HomeA la uneSOMKINDA TRAORE, DG /CNSS:« Je ne suis pas venue me comporter comme Ali Baba dans sa caverne »

SOMKINDA TRAORE, DG /CNSS:« Je ne suis pas venue me comporter comme Ali Baba dans sa caverne »


Bien connue aussi bien dans l’administration publique que dans la sphère politique burkinabé, Somkinda Traoré/Ouédraogo n’est plus à présenter. Magistrate de formation, l’actuelle Directrice générale (DG) de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a permis à l’établissement de prévoyance sociale de réaliser des performances jamais égalées. Précédemment présidente de l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels (IAPRP), Somkinda Traoré nous a reçus au siège de son institution. Mariée et mère de deux enfants, notre interlocutrice, sans ambages, répond à nos questions, aussi bien sur l’institution qu’elle dirige depuis 2011 que sur sa vie de femme engagée. Elle peint un tableau où les indicateurs, en termes de performances, sont au vert et lève un coin de voile sur tous les sujets qui ont défrayé l’actualité nationale et mis sous les projecteurs la CNSS. Affaires SOBCA, recrutements à polémique d’agents, octroi incriminé de 9 millions de francs CFA à un administrateur, son contrat avec le Conseil d’administration (CA), ses voyages jugés inopportuns, rien n’a été occulté durant cette rencontre. Interview.

 

Digital Communication (DIGICOM) : Mme la Directrice générale, quel bilan peut-on faire de votre présence à la tête de la CNSS à la date d’aujourd’hui sur les plans financier et social?

Somkinda Traoré (ST), Directrice générale de la CNSS : Merci pour l’opportunité que vous m’offrez de parler de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) que je dirige et qui fait partie des deux organismes de prévoyance sociale au Burkina Faso. Permettez-moi, avant d’y arriver que je fasse un rappel des activités de la caisse. A la CNSS, nous avons trois branches: la première s’occupe des prestations familiales, la deuxième des accidents de travail et des maladies professionnelles et la troisième des pensions de retraite et des rentes viagères. Toutes ces trois branches sont soutenues par une action sociale et sanitaire. Ce sont ces trois branches qui nous permettent d’assurer notre mission qui est de payer des prestations après un recouvrement efficient.

Pour revenir à votre question, effectivement, au niveau de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat tenue en juin dernier, la CNSS et notre organisme sœur, la CARFO (Caisse autonome de retraite des fonctionnaires) ont été toutes félicitées pour nos résultats financiers qui sont très édifiants. Cela a été également le cas de l’ensemble des sociétés d’Etat qui ont tous produit des résultats positifs cette année. Nous devons aussi ces résultats au cadre de concertation des sociétés d’Etat mis en place par son Excellence, Monsieur le Premier ministre qui a permis aux sociétés d’Etat de travailler et de partager nos expériences.

En ce qui concerne spécifiquement la CNSS, nous avons engrangé, en 2013, un résultat net de plus de 34 622 337 930 de francs CFA. Ces résultats sont la résultante de l’abnégation et de dévouement du personnel qui a surtout mis l’accent sur le recouvrement. La Direction générale et le Conseil d’administration (CA) se sont engagés aux côtés des agents de recouvrement pour toucher les gros débiteurs. En plus de la stratégie de recouvrement, il y a notre politique de placement qui nous a permis de mobiliser plus de 12 000 000 000 de francs CFA. Nous avons mis l’accent sur l’élargissement de l’assiette à travers l’assurance volontaire. Un ensemble d’actions qui ont permis à la CNSS, au titre des cotisations, de passer subséquemment de 47 357 628 000 F CFA à plus de 61 950 000 000 F CFA en 2013, soit un taux d’accroissement de 111,58%. Au niveau des cotisations, il y a une nette progression car nous avons pu engranger, en 2013, comme je l’ai souligné plus haut, 12 990 198 833 F CFA dans le volet placements, contre 10 605 578 000 en 2012 et 8 831 444 643 F CFA en 2011.

Il convient aussi de souligner qu’en plus des placements financiers, nous investissons également dans l’immobilier. Nous avons des immeubles que nous appelons généralement « immeubles de rapport » que nous louons comme il nous arrive aussi de vendre certaines immobilisations. C’est dans cette logique que nous avons pu, en 2013, engranger, au niveau des loyers 340 960 000 F CFA, soit un taux de réalisation de 91,25%. On constate à ce niveau également que bien que n’atteignant pas les autres résultats, on a fait beaucoup d’efforts. Indéniablement, les résultats qui sont ainsi présentés vont nous permettre d’améliorer les conditions de vie de nos assurés, surtout de tous ceux qui bénéficient de nos prestations. C’est ainsi que certains ont pu, à la faveur des mesures sociales que le gouvernement a prises en faveur des populations, réaliser leur projet d’investissement ou de développement. D’autres retraités ou leurs ayants droit ont vu considérablement leurs conditions de vie améliorées. Ces derniers nous ont rassurés que les mesures sociales dont ils ont bénéficiées leurs ont été très utiles. C’est d’ailleurs grâce à ces résultats que nous avons pu faire face à la mise en œuvre des mesures sociales. Si je prends l’exemple de la pension de retraite, pour des travailleurs qui avaient cotisé à 1,33% comme taux d’annuité, il nous a été demandé, pour le calcul de la pension, d’uniformiser et de calculer leur pension sur le taux de 2%. Pour cela, nous avons payé en mars 2013 près de 11 milliards de francs CFA pour mettre en œuvre ces mesures qui ont été rétroactives, c’est-à-dire pour compter du 1er janvier 2011. Les bénéficiaires ont tous obtenu au minimum 40% d’augmentation sur leur pension, alors qu’en 2012, le gouvernement avait ordonné le relèvement de la pension de l’ordre de 5%. Cela aussi a été effectif sur nos résultats de 2012. Mais il faut noter que, malgré ces imprévus, la CNSS affiche un résultat jamais égalé.

