HomeA la uneSOCIETE DE TRANSFORMATION DES FRUITS ET LEGUMES DE LOUMBILA: Des travailleurs réclament le paiement de leurs arriérés de salaires

SOCIETE DE TRANSFORMATION DES FRUITS ET LEGUMES DE LOUMBILA: Des travailleurs réclament le paiement de leurs arriérés de salaires


Des travailleurs de la Société de transformation des fruits et légumes de Loumbila (STFL) étaient en sit-in le mercredi 10 juin 2015, devant le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA) pour revendiquer le paiement de leurs arriérés de salaires.

 

Des travailleurs de la Société de transformation des fruits et légumes de Loumbila (STFL) ne sont pas contents. Et pour cause, ils ont perçu leur dernier salaire au mois de janvier 2015 et depuis, plus rien. Pour se faire entendre et revendiquer leurs droits, ils ont tenu un sit-in devant le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA). En effet, c’est là que nous avons trouvé une dizaine d’entre eux, le 10 juin dernier. « Le salaire c’est un droit et nous sommes sortis pour revendiquer ce droit », a martelé l’un des délégués syndicaux de la STFL, Annick Poda. Selon elle, la STFL avait une directrice du nom de Mme Boyarm, qui a été remplacée par Baya Toé du MICA, il y a trois mois de cela. Et, au cours de leur première visite au ministère, qui date du 5 mai dernier, on leur a fait comprendre que l’ancienne direction a reçu 996 millions de F CFA et, de ce montant, il y a un reste à justifier de 471 millions de F CFA d’où le blocage. Le SG du MICA, Sibiri Sanou, leur a fait comprendre en son temps, toujours selon les propos d’Annick Poda, qu’il faut que les 471 millions soient justifiés par la nouvelle direction avant que l’Etat ne débloque d’autres fonds, selon les procédures du ministère. « Le personnel veut comprendre », dira-t-elle. Et de poursuivre : « Entre-temps, le dossier a été transféré au ministère de l’Economie et des finances (MEF). Vendredi, je suis venue demander les références du dossier et je suis allée voir la ministre chargée du budget Amina Billa/Bambara, qui a appelé un de ses collaborateurs pour lui dire d’accélérer parce que la question des salaires est une question sensible. Nous avons attendu jusqu’au lundi soir sans nouvelle. Nous nous sommes donc rendus au MEF le mardi qui a suivi, mais n’avons pas pu voir la ministre. Jointe au téléphone, elle nous a fait comprendre que le dossier est en traitement. »

Annick Poda dit cependant ne pas comprendre qu’un dossier soit en traitement depuis le mois de mai et qu’il n’y ait toujours pas de nouvelle. Une situation qui a mis nombre de travailleurs de la STFL dans une situation peu enviable à son avis ; plus d’argent pour honorer les loyers, les frais de scolarité des enfants dont beaucoup ont raté le dernier trimestre. « Même pour manger, c’est difficile ; pourtant nous continuons à aller travailler jusqu’à Loumbila », a-t-elle souligné. « S’il le faut, nous irons jusque chez le président Kafando pour nous faire entendre, parce que ce dernier a dit que les salaires seront priorisés », a-t-elle ajouté avant de se demander jusqu’à quand le personnel devra attendre pour avoir son salaire ? La STFL compte 56 agents et tous sont concernés par la situation, y compris le directeur général.

« Le dossier suit donc son cours »

La ministre chargée du Budget, Amina Billa/Bambara, que nous avons pu rencontrer sans difficulté, nous a signifié qu’elle a été officiellement saisie par son collègue du Commerce, il y a deux semaines au maximum, lui faisant cas des difficultés qu’il y a autour de la société. C’est ainsi qu’elle a cherché à avoir le numéro du dossier qui leur a été imputé à un moment où elle-même était en déplacement et, personnellement, elle n’a pas pu le suivre. Et Mme Billa de confirmer la version de Mme Poda. « En effet, dira-t-elle, en 2013, la société a bénéficié d’un déblocage de 996 700 000 FCFA aussi bien pour les salaires que pour le fonctionnement de la société. Alors, dans l’orthodoxie budgétaire, la société doit justifier l’intégralité des ressources mises à sa disposition en 2013 pour pouvoir bénéficier d’un prochain décaissement. Malheureusement, à la date d’aujourd’hui, ils n’ont pu justifier que 524 millions. Ce qui veut dire qu’il reste 471 799 000 F CFA à justifier. Logiquement, on ne devrait procéder à aucun décaissement tant que cela n’est pas fait. Nous avons constaté, depuis notre arrivée, que pratiquement toutes les administrations ont des difficultés pour justifier les dépenses qui ont été exécutées, si fait qu’elles ont des difficultés pour avoir un prochain déblocage de ressources. Et, comme on ne peut pas suspendre le fonctionnement de l’administration du fait de la non justification des dépenses qui étaient de l’ancien régime, les principaux acteurs n’étant plus là, nous avons décidé à un moment donné, le ministre de l’Economie et des finances et moi-même, que pour l’ensemble des ministères et institutions qui vont formuler des requêtes de décaissement d’une prochaine tranche, sans avoir justifié, l’on puisse accéder à leur requête quitte à reverser la recherche de la justification de l’ancienne tranche au niveau de l’Inspection générale des finances et au niveau de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat. Cela, pour couvrir les deniers publics. » Et de poursuivre : « C’est ainsi que lorsque leur demande est arrivée, les services techniques ont opposé le paiement de la prochaine tranche tant que les 471 millions ne sont pas justifiés. C’est ce qui a fait que depuis le 6 mai, date d’introduction de la demande, nous étions dans cette attente. »

Amina Billa/Bambara nous laissera entendre qu’au même moment où elle instruisait un traitement rapide du dossier, un des responsables syndicaux de la STFL voulait effectivement la voir et a été immédiatement reçu. « Je l’ai rassuré que le dossier était effectivement en traitement. », a noté la ministre. Et d’ajouter : « J’ai instruit un de mes services techniques de prendre en charge rapidement le dossier, non plus dans la Dépense du ministère du Commerce sinon, pour de tels projets, ça ne devrait plus revenir en financement au niveau du MEF et plus particulièrement en Dépenses communes interministérielles qu’on appelle DCIM. Mais lorsqu’il y a des difficultés de ce genre, nous sommes tenus de sauver ce qui peut être sauvé en DCIM. Sinon tout devrait être pris en charge au niveau du ministère du Commerce et j’ai donné cette information à la représentante du syndicat de la société qui était venue me voir. Le montant exact qui a été demandé pour 2013-2014 est de 205 millions de F CFA dont 189 135 000 de F CFA concernent les salaires. Au regard de la contrainte budgétaire, j’ai instruit les services techniques, le 4 juin, de prendre prioritairement en charge les 189 135 000 F CFA qui représentent quatre mois de salaire de tous les travailleurs de la société. Le dossier suit donc son cours et j’ai pris l’engagement ferme de mettre toute la diligence possible pour qu’il aboutisse ».

Christine SAWADOGO

 

 


Comments
  • je voudrais connaitre le statut de cette societe dans laquelle lEtat qui n est pas une banque est oblige d’injecter pres d un milliard pour son fonctionnement. Si cest une societe d etat c est un crime d avoir liquider la Savana a bobo ou les fruits et légumes foisonnent et pourrissent pour venir créer une unite du meme genre dans une region ou la disponibite de la matiere premere n est pas evidente

    11 juin 2015

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