HomeOmbre et lumièreVEHICULES « FRANCE-AU REVOIR »:Et si l’on en réglementait l’importation ?

VEHICULES « FRANCE-AU REVOIR »:Et si l’on en réglementait l’importation ?


Vous savez quoi ? Assis à ma place habituelle en face des feux tricolores, un véhicule a failli m’écraser parce que ses freins ne répondaient plus. Et le conducteur n’a même pas daigné me présenter ses excuses, les personnes de ma condition étant peu considérées.

J’étais en colère mais un coup d’œil au véhicule en question, m’a calmé par la suite. Car, vu l’âge avancé de l’automobile, c’est déjà un miracle qu’il démarre encore. Certains badauds ont même cru que la voiture était mienne, tant elle était dans un état de délabrement avancé. Soyons sérieux ! C’est vrai que les véhicules neufs sont chers, donc inaccessibles à la majorité des Burkinabè. Mais de là à acquérir un véhicule France-au revoir qui a pratiquement la moitié de l’âge de son propriétaire, cela est inacceptable. Pourtant, c’est ce que font beaucoup de gens ici, au Faso.

A peine achetés, certains véhicules sont tractés en pleine circulation

En tous les cas, un peu partout à Ouagadougou, il y a des points de vente de véhicule France-au revoir. Et apparemment, ces vendeurs se frottent les mains, beaucoup de Burkinabè voulant pouvoir se taper la poitrine en disant : « j’ai un véhicule ». Même si, à force de passer le clair de leur temps dans les garages, nombreux sont ceux d’entre eux qui ont pratiquement fait le tour des mécaniciens de la ville.

Des tacots “re-chemisés”, Dieu seul sait si Ouagadougou en regorge. Si bien qu’à peine achetés chez le vendeur de “France-au revoir”, certains véhicules sont tractés en pleine circulation, faute de ne plus pouvoir démarrer.

Moi, je veux bien que tout le monde rêve de posséder son propre véhicule. C’est aussi cela, les signes extérieurs de l’émergence.

Mais encore faut-il qu’on dispose de routes adaptées pour contenir sans problèmes tout ce flot de voitures. Car, je n’apprends rien à personne, pas même à un fou comme moi, que circuler à Ouagadougou, de nos jours, c’est “caillou”, surtout aux heures de pointe. Si en plus de cela, nos voies doivent se retrouver encombrées par des cercueils ambulants, il y a de quoi vraiment s’en inquiéter. La sécurité des passagers de ces véhicules et de tous ceux qui sont tout autour des abords des voies est en jeu. Il suffit par exemple que les freins d’une guimbarde “retapée” lâchent, et bonjour les dégâts!

Moi le fou, je vous invite à faire le tour des garages de la capitale ; des France-au revoir qui y moisissent depuis des mois, voire des années, parce que les acheteurs ont fait, à vrai dire, une mauvaise affaire. L’escroc de vendeur n’aura même pas pris la peine de dire à l’acheteur qu’il lui a vendu une voiture à problèmes. Et c’est là toute la différence avec le Blanc, m’a-t-on appris. On m’a dit en effet qu’au pays des Blancs, quand on vend à nos revendeurs de voitures un véhicule d’occasion, on prend le soin de les informer de tous les problèmes que l’automobile a, libre à eux après, de décider en connaissance de cause. Vous croyez que le vendeur dans la rue de Ouagadougou se souciera de cela, quand lui sera en face d’un client ? Il ne faut pas y compter ! Il te vend la camelote et après … débrouille-toi !

C’est quoi ça, si ce n’est pas de la pure arnaque! Dans certains cas, j’ai même envie de dire qu’il y en a qui n’ont vraiment pas peur de haram ! On a même dit que si certains de ces vendeurs de voitures d’occasion se promènent avec des pistolets dans leur coffre, c’est parce qu’ils savent bien que ce qu’ils font n’est pas bien. En tout cas, il y a quelque chose à faire à ce niveau, car beaucoup de gens se plaignent d’avoir été arnaqués. Puisqu’il n’y a pas de garantie quand tu achètes le véhicule, tu iras te plaindre auprès de qui ?

Ce milieu est plein de filous!

Il est temps qu’on règlemente l’importation des véhicules d’occasion. Que l’Etat cherche à y voir un peu plus clair. Car, ce milieu est plein de filous!

J’ai lu sur un morceau de journal, que certains pays africains ont pris des mesures pour contrôler l’importation des véhicules, afin d’y mettre de l’ordre. Au Ghana par exemple, seuls les véhicules de moins de 10 ans peuvent y être importés. Au Bénin, l’importation d’un véhicule de plus de 5 ans n’est pas autorisée. Il faudrait que le gouvernement du Burkina prenne aussi des mesures dans ce sens. Du reste, la couche d’ozone lui en serait grandement reconnaissante car il y va de la survie de tous. Par ailleurs, l’Etat pourrait aussi faire la promotion du transport urbain, en multipliant les bus et les lignes qu’ils vont desservir. De même, il pourrait développer le parc de taxis, tout en mettant au point un cahier des charges qu’il faudra à tout prix respecter. Il faudrait que l’état de ces véhicules soit irréprochable pour que les Burkinabè acceptent de changer leurs habitudes et de les emprunter, quelles que soient leurs conditions sociales.

« Le Fou »


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