Sachant que l’institution n’a pas vocation à faire du profit,  à quoi servent les recettes que vous obtenez?

 

Vous avez raison de poser la question. En effet, nous ne sommes pas une institution comme les autres sociétés d’Etat pour disposer d’un chiffre d’affaires, vendre pour avoir des bénéfices. Le système de la prévoyance sociale est beaucoup plus différent. A notre niveau, nous avons effectivement des recettes qui entrent dans la ligne des cotisations, des charges de fonctionnement. Nous avons aussi comme dépense, toutes les prestations que nous payons. Je vous disais tantôt que nous avons une action sociale et sanitaire qui sous-tend toutes nos activités essentielles. Lorsque nous faisons l’équilibre, il se dégage un résultat que nous pouvons considérer comme étant des bénéfices. Mais si vous avez assisté à l’Assemblée général des sociétés, ce résultat net est réattribué. C’est cette redistribution qui nous permet également de travailler à fructifier ce que nous avons comme réserve. Nous avons aussi l’avantage d’investir dans les immeubles de rapport grâce à une loi qui nous l’autorise, tout cela concourant à garantir également la pérennisation de nos branches.

Nous avons aussi, dans le cadre de l’action sociale et sanitaire, développé une politique qui consiste à appuyer les structures sanitaires publiques et privées au Burkina Faso. A ce titre, nous avons fait des dons d’ambulances, de poches de sang pendant la période accrue de paludisme, de tensiomètres, de médicaments aux structures sanitaires et associations. Nous avons également des mesures sociales en faveur des veuves et orphelins de nos assurés et de nos retraités. C’est ainsi que nous avons offert 200 bourses à des enfants que nous allons suivre jusqu’à l’âge adulte. De temps en temps, nous donnons des vivres, non seulement à ces veuves, mais aussi aux personnes vulnérables de nos services de l’action sociale et sanitaire ; je fais là, l’économie des aides individuelles aux personnes malades. Dans l’assurance médico-sociale, les malades doivent payer 20% des soins ; mais quand le montant est élevé, ils demandent à ce qu’on leur vienne en aide parce qu’au-delà des 20%, il y a d’autres charges qui ne sont pas remboursables. Il y a aussi que d’autres personnes, dans le dénuement total, nous demandent de leur venir en aide. C’est dans cette action sociale que nous travaillons à satisfaire tous ceux qui sont dans le besoin.

Vous soutenez également des clubs service comme le Rotary Club de Ouagadougou (RCO) et la Jeune chambre international (JCI). Que gagnez-vous et quelle est la nature de ce soutien?

 

Ce soutien accordé au Rotary club de Ouagadougou permet aux bénéficiaires de mener des activités de levée de fonds et de prise en charge médicale des personnes âgées. Ces dernières qui ne sont des retraités ni de la CARFO ni de la CNSS bénéficient déjà d’une visite médicale gratuite. Dans cet élan de solidarité, une convention a été signée entre le Centre médical Schifra et le Rotary club de Ouagadougou dans laquelle nous apportons notre assistance dans la prise en charge de ces personnes-là. Nous appuyons la JCI afin qu’elle puisse faire des dépistages des cancers génitaux car il n’y a nul doute des effets néfastes de ce mal qui est devenu un problème de santé publique aujourd’hui. Beaucoup de femmes en meurent alors que, dépistées très tôt, elles peuvent éviter cette mort silencieuse.

Lors de l’AG des sociétés d’Etat de juin 2014, vous avez, certes, été félicitée pour vos performances, mais également été appelée à revoir vos ratios. Comment s’explique cette nuance ? Qui a imposé ces ratios ?

 

Ces ratios sont élaborés par la Conférence interafricaine de prévoyance sociale (CIPRES). Ils constituent des normes prudentielles de gestion préconisées par la CIPRES pour une bonne gouvernance des organismes de prévoyance sociale. Au niveau de cette structure, ces ratios sont en train d’être relus parce que la plupart de nos Organismes de prévoyance sociale (OPS) font des efforts mais n’arrivent pas à atteindre tous les ratios qui ont été fixés. Nous avons pour règle et intérêt de respecter ces ratios mais nous restons toujours dans la même dynamique. Pour ainsi dire que l’amélioration continue dans laquelle nous sommes, au niveau de ces ratios, même si nous n’arrivons pas à les atteindre, tout sera de règle afin que nous puissions les atteindre entre 2014 et 2015.

