TENTATIVE DE COUP D’ETAT DEJOUEE AU BURKINA : Ainsi donc, Goïta et Doumbouya font des émules
Une tentative de coup d’Etat a été déjouée au Burkina. L’information est du parquet militaire qui précise qu’à la date d’hier, 11 janvier 2022, huit militaires ont été interpelés et auditionnés pour les besoins de l’enquête. Le cerveau de cette bande qui projetait de déstabiliser les institutions de la République, serait un lieutenant-colonel répondant au nom de Emmanuel Zoungrana, par ailleurs ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando et commandant du secteur Ouest du groupement des forces de sécurisation du Nord. Mis aux arrêts, cet officier médite actuellement sur son sort entre les mains de la gendarmerie nationale. Voilà donc qui est très clair. Il se fomentait un coup d’Etat contre le régime du président Roch Marc Christian Kaboré. Bien des observateurs le redoutaient et ce, depuis le drame d’Inata, le 14 novembre dernier, qui a mis à nu de graves dysfonctionnements au sein de nos forces armées au point que certains, par calculs politiques, n’hésitaient pas à demander à l’armée de prendre ses responsabilités pendant que d’autres acteurs de la société civile appelaient ouvertement au départ du chef de l’Etat qu’ils accusent à tort ou à raison d’impéritie.
On ne peut s’empêcher de s’interroger sur les conséquences de cette tentative de putsch
S’agissait-il d’une stratégie visant à pourrir la situation pour faciliter la tâche à des putschistes tapis dans l’ombre, n’attendant que le bon moment pour opérer le coup à l’instar de ce qui s’est passé au Mali ou en Guinée où les bidasses ont profité d’une situation sociopolitique pour le moins délétère, pour surgir dans l’arène politique ? Tout porte à le croire. Dès lors, on comprend pourquoi les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et ceux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont eu la main lourde en prenant des sanctions très sévères contre les militaires au pouvoir au Mali ; histoire de décourager tout éventuel putschiste dans les différents Etats membres. L’objectif recherché à travers ces sanctions qui, on le sait, auront des conséquences énormes, est beaucoup moins de punir le peuple malien qui souffre déjà le martyre, que de prévenir les coups d’Etat dans la sous-région qui, jusqu’à une date récente, se présentait comme un îlot de stabilité. Cela dit, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les conséquences que pourrait avoir cette tentative de putsch manqué sur la lutte contre le terrorisme au Burkina. La question reste posée puisque rien ne dit que l’occasion n’est pas toute trouvée pour organiser une purge au sein des forces armées. Si tel est le cas, il faut craindre que notre armée ne s’en trouve davantage fragilisée avec l’apparition de nouveaux clans en son sein. Les jours à venir nous en diront davantage.
B.O