HomeA la uneTOURNEE AFRICANE DU PREMIER MINISTRE ISRAELIEN : Une opération de charme

TOURNEE AFRICANE DU PREMIER MINISTRE ISRAELIEN : Une opération de charme


 

Le fait est suffisamment rare pour être souligné. Benjamin Netanyahu, le ci-devant Premier ministre israélien, a entamé, le 4 juillet 2016, une tournée en Afrique qui l’amènera, tour à tour, en Ouganda, au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie. A Entebbe en Ouganda où il a séjourné hier, Benjamin Netanyahu a commémoré « l’opération commando héroïque » lors de laquelle son frère aîné, Yonathan Natanyahu a été tué, en 1976, alors qu’il tentait de libérer les passagers d’un vol Tel-Aviv/Paris détourné par des terroristes. « Il y a 40 ans, ils (les passagers détournés et leurs ravisseurs) ont atterri au beau milieu de la nuit dans un pays mené par un dictateur brutal qui a offert un refuge aux terroristes. Aujourd’hui, nous avons atterri en plein jour et avons été accueillis par un président  qui combat le terrorisme », a lancé le Premier ministre israélien à l’endroit de son hôte du jour, Yoweri Musseveni. Ne riez pas s’il vous plait, même si pour certains cela ressemble plus à un sarcasme. Car, s’il est vrai que le président Museveni est un véritable warrior des Grands lacs contre le terrorisme, il n’en demeure pas moins un dictateur, un peu à l’image d’Idi Amin Dada dont parle à mots couverts le sieur Netanyahu. Mais comme on le sait, tout n’est que hypocrisie. Car, au nom de leurs intérêts, les grandes puissances préfèrent souvent fermer obstinément l’œil sur les dérives de certains dirigeants africains. D’ailleurs, comment pouvait-il en être autrement quand on sait que le Premier ministre Netanyahu, à travers cette mini-tournée, cherche à consolider les relations israélo-africaines brouillées, il y a bien des décennies. On se rappelle, en effet, que de nombreux pays africains, dans les années 70, avaient pris leurs distances vis-à-vis d’Israël en raison  non seulement des conflits que l’Etat hébreu entretenait avec ses voisins, mais aussi à cause des liens unissant à l’époque Tel-Aviv au régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Face à la force de la diplomatie du chéquier, on perd parfois son latin !

Comme on le sait donc, l’Israël, aujourd’hui plus qu’hier, est à la recherche du soutien des pays africains dans les instances internationales où il fait l’objet de vives critiques liées à l’occupation des territoires palestiniens, sans oublier aussi ses intenses activités nucléaires. A preuve, Netanyahu a annoncé une enveloppe de 13 millions de dollars soit 11,7 millions d’euros, consacrée au renforcement des relations économiques et de la coopération avec les pays africains. Cette opération de séduction rappelle la Chine  Taiwan qui, à la recherche d’une reconnaissance internationale, n’hésite pas aussi à cracher au bassinet quand il le faut, pour s’attirer davantage la sympathie des ses soutiens. Mais la comparaison s’arrête là. Car, en plus de l’injustice faite aux Palestiniens, Israël, contrairement à la Chine Taiwan, semble parfois en faire à sa tête, si fait qu’à ce jour, les statistiques font état de 71 résolutions de l’ONU qu’il n’a jamais respectées. Et comme pour ne rien arranger, certains pays , tels l’Egypte et le Maroc, trouvent moyen de coopérer avec l’Israël pendant que leurs frères musulmans sont injustement tués dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. C’est à n’y rien comprendre. Mais que voulez-vous ? Face à la force de la diplomatie du chéquier, on perd parfois son latin !

B.O


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