Qu’est-ce qui fait que vous n’arrivez pas à respecter donc ces ratios ?

 

En fait, l’année dernière, nous avons respecté certains ratios qui n’ont pas été respectés cette année. Je peux dire que, dans l’ensemble, la plupart des ratios, même s’ils ne sont pas appliqués, ont été progressivement améliorés ces trois dernières années. Il y a aussi que dans la mise en œuvre du plan stratégique, des contrats d’objectifs ont été signés. Ces contrats d’objectifs visent à réduire les charges de fonctionnement. Nous sommes confiants que c’est une étape qui nous a bouleversés au niveau du respect de ces ratios mais dans la mise en œuvre progressive, nous allons atteindre nos objectifs.

Le délabrement de vos villas à Bobo-Dioulasso suscite des interrogations. Cette situation a été également évoquée lors de l’AG des sociétés d’Etat par le Premier ministre. Qu’en est-il exactement ?

 

Le délabrement de notre cité du 11-Décembre à Bobo-Dioulasso est une réalité que nous déplorons tous. Au niveau de la CNSS, il ne s’agit pas seulement des villas de Bobo-Dioulasso, mais aussi de celles de Fada N’Gourma qui sont actuellement très dégradées mais pas autant que celle de Bobo-Dioulasso. Concernant les villas de Bobo-Dioulasso, lorsque j’ai pris fonction, la cité avait déjà été construite. Dans la convention, il ressortait que nous devrions remettre les villas au ministère de l’Habitat qui devrait à son tour les remettre à la Banque de l’Habitat pour commercialisation. La remise officielle des clés ayant été faite au ministère de l’Habitat, nous nous attendions, selon la convention, que ce ministère nous verse le montant de l’investissement, qu’il prenne en charge supplémentaire les gardiens. Les choses n’allant pas comme convenus, le CA nous a instruits de prendre des mesures pour mieux comprendre ce non-respect des clauses. Nous avons entrepris des négociations, eu des entrevues avec le ministère de l’Habitat à plusieurs reprises et une fois avec la Banque de l’Habitat.

De nos discussions, il est ressorti qu’il y’avait des difficultés de commercialisation de ces villas par la Banque. Selon les dispositions règlementaires, cette Banque n’était pas habilitée à vendre, mais à octroyer des crédits pour achat. Le CA, après avoir visité ces villas en piteux état, nous a instruits de rappeler nos gardiens et de les prendre en charge pendant 6 mois. C’est ce que nous avons fait mais, après ce délai, les gardiens n’ont plus eu de salaire. C’est alors que des informations nous sont parvenues comme quoi des actes de vandalisme se perpétraient contre nos villas à Bobo-Dioulasso. Avant que nous n’y arrivions, le mal était déjà fait. La plupart de nos villas n’avaient plus ni fenêtres, ni sanitaires, même les ampoules néons ont été arrachées. Après constat, nous avons saisi le ministère de l’Habitat qui n’a pas réagi. La résolution que nous avons prise était de dénoncer la convention pour au moins sauver les meubles, en récupérant ces villas qui, tenant auparavant compte de cette convention, n’étaient plus dans notre patrimoine. C’est alors qu’en 2012, à l’AG des sociétés d’Etat, nous avons été autorisés à dénoncer la convention, à disposer de notre patrimoine pour le revendre. La direction générale a alors décidé de les mettre en vente en l’état. Nous avons donc proposé un plan marketing qui sera publié bientôt à l’attention de tous ceux qui seront demandeurs.

 

Vous avez organisé des recrutements d’agents au compte de la CNSS en 2012. L’organisation de ce test a fait des mécontents au sein de votre institution. Où était le problème ?

 

Lorsque que je suis arrivée en 2011, j’ai remarqué que depuis 2008, il n’y avait pas eu de test de recrutement. Beaucoup d’agents étaient dans une situation irrégulière avec des contrats à durée déterminée (CDD) qu’on renouvelait à volonté. Ce qui est contraire aux dispositions actuelles du Code du travail. J’ai alors soumis la situation au CA qui m’a autorisée à la régulariser. Nous avons effectivement organisé un test de recrutement comme la procédure l’exige et qui a consisté en un entretien. Le CA avait autorisé le recrutement d’au moins 97 agents. Un cabinet avait été retenu à cet effet, à l’issue d’un appel d’offres ouvert. Nous avons scindé en deux ce recrutement, c’est-à-dire, d’un côté les cadres supérieurs et de l’autre, les agents d’exécution. Puis, un troisième recrutement, en complément parce qu’il y avait des postes qui n’ont pas été pourvus lors des deux premières phases.

