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SYMPOSIUM SUR LE DIALOGUE DES RELIGIONS ET DES CULTURES : Pour une meilleure éducation à la paix et au développement en Afrique


Le Comité d’initiative du symposium international sur le dialogue des religions et des cultures de Ouagadougou était face à la presse, le 15 mars 2017. Il s’est agi, pour le comité, de transmettre aux Hommes de médias les conclusions du symposium tenu du 3 au 7 mars 2017, dans la capitale burkinabè.

 

Le symposium international sur le dialogue interreligieux et interculturel a été un véritable succès. C’est ce qu’ont affirmé les membres du comité d’organisation, le 15 mars dernier. Organisé par la plateforme Dialogue dont le comité d’initiative est présidé, entre autres, par l’ambassadeur Philippe Sawadogo, le symposium a réuni plus de 300 participants venus du monde entier. Cinq jours durant, plusieurs thématiques qui ont trait à la culture et à la religion y ont été abordés.  Le symposium a également été un cadre de partage d’expériences et de témoignages. Le panel sur le partage d’expériences a vu la participation des leaders religieux et politiques. Pour Kifle Selassié Beseat, l’un des acteurs à avoir pris part au symposium, le dialogue interculturel et le dialogue interreligieux sont deux faces d’une même pièce. En Afrique, a-t-il fait savoir, l’’interculturel et l’interreligieux ont toujours cohabité. « L’interreligieux en Afrique est complètement différent de ce qu’il est ailleurs dans le monde. En Afrique, les religions ont été vécues non pas par opposition mais en complémentarité. Cela, parce que nos croyances traditionnelles sont des croyances qui ont accueillies les autres religions avec une grande entente », a-t-il d’abord expliqué. Ces deux aspects, à l’entendre, ne sont devenus une actualité pressante que récemment, du fait de l’amalgame que font certaines personnes. D’où, selon Kifle Selassié Beseat, l’importance de ce symposium qui est ancré dans l’actualité avec la question du terrorisme. « Nous devons avoir à l’esprit qu’il n’y a pas une religion qui encourage la guerre. Il ne faut donc pas se laisser embrigader », a-t-il estimé. Pour résister à l’embrigadement, il faut faire les choses vite et bien et la meilleure façon d’y parvenir, c’est de s’armer de connaissances approfondies jusqu’aux dents. « C’est ce que ce symposium nous apprend. Rester ce que nous sommes mais dans une perspective d’ouverture », a conclu, pour sa part, Kifle Sélassié Beseat. Dr Jocelyne Vokouma, également participante, est plutôt revenue sur les thématiques du symposium qui ont traité de la question du genre. « Nous avons eu des personnes-ressources qui ont posé la problématique des femmes exclues. Un témoignage émouvant a permis d’interpeler et de mobiliser l’opinion sur cette problématique qui est comme une plaie dans notre société », a-t-elle dit.

 

« L’Afrique est un creuset et un concentré de bonnes pratiques »

 

C’est dire donc que, lors de cette rencontre tous les maux qui minent la paix et le développement en Afrique ont été passés au peigne fin. C’est d’ailleurs ce qui a réjoui l’ambassadeur Bruno Zidouemba. « Le symposium a été un grand succès non seulement par l’aéropage des grandes personnalités accourus de par le monde entier, mais aussi par les problématiques qui ont été traitées », s’est-il réjoui. La lourde mission, pour lui, c’est maintenant celle du suivi car, a-t-il estimé, les grand évènements qui n’ont pas eu de suivi ont fini toujours par s’égarer dans les arcanes de l’histoire. Ce symposium, au regard de son importance, a-t-il ajouté, ne devrait donc pas être perçu comme un évènement parmi tant d’autres. « Il appartient au groupe qui l’a initié et piloté avec l’appui de toutes ses personnalités qui ont pris part à l’événement, de faire grandir le bébé », a lancé Bruno Zidouemba. Toute chose qui, à entendre l’ambassadeur Philippe Sawadogo, président du comité d’initiative, a été prise en compte dans les conclusions. En effet, a-t-il d’abord révélé, le symposium a permis de mettre en place un plan d’actions appelé : « Plan d’actions de Ouagadougou » et qui va être porté à la CEDEAO et à l’UA. « Nous avons aussi dit que nous devons nous imprégner des valeurs positives de nos peuples, mais aussi des traditions endogènes. L’Afrique est un creuset et un concentré de bonnes pratiques que nous devons ajouter aux pratiques de l’univers », a souligné Philippe Sawadogo. Des modules et des curricula seront également mis en place et intégrer dans l’éducation scolaire primaire mais aussi universitaire. Les recommandations ont également permis la mise en place d’un comité de suivi et d’un comité de veille ainsi que la création d’une organisation légalement reconnue au Burkina Faso en vue de mettre en œuvre un plan d’actions pour l’éducation à la paix et le développement par le dialogue des culture et des religions.

