HomeA la uneTENTATIVE DE CORRUPTION A OUAGA-INTER : Les douaniers accusent, les commerçants aussi

TENTATIVE DE CORRUPTION A OUAGA-INTER : Les douaniers accusent, les commerçants aussi


 

 

Le vendredi 4 mai 2018, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des douanes, Mathias Kadiogo, et ses camarades étaient face à la presse dans l’objectif d’éclairer l’opinion nationale sur les faits relatifs à la conduite des activités douanières au sein du Bureau des douanes « Ouaga-inter ». A la suite de cette conférence de presse, nous sommes allé à la recherche des mis en cause pour des compléments d’informations. Voici ce que nous avons trouvé.

 

Lors de la conférence de presse du 4 mai dernier, Mathias Kadiogo, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD), n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer des faits:  « (…) des individus mal intentionnés ont envahi les radiodiffusions de la place pour mener une campagne dont le but est de salir l’image du chef de la Brigade commerciale du bureau des douanes de Ouaga route, Ali Guissou, de porter atteinte à son honneur et son intégrité et de susciter son éviction du poste qu’il occupe et même détruire sa carrière ». Individus mal intentionnés ? Oui. Et le débat va tourner autour d’un certain  Salif Nikiéma, un « importateur » qui « bénéficiait d’une facilité d’enlèvement de ses marchandises » au bureau des douanes de Ouaga-inter et qui aurait « tenté» de corrompre un douanier de Ouaga-inter. Ce dernier aurait été pris en flagrant délit de fraude portant sur une importation de sucre en poudre. En rappel, Ali Guissou était chargé de réceptionner et traiter les déclarations relatives à six chargements de sieur Nikiéma.  Seulement, en écoutant le SG, l’identification des colis a permis de constater des  irrégularités, à savoir la non-conformité des chargements de quatre camions sur les six. «Après le déchargement, les agents ont reconnu des chargements constitués uniquement de 3 361 sacs de 50 kg de sucre en poudre d’origine France, soit environ 168 tonnes d’une valeur estimée à plus de 42 millions de F CFA». Le comble ! L’intéressé ne disposerait pas d’autorisation spéciale d’importation de sucre.  D’après nos informations et pour noyer son forfait, « l’indélicat » aurait fait transférer  une somme d’argent d’un montant de trois millions de F CFA à l’agent des Douanes, Ali Guissou. Cet argent, selon les indications, proviendrait de Salif Nikiéma. « Aidez-nous, vous les journalistes de la radio, à identifier les auteurs de la campagne de dénigrement contre M. Guissou ». C’est la demande formulée à l’attention de la presse par le SYNATRAD qui a interpellé l’autorité quant aux précautions qu’il faut prendre pour assurer une bonne gestion de cette affaire de fraude, de corruption et d’atteinte à l’honneur de l’agent Guissou.

La réaction de l’accusé

 

L’accusé auprès de qui nous avons tenté de confronter l’information, nie tout en bloc. Du moins, les premiers responsables de l’Association des jeunes commerçants et transporteurs du Burkina Faso contestent la version du syndicat des travailleurs de la Douane. Ils accusent le chef de bureau des douanes de Ouaga-inter de vouloir nuire à leurs activités. « Nous, regroupements d’associations, syndicats, groupements de commerçants des marchés et yaars du Burkina Faso, interpellons les autorités compétentes sur la crise qui oppose ces derniers temps les représentants de nos différentes structures associatives et syndicales au chef de la Brigade commerciale des douanes de Ouaga-Inter ». C’est ce qu’on peut lire dans une note diffusée par des commerçants. Et la note se poursuit : « En effet, au cours de notre rencontre avec les autorités  douanières afin de trouver des voies et moyens pour pallier les difficultés que la nouvelle règlementation à engendrées, un participant à cette rencontre a pris la parole pour interpeller la Direction générale des douanes sur les faits malveillants du chef de brigade de Ouaga-inter. Suite à cette dénonciation, le chef B.C a décidé unilatéralement de rendre nos structures responsables de cette dénonciation. C’est ainsi que nos quatre camions transportant les marchandises de nos membres et sympathisants ont été mis aux arrêts, immobilisés et bloqués à Ouaga-inter par le chef B.C ». C’est là le contenu d’une note qui nous a été transmise. Manifestement, pour les uns, il y a une situation de cause à effet. En tout cas, l’Association précitée « déplore » l’attitude du syndicat des agents de Douanes consistant à soutenir « aveuglément » « son élément » dans une affaire de tentative de corruption et de fraude « sans avoir cherché à connaître la vérité ». De même, elle s’insurge contre la « méthode » consistant à publier le procès-verbal du déchargement sur les « réseaux sociaux » et dans les « marchés » ; estimant que cela aurait pour objectif de nuire aux activités de  Salif Nikiéma, lui qui évalue à plus de 1 milliard 500 F CFA, la somme versée à la Douane en 2017 et dénonce une tentative de nuire à ses activités et à celles de ses clients commerçants (estimés à 3 000) ainsi qu’à la vie de ses employés (évalués à 150). L’équation est établie ainsi: le SYNATRAD accuse le sieur Salif Nikiéma de tentative de corruption et de fausses déclarations ; le sieur Salif Nikiéma rejette les accusations et s’étonne que son nom soit cité dans une telle affaire;  l’Association des jeunes commerçants et transporteurs du Burkina Faso, elle, accuse l’agent de Douanes, Ali Guissou, de corruption et de tentative de détruire leurs activités ; chaque partie accuse l’autre de vouloir nuire à ses activités. Dans une configuration du genre, la Justice sera amenée à investiguer et à trancher.

Michel NANA

 

 

 

 


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