Ces Contrats à durée déterminée (CDD) ont été transformés par un test de Contrat à durée indéterminée (CDI) pour 160 agents au total. Pour ce qui a été à l’origine des grognes, les agents qui m’avaient souligné la nécessité de l’organisation de ce test, m’avaient demandé après que nous ayons confié le travail à un cabinet, de confier le test de recrutement à l’Agence nationale de la promotion de l’emploi (ANPE). Or, les dépouillements ont été faits et il ne restait que la lettre de notification. Dénoncer en fait l’attribution du marché qui a été déjà régulièrement passé à un cabinet m’a semblé anormal. J’ai répondu que je ne pouvais pas le faire parce que, si l’attributaire allait en justice contre la Caisse, il aura raison. Vu que l’appel d’offres a été régulièrement lancé et la procédure de dépouillement et d’attribution couramment suivie, je n’avais aucun argument valable pour annuler ce recrutement. Des agents ont demandé à prendre part au processus. N’y trouvant pas d’inconvénient, j’ai négocié avec le cabinet qui les a associés à l’opération. J’ai demandé au personnel le nombre de personnes qu’il souhaitait désigner pour accompagner le cabinet. Les délégués du personnel y étaient représentés à chaque fois, du dépôt des dossiers jusqu’à la délibération finale. C’est lorsque la délibération finale est faite que le cabinet nous apporte les résultats pour appréciation. Même là, nous ne cessions de lui répondre qu’il est autorisé à les valider et nous les envoyer pour publication.

Je n’ai donc pas compris qu’avec cette approche participative, qu’on y trouve toujours quelque chose à dire. Ce qu’il faut retenir, c’est que tout s’est passé de manière honnête et dans la transparence totale. Avant qu’on en arrive là, tous les tests qui sont organisés à l’externe sont d’abord exécutés au niveau interne. C’est pour valoriser les ressources internes afin de permettre aux agents d’avoir une promotion dans leur carrière. C’est lorsque nous n’avons pas de candidats admis que nous ouvrons le poste aux candidatures externes. Certains ont été recrutés avec de gros diplômes, mais compte tenu du poste à pourvoir, ils s’y sont contentés.

Dans le réseau médico-social, 9 millions de francs CFA accordés à un administrateur de votre institution n’a pas rencontré l’assentiment de tous au sein de la CNSS, certains ayant pensé à un acte de complaisance…

 

Ce n’est pas du tout un acte de complaisance. Dans ce dossier tout comme dans beaucoup d’autres qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive comme vous le dites, nous avons estimé que c’était la suite logique d’une politique de déstabilisation de la Directrice générale et de l’ensemble du personnel de la CNSS.

De quoi s’agit-il ? Je vous ai expliqué toutes les actions que nous menons au niveau de l’action sociale et sanitaire. Lorsque le budget est voté, une somme est mise à la disposition de la direction générale qui alloue les moyens à la direction chargée de la mise en œuvre de l’action sociale et sanitaire. L’autre partie revient à la direction générale dans l’optique de venir en aide aux personnes vulnérables ou celles qui ont des problèmes de santé et qui demandent de l’aide. C’est ainsi que nous avons eu à soutenir même des agents de la CNSS au titre du volet médico-social. Ce régime social est différent de celui de la prise en charge des travailleurs de la CNSS, gérée par la Direction des ressources humaines (DRH). Ainsi, lorsqu’un agent est malade, il va à la DRH et prend un bulletin qui lui permet de se faire soigner. S’il y a une opération chirurgicale ou une hospitalisation, la facture est envoyée à la DRH qui fait le point et la CNSS prend en charge les 80% comme les statuts le prévoient ; les 20% restant étant imputables au travailleur.

S’agissant du dossier qui a fait l’objet de publication de chèque d’un administrateur, c’est dans le volet assistance sociale et sanitaire que nous développons. Personnellement, même au niveau de ma famille, je n’en n’abuse pas. Je ne pense pas avoir pris de fiche plus de deux fois, n’en parlons pas de ma famille. Je ne vois pas comment je peux, même si j’ai des prérogatives illimitées, faire soigner un administrateur sur ce fonds. Personne ne peut lui délivrer une fiche du fait qu’il n’est pas un agent de la CNSS. Cette procédure est bien différente et relève de mes prérogatives. Si nous avons soumis le dossier au CA, c’est simplement parce qu’il en est membre et le montant de sa facture était très élevé par rapport à ce qui nous restait sur le compte. A Chaque fois que nous venons en aide à quelqu’un, le contrôle de gestion fait le point. Dans le cas précis, le conseil avait même refusé de prendre une décision spéciale en nous ordonnant en ces termes: « Octroyez-lui ce que vous pouvez, c’est-à-dire ce qui reste dans votre compte ». Finalement, c’est ce qui a été fait. Je respecte en passant les membres du Conseil d’administration qui abattent au quotidien un travail énorme pour le bien-être social. Ils ont cependant été tous ahuris de voir qu’il y a eu une confusion de genre entre l’action sociale sanitaire et l’action médico-sociale des travailleurs de la CNSS. Cette amalgame est peut-être faite à dessein, mais soyez rassurés que ce sont deux fonds différents.

