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SOMMET DE PARIS SUR LE FINANCEMENT DES ECONOMIES AFRICAINES


Paris, la capitale française, accueille ce 18 mai 2021, un sommet sur le financement des économies africaines. A l’initiative du président français, Emmanuel Macron, cette rencontre au sommet, qui réunit des chefs d’Etat et de gouvernements de pays africains et de pays partenaires, selon le communiqué officiel, « vise à mobiliser des initiatives et mécanismes innovants, en soutien aux efforts de relance des économies africaines dans le contexte de la crise engendrée par la pandémie du Covid-19 ». Pour une initiative noble, c’en est une. Surtout par ces temps de disette et de vaches maigres où la pandémie a fini de semer le désordre et la désolation dans une économie mondiale à la recherche d’un nouveau souffle.   Mais en dehors des belles résolutions, que peut-on en attendre en termes de résultats concrets ? La question est d’autant plus fondée que pour un sommet censé se pencher sur la problématique des économies africaines de façon générale, la question de la représentativité du continent africain, avec seulement une quinzaine de dirigeants africains visiblement triés sur le volet par le jeune grand chef des Blancs à cette rencontre au sommet, ne manque pas d’interroger.

 

 

A quelles fins le président Macron organiserait-il une rencontre avec ses « seuls amis » du continent ?

 

 

En effet, si l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Est brillent par la faiblesse voire l’absence de représentants au sommet à cette rencontre, il en va autrement pour l’Afrique de l’Ouest où plusieurs têtes couronnées, à l’image du Nigérian Muhammadu Buhari et du Ghanéen Nana Akuffo-Addo, ont été conviées à cette rencontre, aux côtés de chefs d’Etat du pré-carré français dans ladite région, comme l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara ou encore le Sénégalais Macky Sall. En Afrique centrale, si le président rwandais, Paul Kagame, fait partie des commensaux du patron de l’Elysée,  l’on continue de s’interroger sur l’absence fort remarquable, à ce sommet, de certains dinosaures de la faune politique africaine  comme le Camerounais Paul Biya, le Congolais Denis Sassou Nguesso ou encore l’Equato-guinéen  Teodoro Obiang Nguéma. A quoi cela est-il dû ? A quelle logique une telle situation qui ressemble à une « mise à l’écart » diplomatique,  répond-elle ? Seul le patron de l’Elysée pourrait répondre à de telles interrogations. Quoi qu’il en soit, la question de fond, reste celle de savoir à quelles fins le président Macron organiserait-il une rencontre avec ses « seuls amis » du continent, même si la présence de hauts responsables européens et de dirigeants d’institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), est aussi annoncée.  Quel impact ce sommet pourrait-il avoir sur le reste du continent ?  Surtout que dans le cas d’espèce, les sujets à aborder ne manquent pas d’intérêt, puisqu’ils tourneront, entre autres, autour de la dette, des partenariats public-privé et de la  relance des économies africaines durement éprouvées par la pandémie du Covid-19.

 

Il faut souhaiter que les différents partenaires au développement puissent joindre l’acte à la parole

 

 

En tout état de cause, quelles que soient les raisons de ce casting sur lequel on pourra toujours épiloguer, cela ne saurait remettre en cause  la pertinence de ce sommet dont l’initiateur, le président Macron, pourra toujours tirer des dividendes politiques et diplomatiques. Car, si sur le plan sanitaire, l’Afrique a globalement su déjouer les pronostics apocalyptiques, sur le plan économique, il y a des raisons de croire qu’elle subit plus durement les contrecoups de la pandémie, en raison de la forte dépendance de ses économies, des échanges extérieurs. C’est pourquoi, au-delà des résolutions qui seront prises, il faut souhaiter que les différents partenaires au développement puissent joindre l’acte à la parole, en ne rechignant pas à délier les cordons de la bourse, le moment venu, comme on a pu le constater à l’occasion de plusieurs autres sommets du genre qui ont mobilisé les énergies, pour, au bout du compte, désenchanter les pays africains censés bénéficier des fruits et autres retombées. Ce ne sont pas les pays du G5 Sahel qui diront le contraire. Et c’est en cela que ce sommet de Paris ne sera pas un sommet de plus. Contrairement aux précédents qui n’ont jamais su trouver le véritable remède de ce  grand malade qu’est l’Afrique, qui ressemble à un mendiant assis sur un trône en or, incapable de s’offrir, ne serait-ce qu’une simple gorgée d’eau potable sans assistance extérieure. Un véritable paradoxe s’il en est pour ce continent qui  s’endette malgré ses richesses naturelles et que rien ne semble pouvoir sortir de sa misère.

 

 « Le Pays »

 

 

 


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