HomeA la uneSOUTIEN DU PDCI A LA CANDIDATURE D’ADO : Bédié joue et gagne

SOUTIEN DU PDCI A LA CANDIDATURE D’ADO : Bédié joue et gagne


Le Congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a eu lieu le 28 février dernier à Abidjan. Et comme on pouvait s’y attendre, le parti a décidé de ne pas présenter de candidat à la présidentielle prochaine, entérinant ainsi l’appel du patriarche Henri Konan Bédié qui plaidait pour une candidature unique du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), du nom de cette coalition qui a porté le président Alassane Dramane Ouattara au pouvoir. Pour une victoire, c’en est une pour Henri Konan Bédié qui, depuis son appel de Daoukro, fait l’objet de critiques acerbes de la part de certains caciques du parti qui, d’ailleurs, ont boycotté ce congrès extraordinaire du parti. Cela d’autant que les militants, venus de toutes les régions du pays, ont approuvé à très forte majorité le soutien du parti à la candidature d’ADO. Ainsi donc, Bédié joue et gagne, est-on tenté de dire. Tel un vrai sphinx, il a su déjouer tous les pièges à lui tendus par ses contempteurs pour réussir son coup, tout en sauvant les apparences. Car, contrairement à ce qui se passait sous l’ère Houphouet où la contestation passait pour un crime de lèse-majesté, Bédié aura eu le mérite d’avoir donné la parole aux quatre mousquetaires que sont Charles Konan Banny, Amara Essy, Kouadio Konan Bertin et Jerôme Brou Kablan, qui ne partagent pas la même vision que lui. En tout cas, on peut gloser à l’infini sur le soutien du PDCI à ADO, mais jamais, on ne pourra reprocher à Bédié de n’avoir pas respecté les instances du parti. La preuve est que la tradition démocratique a été respectée.

Bédié a une vision pour la Côte d’Ivoire

On attend maintenant de voir comment réagiront les quatre frondeurs. On ne sera d’ailleurs pas surpris de les voir quitter le navire battant pavillon PDCI, pour créer leur propre formation politique ; eux qui pourraient être prêts à pactiser avec le diable pour chasser ADO du pouvoir à la fin de son premier mandat. Et ce faisant, il n’est pas exclu que dans la perspective de la présidentielle prochaine, Amara Essy et sa bande mettent en place, dans les jours à venir, une coalition avec l’aile extrémiste du Front populaire ivoirien (FPI), avec pour slogan « Tous contre ADO ». On attend de voir. De toute évidence, en décidant de soutenir la candidature du président Ouattara, Henri Konan Bédié en mesure tous les enjeux. Il est conscient que la Côte d’Ivoire n’en a pas encore totalement fini avec ses vieux démons, d’où la nécessité de donner le temps au président Ouattara de panser les plaies et de renforcer la stabilité de la nation ivoirienne. Et les faits parlent d’eux-mêmes, en termes de progrès accomplis. Car en un seul mandat, ADO a donné un nouveau visage à la Côte d’Ivoire, avec des chantiers tous azimuts ; prouesse que son prédécesseur Laurent Gbagbo n’avait pas réussie, en dix ans de règne.

Amara Essy et compagnie peuvent ne pas être en phase avec l’appel de Daoukro, c’est leur droit le plus absolu. Mais ils devraient se montrer plus

Modestes, après les conclusions du congrès qui, visiblement, parlent contre eux. Un congrès qui accorde largement et en termes univoques, sa confiance à l’octogénaire ivoirien dont on peut comprendre la farouche opposition à ne pas laisser le parti emprunter des chemins, à ses yeux, incertains.

Et puis, pourquoi en vouloir à cet ancien aujourd’hui si attaché à la paix et bien placé pour en mesurer le prix ? Comment ne pas apprécier, à sa juste valeur, sa volonté de se réhabiliter vis-à-vis de l’Histoire, lui qui aura été le grand architecte du concept mortifère de « l’ivoirité » ? Bédié a certainement une vision pour la Côte d’Ivoire et tous ceux qui se sont rangés de son côté, ont de bonnes raisons de lui faire confiance. Surtout qu’en 2020, selon les termes d’un accord passé entre les Houphouetistes, le candidat à la présidentielle sera issu des rangs du PDCI. Et ce ne sont pas les ambitions que nourrissent les uns et les autres, qui pourront remettre en cause ce sacro-saint principe, du moins, tant que Bédié et Ouattara régenteront respectivement le PDCI et le RDR.   Les deux personnages s’estiment trop pour que ADO manque à ses engagements.

Boundi OUOBA


Comments
  • nul comme analyse OUOBA B.

    5 mars 2015

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