Comprenez que le traitement a été lourd et coûteux pour le patient. Celui-ci à sa sortie d’hôpital nous a adressé une demande de soutien afin de lui permettre de payer sa facture. Il a dû sûrement chercher ailleurs de l’argent pour compléter cette facture parce que ce dont nous disposions ne couvrait pas ses besoins. A notre sens, quand on parle d’action sociale et sanitaire, c’est aussi pour gérer ces cas-là. Nous pensons que nous avons fait œuvre utile, en vertu de la solidarité que nous développons. Aujourd’hui, nous voyons avec fierté celui à qui nous avons porté assistance, siéger au sein du Conseil d’administration. Il faut dire que ce n’est pas la première que nous exprimons cette solidarité ; nous avons eu aussi à sauver, à coups de millions, des hommes et des femmes qui étaient aussi des ex-agents de la CNSS.

Parmi les dossiers qui ont défrayé la chronique et mis sous les projecteurs l’institution que vous dirigez, figure l’affaire SOBCA dans laquelle on vous reprochait d’avoir été à l’origine d’une transaction financière de 5 milliards au profit d’une société privée. Que s’est-il réellement passé ?

 

Effectivement, il y a eu beaucoup d’écrits sur cette question. Je me suis sentie profondément blessée. Tel que décrit, c’est comme si j’étais omnipuissante au niveau de la CNSS, méconnaissant le rôle de ceux qui me permettent d’agir, à savoir le CA qui fait un travail formidable depuis les 3 ans que nous nous sommes côtoyés. Je n’ai connu la Société burkinabé de crédit automobile (SOBCA) qu’à mon arrivée à la CNSS. Elle fait partie de nos partenaires les plus proches parce que nous détenons 25% de son capital et l’Etat du Burkina, à travers le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), détient également une grande part du capital de cette société. Elle est en relation avec nous depuis 1992, raison pour laquelle plusieurs actions ont été entreprises pour aider cette société à avoir une stabilité financière. Le besoin en financement du dossier SOBCA était de sept milliards de francs CFA. Le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) n’a pu l’épauler qu’à hauteur d’un milliard de francs CFA.

Quant à la procédure de cinq milliards, le dossier a suivi une procédure. Pour ainsi dire que, dans le fond, c’est une opération qui n’est pas interdite dans la mesure où nous sommes actionnaires. On l’avait déjà fait au même montant au profit d’une autre institution financière dont je tairai le nom pour une question d’éthique professionnelle. C’était bien avant mon arrivée à la tête de la CNSS. En effet, dès l’introduction de la demande de la SOBCA, mon service technique qui a fait l’étude du dossier comme d’habitude, a émis un avis qui a été porté devant la commission chargée des prises de participation créée en 2012. Cette commission a entendu à deux reprises la SOBCA sur son plan de développement d’affaires, sur toutes les questions pour rassurer le CA de la recevabilité ou non de la demande. Ce comité a émis un avis favorable au bout de sa troisième session. C’est ainsi que la direction générale a monté le dossier pour examen de la commission permanente parce que le CA a, en son sein, trois commissions. Une commission permanente chargée de gérer les affaires courantes, c’est-à-dire tous les dossiers qui lui sont soumis, une commission de contrôle interne, chargée de contrôler toutes les actions de la direction générale et des délibérations du CA et une autre enfin dite commission de recours gracieux.

Toutes ces trois commissions peuvent siéger à charge, et sont libres de rendre compte au CA à la prochaine session. C’est cette procédure qui a été adoptée par le CA. Le dossier SOBCA, qui n’a pas échappé à cette règle, a été soumis à la commission permanente qui n’a pas émis un avis mais plutôt a formulé une décision. Cette décision a été portée à l’ensemble des membres du CA pour information. C’est bien cette procédure, au regard de la nature du dossier, qui a été dénoncée par les autorités de tutelle parce qu’étant tout de même un engagement financier important. Il aurait fallu qu’il soit soumis à tout le conseil pour une décision à prendre et non pour une homologation. C’était là où se situait le vice de procédure. Autrement dit, selon la réglementation bancaire, nous avons la possibilité d’ouvrir un compte courant d’associé au niveau de toutes les banques où nous avons des actions. A la demande de ces établissements, nous pouvons alimenter ce compte selon le montant qui sera autorisé par cette procédure.

Vu cette procédure, en quoi peut-on sortir de l’argent de manière cachotière?

