SYSTEME SECURITAIRE DU BURKINA : « Y a-t-il une honte à accepter que l’on s’est trompé ? »
L’auteur du point de vue ci-dessous interpelle le gouvernement burkinabè sur le défi sécuritaire qui est loin d’être rélevé. Aussi souhaite-t-il que soient pris en compte tous les proches de l’ex-Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, pour une meilleure réconciliation nationale.
Je voudrais à travers cette réflexion, donner mon avis sur une information lue cette semaine sur le net.
“A en croire les informations relatées dans la lettre du continent de ce mercredi 14 décembre 2016, le chef du parlement burkinabè, Salifou Diallo, longtemps opposé à la réintégration des militaires à l’hémicycle a revu sa position sous la recommandation du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et de discrètes pressions diplomatiques notamment celles de la France ; cependant des conditions ont été posées par le chef du parlement.
Selon la même source, les proches de l’ancien Premier ministre, en la personne du général Yacouba Isaac Zida qui demeure toujours au Canada, ont été écartés de facto par le patron du parlement. « Voici en substance ce que le journal en ligne, « imatin.net » a donné comme information. Mais, pour en savoir davantage, le journal en ligne « burkinbi.net » qui a contacté des sources proches du général Zida, affirme que celles-ci ont clairement signifié, sans langue de bois, “qu’aucun proche du Général Zida, ne souhaite tremper dans ce gouvernement moribond du MPP, qui peine à réfléchir et à trouver des solutions aux vrais problèmes des populations. »
Chers citoyens, je voudrais à travers cette réflexion, donner ma vision de cette posture du Président de l’Assemblée nationale (AN) Salifou Diallo. C’est à se demander si Monsieur Diallo ne confond pas vraiment les rôles. Peut-être que c’est moi qui me trompe, mais je pense que le rôle du législatif c’est de contrôler l’action de l’exécutif. Mais Monsieur Diallo veut faire plus que contrôler. Apparemment, il veut diriger. Il a peut être raison, car quand on regarde bien les hommes qui composent ce gouvernement “moribond”, on est en droit de s’inquiéter sur la capacité de certains à exécuter avec efficacité les missions qui sont les leurs. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut, ne semble pas être un adage que les Roch, Simon, Salifou (RSS), apprécient-ils. Parlant de gouvernement, le philosophe, artiste et écrivain Voltaire l’a si bien dit et je cite: ” Le meilleur gouvernement est celui où il y a le moins d’hommes inutiles”. Et oui, Dieu seul sait combien d’hommes inutiles, il y a dans ce gouvernement. Et l’homme politique Robespierre de renchérir : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. » Alors on se demande ce que veut vraiment ce gouvernement. Je ne suis pas spécialiste des choses sécuritaires, mais je pense humblement qu’à ce niveau, le président doit accepter de voir la réalité en face. Y a t-il une honte à reconnaître que l’on a échoué ? Est-ce une faiblesse que d’accepter que l’on s’est trompé ? Bien au contraire, cela relève d’une certaine grandeur.
Les sages disent que « l’eau qui peut servir à éteindre le feu qui brûle la case ne se refuse pas. Qu’elle provienne de la concession du meilleur ami ou celle du pire ennemi ». Les responsables du MPP doivent saisir l’essence de cet adage. Lorsqu’au soir de son élection, le président Rock disait que le Burkina Faso a besoin de tous ses filles et fils pour se construire, parlait-il sans sincérité ? Le disait-il tout en sachant que ses actions seraient autres ? Je n’ose pas l’imaginer. Monsieur Diallo, en ne voulant pas du tout des proches du général Zida dans le gouvernement, ne risquez-vous pas de rejeter un bon nombre d’hommes et de femmes très compétents ? Je ne m’interroge pas sur ces points pour vous demander de les accepter ou d’autoriser à les nommer dans un gouvernement quelconque. Non, loin de là. Mais c’est la volonté de ne pas sentir du tout Zida ou un officier jugé proche de lui qui est inquiétante. Savez-vous combien vous sont proches, vous et vos compagnons au sein de l’appareil administratif et combien ne le sont pas ? Avec cette attitude, le général Yacouba Isaac Zida et ses proches, officiers ou pas, auraient pleinement raison de ne pas vouloir faire partie de ce gouvernement “moribond”, ou gouvernement “diesel”.
L’ancien Premier ministre français Lionel Jospin a dit et je cite: « Un gouvernement ne peut se contenter de gérer l’opinion et d’esquiver les difficultés, il doit aussi régler les problèmes. » A vous gouvernement MPP, c’est sur ce terrain qu’on vous attend.
Rakiswilgri OUEDRAOGO
Sociologue – Ouagadougou.