, leur prodiguer des conseils par rapport aux tâches et aux défis qui restent à relever d’ici 2020 et demander une mobilisation sans faille autour du président Roch Marc Christian Kaboré, du Premier ministre et de son gouvernement et autour du parti, pour que dans la solidarité, le parti ait l’énergie nécessaire pour continuer à faire bouger les lignes au profit des populations des villes et des campagnes.
« Tous ceux qui vont voter en 2020 doivent montrer patte blanche »
Pour le visiteur du jour, cette tournée est également l’occasion de donner des informations sur la situation nationale caractérisée par l’adoption du nouveau Code électoral dont les dispositions sur le vote des Burkinabè de l’extérieur constitue le véritable point d’achoppement. Et à entendre Simon Compaoré, l’opposition politique a peut-être un agenda caché à travers l’utilisation de la carte consulaire comme document de votation. « Nous ne sommes pas des dupes. Celui qui est caché voit celui qui le cherche. Nous avons dit que cette carte ne donne pas toutes les garanties. Et l’organisation d’une élection relève de la souveraineté nationale. Nous voulons que tous ceux qui vont voter en 2020 montrent patte blanche. Et comme Zéphyrin a embrassé le CDP, il ne peut que tenir pareil langage. Sinon, nous détenons des textes où lui-même a dit de s’en tenir à la CNIB pour le vote des Burkinabè de l’extérieur ». Et de conclure sur cette question du vote de nos compatriotes vivant à l’étranger en disant que « la loi est votée, il ne reste plus qu’à organiser le travail ». Le front social qui est en ébullition a également retenu l’attention du vice-président du MPP qui pense qu’il s’agit là de mises en scène pour empêcher le MPP de dérouler son programme pour le développement du Burkina.
Autre ville, autre réalité
Après l’étape de Sindou, Simon Compaoré a rencontré les militants de la Comoé à Banfora. Le moins que l’on puisse dire, c’est que visiblement les militants de la Comoé n’ont pas caché leur déception du fait du sort que le parti leur a réservé. Ils estiment pour la plupart que la région des Cascades ne semble pas figurer dans le plan de développement des premiers responsables du parti. Et cela, disent-ils, peut leur être préjudiciable lors des élections à venir. Absence de grandes écoles, d’infrastructures, surtout de route pour relier les grands centres de la région comme Sidéradougou et Mangodara et absence de projets structurants pour les jeunes et les femmes. Pour certains militants, il faut craindre qu’à ce rythme, le gouvernement ne soit obligé un jour de créer un plan d’urgence pour la région. Pour le SG de la sous-section MPP de Niangoloko, Jean Marie Soma, cette donne ne les aide pas dans la mobilisation des militants. Face à toutes ces critiques, préoccupations et doléances, Simon Compaoré a pris l’engagement de saisir les ministres concernés et d’initier une rencontre des cadres MPP de Banfora afin qu’à l’heure du bilan les militants continuent à se mobiliser autour du président Kaboré. Tout en les remerciant pour leur « avoir dit la vérité en face », Simon Compaoré a demandé aux militants qui étaient présents aux deux rencontres d’être les porte-paroles du parti dans leurs localités d’origine, de participer aux différents débats qui se mènent et d’éclairer les populations en donnant la vraie information.
Mamoudou TRAORE