HomeA la uneSOUPCONS DE FRAUDES ELECTORALES AU GHANA  : La nécessité de faire la lumière sur cette affaire

SOUPCONS DE FRAUDES ELECTORALES AU GHANA  : La nécessité de faire la lumière sur cette affaire


Ce n’est pas habituel dans les pays anglophones aux traditions démocratiques bien connues. En effet, à moins de trois semaines des élections générales prévues pour le 7 décembre prochain dans l’ancienne Gold Coast, l’atmosphère est des plus tendues avec des nuages qui s’amoncèlent sur le processus électoral. En effet, l’opposition, à la faveur d’une conférence de presse tenue le 19 novembre, accuse le président Nana Akufo-Addo de vouloir truquer les élections en faveur de son parti, le Nouveau parti patriotique (NPP). Un haut gradé de l’armée a été, nommément, accusé d’exécuter le complot en faveur du chef de l’Etat. « Selon des informations crédibles, la résidence du brigadier général, Micheal Opoku à Kumasi, sert actuellement de lieu de stockage pour des armes, des bulletins de vote imprimés illégalement, de l’équipement militaire et autre matériel électoral », a affirmé le responsable de la communication du parti de l’opposition, le Congrès démocratique national (NDC)  qui pense que la stratégie mise en œuvre consisterait en du bourrage et du vol d’urnes essentiellement dans la région ashanti tout en cherchant à provoquer des violences le jour du scrutin. « Le brigadier général Micheal Okopu est en charge de l’entrainement des voyous du NPP et il prévoit d’habiller ces voyous en uniforme militaire pour attaquer les agents et des supporters du NDC, ainsi que des civils innocents ».

 

Désamorcer la crise électorale qui se profile à l’horizon

 

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces accusations sont d’une extrême gravité non seulement pour les personnes mises en cause et dont la responsabilité pénale est engagée, mais aussi pour le pays de Kwamé N’Nkrumah qui pourrait se trouver dans une zone de fortes turbulences politiques. Mais en attendant de revenir sur les conséquences possibles de cette affaire inédite dans l’histoire politique récente du Ghana, la toute première question qui taraude les esprits, est la suivante : ces accusations qui ne manqueront pas de secouer le landerneau politique ghanéen, sont-elles fondées ? Ou participent-elles d’une surenchère politique organisée par l’opposition ghanéenne à des fins purement politiques et électoralistes ?  Il est, pour l’instant, difficile de répondre, avec certitude, à ces questions de fond qui attendent impérativement des réponses surtout que le principal animateur de la conférence de presse s’est bien gardé de livrer ses sources qu’il estime néanmoins crédibles. Mais autant l’on peut se dire avec la sagesse populaire « qu’il n’y a pas de fumée sans feu » autant l’on peut penser que l’opposition joue, peut-être et de façon anticipée, au mauvais perdant, si elle n’est pas, elle-même, en train de préparer les esprits aux violences électorales et post-électorales. Mais il faut le dire, ces tentatives de réponse ne sont que des hypothèses et la seule manière d’y mettre fin, au regard de la gravité des allégations et des menaces qui planent sur le processus électoral, est que le chef de l’Etat qui est mis en cause dans cette affaire, prenne les devants pour donner des orientations afin que toute la lumière soit faite. Car, c’est à lui que profite le crime, si l’on en croit le réquisitoire de l’opposition et il devrait tout faire pour montrer patte blanche et laver son honneur.  Cela dit, il appartient surtout à la Justice ghanéenne de se s’autosaisir du dossier et de jouer pleinement son rôle dans la manifestation de la vérité et ainsi aider à désamorcer la crise électorale qui se profile à l’horizon.

 

Un avertissement sans frais par l’autorité en charge de l’organisation des élections

 

En attendant donc que les fins limiers de la Justice se mettent en branle, l’on ne peut s’empêcher de déplorer les conséquences de ces accusations, sur l’image du Ghana qui, jusque-là, est resté l’un des phares démocratiques en Afrique de l’Ouest et un ilot de paix et de stabilité dans une sous-région tourmentée par les crises électorales et constitutionnelles et les violences liées aux groupes armés terroristes. Toutefois, on ne peut s’empêcher de déplorer l’incurie des hommes politiques qui sont prêts à appliquer la politique de la terre brulée et à marcher sur les cadavres de leurs compatriotes pour conserver le pouvoir et préserver leurs intérêts personnels et partisans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Ghana n’a pas besoin de ces dérives.  Cela dit, la sortie de l’opposition ghanéenne, quelle que soit la suite qui lui sera réservée par les autorités compétentes, est à prendre comme un avertissement sans frais par l’autorité en charge de l’organisation des élections. Elle se doit de prendre toutes les dispositions idoines pour assurer la transparence et la crédibilité du processus électoral afin de barrer la route à toute contestation qui pourrait déboucher sur une crise post-électorale.

 

« Le Pays »


No Comments

Leave A Comment