Demandez à tous les fournisseurs à qui nous devons au niveau de la CNSS, même 1 F CFA, je ne peux pas le sortir sans que la procédure ne soit suivie. C’est après toute cette procédure que les dossiers reviennent à mon niveau pour signature. C’est d’ailleurs pourquoi le ministre a écrit pour dire de respecter l’article 21 parce que le CA qui n’a pas siégé pour la circonstance mais qui a délégué son pouvoir, s’est basé sur l’article 10 et non sur l’article 25 qui ne lui donne pas la possibilité de déléguer. Mais il se trouve que le membre du conseil qu’il a désigné ne fait pas partie de son collège. Comme les anciennes délibérations ont été ainsi faites depuis 2008, le conseil a continué à travailler dans cette logique pour permettre aux membres des trois collèges de travailler ensemble. Malheureusement, c’était en violation des textes et le commissaire au compte a estimé qu’il fallait se conformer aux textes en vigueur. Somme toute, le CA a enfin pris ses responsabilités et le montant a été simplement reconduit.

Le ministre aurait aussi instruit de prendre des mesures conservatoires. En quoi consistaient-elles?

 

Effectivement, dans la convention, il était prévu que nous donnions d’abord trois milliards et ensuite le reste, suivant l’évolution de la situation financière des besoins de la SOBCA et celle de notre caisse. Au moment où le Directeur financier et comptable (DFC) m’a fait comprendre qu’il demandait la mise en place des deux milliards, nous étions en surliquidité. Dans cette mesure conservatoire, nous devrions aussi nous engager pour l’emprunt obligataire. Cependant, nous avons averti que si le besoin pour l’emprunt obligatoire était élevé, nous allions demander le rapatriement du milliard qui suivait, si toutefois le délai était pressant. Des vérifications du commissaire au compte, il n’y avait pas de problème ; donc pas d’intention de fraude. La nouvelle délibération qui a été rédigée sous la supervision du commissaire au compte n’était pas non plus très différente de l’ancienne. C’est pourquoi un journal, parlant de ce dossier, a repris en disant que, malgré les injonctions de la tutelle, la CNSS s’entête.

Après avoir constaté et relevé toutes ces difficultés, nous nous sommes engagés dans la dynamique de relecture des textes pour permettre au CA de mieux fonctionner.

Aujourd’hui, avec le recul, ce placement à la SOBCA était-il nécessaire?

 

Bien sûr. Au niveau de cette action, en plus du taux d’intérêt qui est intéressant (7 %), nous avons reçu, au 31 mars dernier, plus 300 millions comme bénéfice. Nous recevons aussi, à la fin de chaque mois, un chèque de la SOBCA. En plus de ces avantages, ce sont aussi des emplois qui sont préservés. Aujourd’hui, ces employés cotisent à la CNSS. En tant qu’actionnaire, nous nous réjouissons car ceux que nous avons soutenus ont commencé à faire des bénéfices et nous recevons déjà des dividendes. Il faut aussi rappeler que les trois milliards sont placés dans l’économie nationale au profit de toute la société burkinabé. C’est la solidarité agissante.

Votre contrat de travail avec le CA, notamment le volet indemnitaire, a fait polémique dans la presse. Que cachait ce contrat?

 

Franchement, je ne saurai vous le dire parce que je ne vois aucun problème dans ce contrat. Lorsque je suis arrivée, j’ai ouï dire que, pour la liquidation des droits de mes prédécesseurs, il y a eu beaucoup de débats au sein du CA. La raison fondamentale était qu’en l’absence d’un contrat de mandat ou de travail, cela n’était pas possible. Ce qui a entraîné beaucoup de débats juridiques. Pour éviter de retomber dans le même travers, le CA a estimé qu’il fallait dorénavant proposer un contrat. C’est ainsi qu’il a été demandé à l’un des plus anciens avocats de la CNSS de proposer un contrat de travail ou de mandat pour la directrice générale. Dans l’élaboration de ce contrat, l’avocat m’a uniquement consultée sur la base salariale. Le point incriminé se rapportait à l’article sur les indemnités de départ de fin de contrat et, là-dessus, l’avocat m’a simplement dit qu’il s’est imprégné de ce qui se passe dans notre environnement immédiat. C’est-à-dire dans les autres sociétés d’Etat et aussi à l’international, en faisant référence aux caisses des autres pays membres de la zone CIPRES. Voyez-vous, ma prise de fonction est intervenue en juin 2011, mais, il a fallu décembre de cette même année pour que le CA se retrouve à la session budgétaire pour statuer sur mon contrat de travail et l’adopter avec tout ce que vous savez comme disposition. Tous les avantages incriminés par la presse ne sont pas des avantages que le CA m’a octroyés sans base légale mais fondés sur des statuts.

Lorsque qu’on m’a interpellée sur le bénéfice de l’article 6 du contrat qui me donnait une indemnité spéciale de fin de contrat, l’avocat a expliqué que c’est la méthode de calcul de l’indemnité qu’ils ont assimilée à une indemnité de licenciement. Voilà en fait là où résidait la difficulté. Autrement dit, lorsque mon contrat a été adopté par le conseil d’administration, je n’étais même pas là. Quand le conseil m’a informée de sa décision, je l’ai remercié en lui promettant de répondre à ses attentes. Ce contrat a même été communiqué en janvier à la tutelle. Mais sachez que jusqu’en avril de la même année, je n’avais toujours pas de salaire. En demandant à en jouir entièrement, il m’a été dit qu’on reconnaissait, certes, la validité du contrat, mais qu’on émettait tout de même des réserves par rapport à l’article incriminé. Nous avons fait les constats juridiques qui s’imposaient et le PCA a jugé utile d’accéder favorablement à ma requête. Mieux, lorsque les autorités ont su que nous avons signé un contrat, elles s’en sont réjouies parce que, à chaque fois qu’un directeur d’une société d’Etat devait partir, c’était toujours cette question qui revenait.

