HomeA la uneTABASKI ET PUTSCH AU BURKINA : Les fidèles musulmans ont tout de même fêté  

TABASKI ET PUTSCH AU BURKINA : Les fidèles musulmans ont tout de même fêté  


 

En dépit du putsch du Général Gilbert Diendéré, la fête de la Tabaski a été célébrée sur l’ensemble du territoire burkinabè, le 24 septembre 2015. A Ouagadougou, la grande prière de l’Aïd El Kébir (Tabaski) a  été officiée par l’Imam Aboubacar Sana, au stade municipal de Ouagadougou, contrairement aux autres années où c’était à la place de la Nation. C’était en présence de membres du gouvernement, de représentants des autres confessions religieuses et des milliers de fidèles. Le général putschiste a voulu empêcher les musulmans de fêter, ce fut en vain.

La Tabaski, ou fête du mouton a été célébrée au Burkina Faso le 24 septembre dernier. La récente crise qui a secoué le pays n’a  en rien entamé la détermination des fidèles musulmans. Dès les premières heures de la matinée du 24 septembre, l’enceinte du stade municipal de Ouagadougou censée accueillir la grande prière commençait à recevoir les fidèles musulmans. Peu avant 9h, la pelouse du stade était noire de monde. Parmi la foule, on pouvait notamment distinguer le Mogho Naaba Baongo et les ministres Youssouf Ouattara et Amadou Yaro. L’Iman Aboubacar Sana fit alors son entrée et prit place devant les fidèles : la prière pouvait commencer.

Cultiver la fraternité et la cohésion sociale

Dans son prêche, le grand Imam a rappelé l’origine de cette fête et appelé les fidèles musulmans à avoir la crainte de Dieu et en a appelé à l’union de tous les Burkinabè. En outre, El Hadj Aboubacar Sana a, en rapport avec la crise qui a secoué le Burkina Faso, traduit sa gratitude à tous les Burkinabè, à tous ceux qui ont joué un grand rôle dans l’apaisement des cœurs afin que la paix revienne au Burkina. Il  a demandé aux uns et aux autres de continuer à cultiver la fraternité et la cohésion sociale. Après son message à l’endroit des fidèles, l’Imam Aboubacar Sana a sacrifié à la tradition en immolant le bélier en signe de soumission à Dieu, conformément aux recommandations du Saint Coran. « Cette Tabaski est une occasion pour la communauté musulmane de remercier Dieu et de lui traduire toute notre reconnaissance », a expliqué pour sa part El Hadji Hatimi Dramé, vice-président de la communauté musulmane. Pour lui, le sacrifice du mouton est signe de tolérance, signe d’acceptation du pardon. Dans nos prières, a-t-il confié, nous avons demandé à Dieu de préserver notre pays de la guerre. « Nous ne pouvons pas dire que la crise est totalement finie, mais nous pouvons dire que c’est par la prière, le dialogue et les négociations qu’on peut arriver à résoudre tous les problèmes. Pour le fidèle, son arme, c’est d’abord la prière », a-t-il dit. Sur la même lancée, Monseigneur Léopold Ouédraogo, évêque auxiliaire de Ouagadougou, venu soutenir les fidèles musulmans, a rappelé l’importance de la prière pour les fidèles. Selon lui, c’est Dieu qui guide le peuple et c’est par les prières que le Burkina a pu éviter les affrontements qui pointaient à l’horizon. La Tabaski est une leçon d’humilité et de soumission à Dieu, a aussi rappelé  Khalid Mahmood Shahid, Emir et chef missionnaire de la Jama’at islamique Ahmadiyya au Burkina Faso. Celle de 2015 est une leçon pour le peuple burkinabè qui tombe à pic car elle vient rappeler à chaque fidèle que les intérêts personnels doivent être sacrifiés sur  l’autel de l’intérêt supérieur de la Nation. « Cette crise est arrivée, Dieu nous a donné beaucoup de chance, nous avons beaucoup prié. Nous étions au bord de la guerre et Dieu nous a ramenés sur le droit chemin », a-t-il dit.

Thierry Sami SOU


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