HomeNon classéVENDEUSES DE FRUITS ET LEGUMES AUX ABORDS DES VOIES : Ces femmes qui risquent leur vie pour gagner leur pain

VENDEUSES DE FRUITS ET LEGUMES AUX ABORDS DES VOIES : Ces femmes qui risquent leur vie pour gagner leur pain


Elles sont souvent devant les supermarchés, devant les services, à côté des feux tricolores et même devant les hôpitaux avec leurs marchandises. Elles, ce sont les vendeuses de fruits et légumes qui sont parfois exposées aux dangers de la circulation et de certaines calamités de la ville pour rechercher leur pain quotidien. Pour en savoir plus sur leur commerce et les problèmes auxquels elles font face, nous avons sillonné les artères de la ville de Ouagadougou le 17 juin dernier.

 

« Oh non, je n’ai pas le temps ! Mes clients seront là dans peu de temps et je n’ai pas encore fini de déballer mes fruits  et légumes ! Revenez une prochaine fois» ! C’est ce que nous a laissé entendre Zenabo Tassembédo, vendeuse de fruits et légumes devant le marché de Zabr-Daaga, à notre arrivée le 17 juin 2015. Après hésitation, elle finit par se prêter à nos différentes questions. Mme Tassembédo dit exercer ce métier devant ce marché depuis 28 ans. Auparavant, elle vendait ses fruits et légumes au marché Rood Wooko. Elle a dit être fière de ce métier ; quand bien même il n’est plus rentable comme autrefois, il lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. « Trois personnes travaillent avec moi et sont rémunérées à 500 F CFA par personne et par jour, parfois ma recette journalière s’élève à 50 000F CFA. Nous avons nos fournisseurs spéciaux dans les petits villages qui nous livrent ces marchandises les matins. Des femmes aussi prennent avec nous pour revendre. Je loue l’espace au prix de 750 F CFA par mois », a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs souligné que leur métier les exposent aux accidents, vu qu’elles sont aux abords des routes, et font face aux problèmes de vol. Elle a demandé que le gouvernement leur vienne en aide avec un espace pour faire leur commerce.

Alizéta Nikiéma, quant à elle a déclaré que la vente des fruits est un commerce qui n’est plus rentable comme les années précédentes, car le marché est saturé. Elle a aussi déploré le fait que le gouvernement ne leur vienne pas en aide en leur accordant des prêts et des espaces pour leur permettre de bien exercer leur métier. Pour sa part, Bibata Semdé qu’on a trouvé aux abords de la rue menant vers le gouvernorat, nous a confié qu’elle vend les fruits depuis environ 10 ans et s’en sort assez bien. « Ce métier est difficile comme tout autre d’ailleurs, mais l’essentiel est qu’il nous permet de soutenir nos époux dans les dépenses familiales. Rester à la maison sans rien faire n’est pas bien. Même si on n’a pas fait des études, nous disposons tous de moyens pour pouvoir nous en sortir », a-t-elle déclaré. Elle a confié que dans l’exercice de ce métier, elles font face à des accidents de la circulation ; car étant au bord de la voie, il suffit qu’un usager négocie mal un virage et elles sont en danger. Parfois, a-t-elle dit, « les autorités de la mairie viennent nous chasser en ramassant nos marchandises » ; mais comme elles n’ont pas un endroit où faire leur commerce, elles sont obligées de revenir s’y installer encore en espérant que les choses changeront.

Fati Lingani que nous avons trouvée en train de servir ses clients devant l’hôpital Saint Camille aux 1200 logements, a indiqué qu’elle commence sa vente de fruits tous les jours de 7 heures du matin jusqu’à 1 heure. Selon cette dernière, la commercialisation des fruits est un métier à risque, parce qu’elles sont exposées à la poussière, aux accidents de la circulation et à beaucoup d’autres aléas « Le commerce de fruits n’est pas très rentable. Mais grâce à ce métier, j’arrive à subvenir à mes besoins et à payer la scolarité de mes enfants. Aussi, l’espace que nous occupons nous n’est pas taxé, donc nous remercions les autorités pour cela. Mais parfois, on vient nous déguerpir en apportant même nos marchandises à la gendarmerie, mais comme on n’a pas un endroit où exercer notre commerce, nous sommes obligées de revenir nous installer au même endroit pour chercher notre pain quotidien », a-t-elle laissé entendre.

Valérie TIANHOUN

 


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