A l’AG des sociétés, le Premier ministre a instruit le cadre de concertation à travailler à soumettre un contrat type à l’ensemble des sociétés d’Etat parce qu’il avait estimé cela légal. C’est mon contrat qui sert de base désormais à ce travail. Pendant que ces autorités compétentes réglaient définitivement le problème, c’est au même moment que la presse continuait à me charger de tous les maux. Personne n’a fait cas du fait que je suis restée pendant près d’un an sans salaire. J’estime qu’en réalité, on cherchait des poux sur un crâne rasé ; autrement dit, toutes ces manœuvres tendaient à me dénigrer, à me déstabiliser. J’ai refusé de les suivre dans ce sens bien que beaucoup de gens disaient ne pas comprendre mon silence dans ce dénigrement orchestré. A l’AG des sociétés d’Etat, dans le rapport de concertation, il est ressorti que le contrat est prêt parce qu’ayant été validé par les membres du cadre de concertation et soumis au ministre de tutelle pour les derniers amendements.

 

« Madame Traoré voyage trop », entend-t-on souvent dire. Comment réagissez-vous ?

 

C’est effectif. Il faut dire qu’étant une femme d’action, avant de venir à la CNSS, je voyageais également. Au niveau de mes fonctions, j’ai toujours eu des missions même avant d’être Secrétaire générale (SG) du ministère de la Fonction publique. J’occupais des responsabilités dans la société civile en tant que membre active de l’Association des femmes juristes (AFJB), vice-présidente et présidente de cette association pendant longtemps. J’ai assisté dans la sous-région et à l’international à des rencontres qui impliquaient mon organisation. Depuis que je suis à la CNSS, je n’arrive même pas à répondre à des sollicitations de missions liées à ma fonction de Directrice générale (DG). Je crois que mes prédécesseurs ont eu le même problème. J’étais la première présidente de la CIPRES lorsque j’ai été nommée à la CNSS ; six mois après, mon mandat expirait. Ce mandat s’est vu prolongé suite à certaines difficultés qui n’impliquaient pas la CNSS. J’ai été obligée de reléguer certaines missions à plus tard et mon successeur est venu les exécuter. Au même moment où j’arrivais à la CNSS, j’ai pris la charge de la présidence de l’Inter- africaine de la prévoyance des risques professionnels (IAPRP) après le Bénin (puisque la présidence est tournante) pour un mandat d’un an. Malheureusement, pour des raisons indépendantes de notre volonté, le Cameroun qui devait prendre la charge n’était pas prêt si bien que j’ai eu encore 5 à 6 mois de plus. J’ai été plus d’un an présidente de l’Inter-africaine de prévoyance des risques professionnels, à un moment de mon mandat où il fallait relire les textes de l’institution et mettre en place beaucoup d’organes. Nous sommes allés à Niamey pour assurer la prévoyance des risques professionnels dans le domaine de l’artisanat et tenir les états généraux sur la prévention des risques professionnels. D’ailleurs, nous sommes aujourd’hui bardés de distinctions honorifiques pour les missions que nous avons effectuées à l’international.

Quelles sont les perspectives à court ou long termes de la CNSS ?

 

En termes de perspectives, je dirai simplement que la CNSS a beaucoup d’ambitions. Travailler à satisfaire tous les usagers de la CNSS est une des préoccupations majeures. C’est un défi que nous nous sommes lancé dans l’optique d’atteindre ces résultats qui doivent nous servir de passeport pour l’obtention de notre certification ISO. Nous sommes déjà à 75% de taux du processus pour cette certification. Le déménagement de la direction régionale du centre de la CARFO, le bâtiment situé à côté de la gare ferroviaire fait partie de nos projets à court termes parce que cela devrait même avoir lieu avant que nous ne prenions fonction à la CNSS. C’est un site pilote et je souhaite vivement que les entrepreneurs entendent ce cri du cœur afin de nous permettre de l’intégrer d’ici à fin septembre. L’autre préoccupation, toujours dans le sens de l’amélioration de notre rendement, est le renforcement de nos compétences tant au niveau interne qu’externe. Dans notre politique de développement des ressources humaines, nous avons mis l’accent sur le dialogue social et le renforcement des capacités.

