HomeA la uneSORTIE DU POUVOIR CONGOLAIS SUR LA MORT DU JUGE CONGOLAIS

SORTIE DU POUVOIR CONGOLAIS SUR LA MORT DU JUGE CONGOLAIS


Du nouveau dans l’affaire du juge Raphael Yanyi Ovungu, du nom de ce magistrat congolais qui présidait les audiences du procès Vital Kamerhé et de ses coaccusés, dans le cadre du « programme d’urgence de Félix Tshisekedi », et dont la mort aussi subite que brutale avait autant intrigué que choqué plus d’un en RDC et au-delà. Alors que d’aucuns soupçonnaient une mort par empoisonnement, le vice-Premier ministre et ministre congolais de la Justice, vient de soutenir le contraire. Célestin Tunda affirme, à la suite de deux autopsies, que les substances toxiques retrouvées dans le corps du défunt, ne sont pas létales, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas pu causer la mort du magistrat. Selon lui, il faut plutôt lier ce décès au « traumatisme crânien » que le juge aurait subi, après avoir reçu des coups portés à la tête. Une déclaration qui n’est pas sans susciter des interrogations : quand le juge a-t-il été battu ? Au point où il en était, comment la famille n’a-t-elle pas constaté la violente agression ? Dans quel état était-il arrivé à son domicile et ensuite à l’hôpital ? Autant dire que le flou entourant ce meurtre présumé, n’est pas près de livrer ses mystères. En tout cas, la sortie médiatique du pouvoir congolais jette plus d’ombres que de lumière sur cette affaire. Est-ce à dessein ? Et si oui, à quelles fins ? Si leur intention est de faire glisser le dossier sur le terrain du crime crapuleux, les autorités congolaises ont fort à faire face à une opinion de plus en plus critique et avisée.  Cela dit, on peut se demander si le pouvoir de Kinshasa a été bien inspiré de prendre l’initiative d’une telle déclaration, alors qu’il aurait pu laisser le soin à la Justice congolaise, de livrer les résultats de ces autopsies. Déjà qu’il existe une grave crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, ce pouvoir ne doit pas en rajouter en donnant l’impression de vouloir orienter l’information à son profit.

En RDC, les régimes changent mais les mauvaises pratiques de gouvernance, demeurent

En tout état de cause, la mort atroce du juge Ovungu, montre bien que l’Etat a failli. Il n’a pas été en mesure de garantir les conditions optimales de sécurité au magistrat qui, au demeurant, n’était pas n’importe qui. Pour un homme sur les épaules duquel reposait une si lourde et cruciale tâche, pour un juge qui avait entre ses mains, un dossier aussi emblématique qu’il visait un personnage politique de la trempe de Vital Kamerhé, la protection aurait dû être à la mesure des enjeux et des risques encourus. Où était donc la sécurité mise à la disposition du juge pour qu’il subisse une mort si tragique ? En tout cas, le vice-Premier ministre a annoncé une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce qu’il a qualifié de « meurtre ». En attendant de savoir ce qu’il en résultera, on peut, d’ores et déjà, faire le constat qu’en RDC, les régimes changent mais les mauvaises pratiques de gouvernance, demeurent. Et c’est, hélas, toutes ces insuffisances dans la gestion qui continuent à faire le malheur de ce pays au sol et sous-sol immensément riches, mais qui peine toujours à s’engager résolument dans la voie du développement.

« Le Pays »


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