TELEPHONIES MOBILES : Airtel et Telmob épinglés pour « publicités mensongères »
Ils étaient face à la presse le 10 février 2016 au Centre national de presse Norbert Zongo, pour informer l’opinion publique de la décision rendue par la Commission nationale de la concurrence et de la consommation (CNCC) relative à leur plainte sur les publicités mensongères et des comportements d’arnaque des opérateurs de téléphonie mobile dont Telmob et Airtel. Eux, ce sont les membres de l’Association burkinabè des consommateurs des services de communication électronique (ABCE).
Prendre l’opinion publique à témoin sur la décision rendue par la CNCC quant à leur plainte déposée contre Airtel et Telmob qui, selon eux, escroquaient les consommateurs à travers des publicités mensongères et trompeuses. C’est le but de la conférence de presse tenue le 10 février dernier à Ouagadougou par l’ABCE. Le président de ladite association, Seydou Barro, lors de cette rencontre avec la presse, a relevé que la décision de la CNCC était de faire cesser les pratiques illicites et illégales des professionnels sur les publicités mensongères et aussi l’insertion des clauses abusives dans les contrats de consommation. « Ces sociétés font croire aux consommateurs, à travers des affiches publicitaires, des spots télévisuels et radiodiffusés, qu’elles leur offrent une connexion du niveau 3,75 G pour Airtel et 3G+ pour Telmob. Mais après vérification, l’ABCE s’est rendu compte de la qualité douteuse de la connexion sur laquelle celles-ci faisaient des propagandes », a-t-il dit. Selon le président, la CNCC a déclaré la recevabilité de la requête de l’ABCE, a signifié le caractère mensonger des publicités, mais n’a pas condamné les opérateurs à des paiements d’amendes, ni à indemniser les consommateurs victimes de ces indélicatesses qui doivent saisir les juridictions civiles compétentes. Pour lui, c’est aux consommateurs de prendre leur responsabilité et demander ou non s’ils doivent être indemnisés. L’occasion faisant le larron, M. Barro a aussi dénoncé la convention illégale intervenue entre la société CANAL+ et la société Neerwaya multivision. Cette convention, a-t-il dit, est illégale et même défavorable aux consommateurs, car elle interdit la diffusion de certaines chaînes de Neerwaya Multivision en lui imposant des prix de vente de ses services. Or, les prix pratiqués par Neerwaya miltivision sous les auspices de Canal+ sont alignés sur ceux pratiqués par ce dernier. Quand on sait, selon le président, que les deux distributeurs n’utilisent pas la même technologie, la partie perdante est Neerwaya qui connaît la mévente de par la perte de ses clients au profit de Canal+. Ce comportement de la part de Canal+ est une pratique anticoncurrentielle voire un abus de position dominante. L’ABCE a, par ailleurs, attiré l’attention du gouvernement sur la nécessité de remplir son obligation de protection des consommateurs, d’où la nécessité de mettre en place un code de consommation. Aux consommateurs, M. Barro a fait savoir que l’argument de boycott, quoique dissuasif, est insuffisant. Aussi a-t-il suggéré que les consommateurs songent souvent à saisir les juridictions compétentes.
Valérie TIANHOUN