Au niveau externe, nous avons pensé que, mieux les gens sont informés sur nos prestations, mieux le service sera rendu et la satisfaction sera grande. C’est ainsi que, nous avons décidé d’accroître nos sorties sur l’extérieur pour expliquer nos missions, recueillir les doléances et travailler à les résoudre à la satisfaction de nos usagers. En plus de tout cela, nous envisageons, après les sorties régionales, entamer d’autres sorties sectorielles.

En matière de prévention des risques professionnels, nous avons développé une stratégie qui sera bientôt mise en œuvre, si fait que nous sommes en train d’élaborer la cartographie des risques professionnels. A la demande du Bureau international du travail (BIT), nous allons l’étendre au secteur informel et au monde agro-sylvo-pastoral. A l’endroit également des entreprises, nous nous attèlerons, de manière sectorielle, à ce qu’ils comprennent que la prévention des risques professionnels est facteur de productivité et de développement. Mieux le travailleur se porte, mieux il travaillera et mieux l’entreprise se portera.

L’autre défi dans nos perspectives, c’est de travailler à l’extension de la protection sociale. A cet effet, nous avons lancé en 2012 une vaste campagne sur l’assurance volontaire au profit de tous les travailleurs indépendants, notamment les acteurs du monde libéral et du secteur informel.

La Banque mondiale nous a conviés récemment à une réunion à laquelle il est ressorti que nos activités ne sont pas beaucoup ressenties dans ce domaine. C’est pourquoi nous allons multiplier, à l’avenir, les actions de communication pour davantage percer ce public cible. Pour les travailleurs migrants au niveau de la CIPRES, nous avons été invités à Doha au Qatar pour assurer la vice-présidence du Forum international de sécurité sociale. Il y a des conventions que nous avons signées qui vont nous permettre de contrôler et de gérer le flux. Entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, il y a une relation ancienne en matière de coopération.

Du reste, nous allons réactualiser cette coopération pour le bien-être de nos travailleurs migrants et élargir notre champ d’actions vers le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo. Nous allons l’étendre également au Sénégal qui en a fait la demande, peut-être aussi plus tard à la Guinée-Bissau parce que nous envisageons de les rencontrer. Avec la France, il y a un vieux projet qui sera discuté dans nos projections au cours de cette année.

Nous avons également, dans cette dynamique, et pour la circonstance, rencontré les Italiens lors d’une mission que nous avons effectuée en Italie. Ils se sont dit partants pour notre initiative en promettant de venir en 2013 pour que nous puissions parfaire les termes de notre coopération. Cela pour permettre à nos travailleurs migrants qui souhaitent rentrer, de le faire tranquillement et de permettre à l’Italie également d’accueillir de nouveaux travailleurs migrants plus valides pour développer ses entreprises. Et que ces compatriotes rentrent aussi chez eux au Burkina pour jouir d’une retraite paisible, surtout que certains nous ont dit qu’ils ont postulé pour Bagré pôle où l’activité agro-pastorale peut être utile aux retraités. Il y a aussi que nous voulons vraiment développer au mieux nos ressources humaines pour qu’elles soient utiles à nos actions, qu’elles répondent non seulement à nos missions, mais aussi aux objectifs qui nous sont fixés par le Conseil d’administration et par la CIPRES.

Nous sommes aussi dans une dynamique de relecture de nos textes. Au-delà du statut, beaucoup de décisions ont été prises nécessitant une relecture du Code portant régime de sécurité sociale. Tout cela pour voir comment satisfaire au mieux nos assurés dans la mesure où on est conscient que ceux qui perçoivent nos prestations familiales estiment que c’est très dérisoire.

Est-ce qu’il y a un aspect sur lequel vous voudriez revenir dans cet entretien ?

 

Ce qui me tient à cœur en guise de conclusion, c’est davantage vous remercier pour m’avoir permis de crever l’abcès. L’abcès pourquoi ? Vous voyez que depuis que j’ai été nommée, j’ai toujours fait l’objet d’attaque individuelle qui, à un moment donné, dépassaient ma propre personne et entachaient la crédibilité du Conseil d’administration et de l’institution que nous représentons tous. Je ne peux pas dire que cela ne m’a pas beaucoup peinée. Je voudrais rassurer la presse que je reste disponible et ouverte à elle à toutes fins utiles. Quant à ma personne qui a été présentée comme venue pour dilapider des fonds publics, m’amuser avec l’argent du contribuable, sans me vanter, depuis que la CNSS existe, nous n’avons jamais atteint les performances actuelles. Ce qui prouve que loin de tout ce qui a été dit, je ne suis pas venue me comporter comme Ali Baba dans sa caverne.

Mieux, ma villa de fonction, je ne l’ai pas occupée comme mes prédécesseurs. Au lieu de la livrer aux termites, je l’ai fait nettoyer et mise en location par mes services techniques à la somme de 800 000 francs CFA par mois, soit près de 10 millions de francs par an. Cette somme est reversée dans les comptes de la CNSS. Pour dire qu’au moins, durant mon mandat, près de 30 millions de francs CFA seront   épargnés pour améliorer la situation financière de la CNSS.

Interview réalisée par DIGICOM

 


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