TESTS DU COVID-19
Le Laboratoire national de santé publique (LNSP) a ouvert ses portes aux Hommes de médias dans la matinée du 22 avril 2020, sur son site, sis sur la Rocade du boulevard des Tansoba, à Ouagadougou. Cette visite a permis de découvrir les différentes étapes mises en place, en vue de diagnostiquer de potentiels malades du Covid-19 et procéder au contrôle de la qualité des médicaments entrant dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Le contrôle de la qualité des gels et des solutions hydralcooliques, le diagnostic des cas suspects ou de contrôle pour le Covid-19 et le contrôle de la qualité des médicaments, notamment la chloroquine et ses dérivés ainsi que la qualité des masques sont, entre autres, des tâches effectuées par le LNSP dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. C’est donc dans le cadre de la riposte contre la maladie à coronavirus que le LNSP a été choisi ainsi que deux autres centres, pour procéder de façon alternée au diagnostic du Covid-19. Ce diagnostic se fait dans le laboratoire de contrôle, composé d’un laboratoire de Biologie moléculaire, d’une salle d’extraction, d’une salle de mix et celle PCR. Sur toute la chaîne du diagnostic, nous avons pu voir des hommes et des femmes à la tâche, manipulant avec beaucoup de soins les échantillons arrivant au laboratoire dans des triples emballages et ouverts dans des conditions de post sécurité microbiologique. Pour être analysés, ces échantillons passent par une chaîne d’exécution (voir encadré). Depuis le début des diagnostics au Burkina, certains patients disent avoir été testés positifs et après un autre test, les voilà déclarés négatifs. Et vice versa. Sur cette inquiétude, Elie Kabré, directeur général du LNSP nous éclaire : « Normalement, pour ce qui concerne les techniques de RT et de PCR que nous utilisons, nous sommes pratiquement à 100% en termes de qualité des résultats du diagnostic au Covid-19 ». Qu’est-ce qui expliquerait donc, les alternances de résultats ? « Il y a quelques cas qui ont été déclarés et nous sommes en train de travailler avec le comité de la riposte pour comprendre cela. Mais au regard des évidences scientifiques qui apparaissent, je crois que l’on pourrait l’expliquer. De plus en plus, on semble tendre vers l’hypothèse que le virus infecterait d’autres bactéries. Et que la présence de ces bactéries qui peuvent se révéler par la suite, pourraient faire en sorte qu’on se retrouve avec ce genre de résultats. Mais tout ceci n’est que des hypothèses », a expliqué Elie Kabré. Il poursuit en relevant que pour le cas du LNSP, les résultats sont obtenus après 7 heures voire 8 heures de temps. Et la capacité de contrôle journalier avoisinerait les 180 tests. Mais pour le moment, le LNSP reçoit en moyenne 85 échantillons, selon les techniciens en charge du diagnostic.
« Les lots apportés par le ministère de la Santé et l’OMS ont été validés et sont tout à fait conformes »
Un autre pan de l’apport du LNSP dans la lutte contre le Covid-19 est l’analyse des médicaments tels que la chloroquine et ses dérivés. Pour le contrôle, c’est la direction des médicaments qui s’en charge avec à sa tête, Josias Yaméogo. Que ce soit les gels et solutions ou la chloroquine, ils sont testés selon ce dernier, par la technique de la pharmacopée américaine et britannique. Et en 48 heures, cette direction est capable de fournir les résultats de ses analyses. C’est dans ce cadre que le LNSP a déjà reçu des échantillons par des structures demanderesses. « Pour le 1er lot, nous avons trouvé des teneurs faibles et ceux-ci ont été retirés. Mais les lots apportés par le ministère de la Santé et l’OMS ont été validés et sont tout à fait conformes », précise Pr Elie Kabré. Il ajoute que les intrants dans le cadre de cette lutte proviennent du Comité de riposte.
Boureima KINDO
On procède d’abord à l’inactivation du virus, à l’extraction de l’ARN et à l’amplification de celui-ci. Comme si on extrait la quintessence du virus, ce qui le rend non virulent. Et cette quintessence est multipliée pour essayer d’amplifier le signal. Si la personne est positive, le signal sera plus amplifié. Si elle est négative, on n’aura pas de signal amplifié.
Source : Interview du Pr Elie Kabré
La technique RT-PCR
La RT-PCR est une technique qui permet de faire une PCR (réaction en chaîne par polymérase) à partir d’un échantillon d’ARN. L’ARN est tout d’abord rétro- transcrit grâce à une enzyme appelée transcriptase inverse, qui permet la synthèse de l’ADN complémentaire (ADNc). Ce dernier est ensuite utilisé pour réaliser une PCR.
Source : Futura santé