 

Adama SIGUE

 

 

Le fondateur des Editions « Le Pays » félicité pour son exposé lors du symposium

 

Lors du symposium tenu, du 3 au 7 mars 2017, à Ouagadougou, le fondateur des Editions « Le pays », Boureima Jérémie Sigué, a fait une présentation sur le rôle des médias dans la culture de la paix. Un exposé que les membres du comité d’initiative du symposium ont apprécié à sa juste valeur. Lors de la rencontre bilan avec les Hommes de médias, le 15 mars denier, celui-ci est revenu sur les grands points de son exposé.

 

« Je tiens à féliciter les organisateurs de ce symposium. En ce qui concerne mon exposé, je disais qu’il n’y a pas de mur à édifier entre religion et culture car, en réalité, l’une participe de l’autre et l’une est consubstantielle de l’autre. Dans une large mesure ce sont les faces d’une même médaille. Religion et culture existe parce que l’Homme existe. Donc, elles sont également consubstantielles à l’humanité. Aussi, en ce qui concerne le rôle des médias, c’est un rôle immense parce que les médias sont les catalyseurs basiques de la paix et donc du développement. En matière de presse, la presse est fortement interpellée. Si vous manipuler mal les médias, vous vous opposez à la paix. Par contre, si vous les manipulez bien, vous créez et fortifiez la paix. J’ai également, dans mon exposé, rappelé la citation de l’illustre Rabelais qui disait que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Donc, il faut que ceux qui pratiquent la profession de journaliste sachent qu’ils ont entre leurs mains des instruments qu’il faut manipuler avec beaucoup de sagesse, d’humanité et de moralité. Aussi, nous avons fait cas de la responsabilité des organisations internationales et de nos pouvoirs publics dans la culture de la paix, du pardon et de l’acceptation des différentes religions. Il faut donc mettre fin à l’instrumentalisation de la religion pour réaliser des desseins politiques. Même s’il y a un regain de violence que l’on peut observer du fait de l’accaparement de la religion par certaines personnes, il y a de l’espoir. »

 

 

 Quelques recommandations du symposium

 

Au titre des principales recommandations issues du symposium, la plateforme dialogue :

– décide de se doter d’un comité de suivi et d’un comité de veille ainsi que la création d’une organisation légalement reconnue au Burkina Faso en vue de mettre en œuvre un plan d’actions pour l’éducation à la paix et au développement par le dialogue des cultures et des religions (2018-2020) ;

– s’engage à organiser une manifestation interreligieuse et interculturelle de cohésion sociale et d’intégration africaine chaque 25 mai (journée de l’Union africaine), en vue de contribuer au renforcement de l’union et de l’entente pour la paix et le développement ;

– s’engage à organiser des écoles et des universités d’hivernage, des caravanes en vue de renforcer le sentiment d’appartenance de la jeunesse à une Afrique unie telle qu’envisagée par l’Agenda 2063 et le traité constitutif de la CEDEAO ;

– soutient la réhabilitation de l’Institut des peuples noirs (IPN) sur la base d’une relecture de sa mission à l’aulne de la Charte de la renaissance culturelle africaine et de l’actualité de la dynamique.

 

Source : Dossier de presse


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