TRACTATIONS AU MALI POUR LA FORMATION DU GOUVERNEMENT ET LA LEVEE DES SANCTIONS
Alors qu’il est annoncé pour bientôt un nouveau sommet des Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) destiné à réévaluer la situation au Mali, les autorités maliennes tentent de faire bouger les lignes pour ne pas rater ce nouvel examen de passage et obtenir la levée des sanctions économiques et diplomatiques qui menacent d’asphyxier le pays. L’on sait que parmi les casus belli avec l’organisation communautaire, il y avait la question de la vice-présidence de la Transition qui semblait, à bien des égards, un costume taillé sur mesure pour le chef de la junte. Selon ceux qui sont dans les secrets des dieux, Assimi Goïta serait prêt à lâcher du lest en renonçant aux super pouvoirs qu’il s’était arrogés dont celui de remplacer le président de la Transition, pour finalement cantonner sa sphère de compétence à la défense et à la sécurité. Par ailleurs, selon les mêmes sources, le Premier ministre Moctar Ouané, de son côté, mettrait beaucoup de rigueur dans son casting pour trouver et mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il se dit aussi qu’il ne cavale pas en la matière en solitaire mais qu’il évolue en tandem avec tous les acteurs de la scène politique malienne. Il aurait, de ce fait, consulté officiellement le Mouvement du 5 Juin et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). C’est donc un gouvernement d’union nationale qui serait en gestation. L’un dans l’autre donc, le Mali fait de bons petits pas dans la bonne direction. Même si l’accouchement du nouveau gouvernement tarde à venir, l’on peut déjà se féliciter du souci que les Maliens ont de ne mettre dans l’attelage de la Transition que des hommes qui ont une certaine probité morale. N’eût été le mode de désignation du président de la transition, personne ne conteste le choix de Bah N’Daw qui jouit d’une très bonne réputation. Il en est de même pour Moctar Ouane.
Les fleurs de la révolte malienne sont pleines de promesses
Et quand on sait que l’une des causes qui ont fait descendre les Maliens dans la rue pour exiger du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) qu’il abdique, c’est la mauvaise gouvernance, on peut dire que les signaux sont positifs. Et c’est déjà cela de gagné. L’autre motif de satisfaction est la recherche du consensus qu’affichent les nouvelles autorités maliennes. On pourrait y lire les premiers pas vers la réconciliation nationale dans un pays qui est de fait en partition et dont les ¾ sont occupés par des groupes armés. On peut donc dire que les fleurs de la révolte malienne sont pleines de promesses. Toutefois, il reste à accélérer le processus. Quand bien même il faut prendre le temps de bien faire, il n’en demeure pas moins que les sanctions de la CEDEAO sont en train de tuer à petit feu le peuple malien. C’est dire s’il faut se hâter de donner les bons gages à l’organisation communautaire afin qu’elle desserre son étreinte mortelle. L’autre raison d’aller vite, c’est l’urgence et le caractère titanesque des tâches qui attendent le gouvernement de la Transition. Il faudra, en effet, résoudre très rapidement l’équation de l’insécurité et préparer des élections sécurisées, libres, transparentes et acceptées de tous. Cela dit, pour mettre toutes les chances de leur côté, de voir lever les sanctions de la CEDEAO, les autorités maliennes devraient aussi examiner les autres exigences de l’instance communautaire, notamment la dissolution de la junte et l’élargissement des prisonniers à défaut de les présenter devant les juges. Ce n’est plus la mer à boire, au regard de l’évolution de la situation qui tend vers la normalisation de la vie nationale.
Saho