VICTOIRE DES LIONS DE L’ATLAS AU CHAN
Les lampions de la sixième édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) se sont éteints le 7 février 2021 au Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé avec la finale qui a opposé les Lions de l’Atlas du Maroc aux Aigles du Mali. Si au début du tournoi, on se posait la question de savoir qui allait succéder au Maroc comme champion d’Afrique, eh bien, la réponse est connue depuis la nuit dernière. C’est le Maroc lui-même, après sa victoire contre le Mali, à l’issue de ce dernier match de la compétition. A vrai dire, que le Maroc remporte, pour la deuxième fois consécutive, la couronne continentale, n’est pas une surprise au regard du parcours presque sans faute de toute l’équipe pendant le tournoi. Rappelons que depuis le dernier match de la phase de groupe contre l’Ouganda, les Lions de l’Atlas sont passés en mode « rouleau compresseur », en ridiculisant les « Grues » par 5 buts à 2. Bis repetita en quart de finale avec ce cinglant 3 buts à 1 infligé à la Zambie, et en demi-finale avec une humiliation faite au pays organisateur en obligeant son gardien de but à aller chercher quatre fois le ballon au fond de ses filets. Face à une équipe malienne qui est étonnamment arrivée à ce niveau de la compétition davantage grâce à la baraka qu’aux qualités techniques individuelles de ses joueurs, les Lions du Maroc ne pouvaient que rouler sur du velours la nuit dernière vers leur deuxième sacre, décrochant du même coup le titre de la meilleure attaque du CHAN, grâce à la maestria de son pétillant avant-centre, Soufiane Rahimi, qui remporte la médaille du meilleur buteur du tournoi. En un mot comme en mille, le ballon a été vraiment rond pour le Maroc à cette sixième édition du Championnat d’Afrique des équipes nationales locales de football, et c’est un très bon présage pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations de 2022, surtout quand on sait déjà qu’en phase éliminatoire, les Lions de l’Atlas ont été sans pitié pour leurs adversaires du groupe E que sont la Mauritanie, le Burundi et la République centrafricaine.
La CAF devrait étendre la participation au CHAN, à tous les joueurs évoluant sur le continent africain
En réalisant le doublé au CHAN, les Marocains se prennent à rêver d’un autre doublé, notamment à la CAN 2022, leur premier et unique titre dans la plus prestigieuse des compétitions africaines remontant à 1976. En tout état de cause, l’équipe A des Lions reviendra sans doute en terre camerounaise l’année prochaine gonflée à bloc et comme grandissime favorite, où elle pourrait se retrouver face à la sélection A des Aigles du Mali, elle aussi, déjà qualifiée. C’est, du reste, le souhait de bon nombre de supporters maliens qui, tout en félicitant les deux finalistes de la nuit dernière, rêvent de prendre leur revanche, même si l’historique des confrontations entre les deux pays tourne à l’avantage du Maroc, avec trois victoires et un nul en quatre rencontres. Pour autant, le Mali n’a pas à rougir, surtout pas de sa défaite d’hier, quand on sait qu’il est arrivé en finale sans panache certes, mais avec courage et détermination, malgré le contexte sociopolitique et sécuritaire rédhibitoire du pays. Les vingt-deux Aigles et leur staff qui sont peut-être déjà de retour à Bamako au moment où vous lisez ces lignes, seront accueillis par les autorités de la Transition nonobstant la défaite, et félicités pour ce parcours somme toute satisfaisant. C’est vrai qu’après deux matchs consécutifs de 120 minutes chacun, l’équipe malienne avait les ailes visiblement trop lourdes pour planer au-dessus de son adversaire. Mais ce titre de vice-champion d’Afrique est bon à prendre et à célébrer, d’autant que les hommes de l’entraîneur Nouhoum Diané étaient considérés par tous les Bookmakers à l’entame de la compétition, comme de simples outsiders. Les Aigles quittent donc le Cameroun et le CHAN avec la médaille d’argent, comme lors de l’inoubliable édition de 2016 et la finale qu’ils avaient lourdement perdue au Stade Amahoro de Kigali face à une flamboyante équipe de la République démocratique du Congo (0 but contre 3). Tout est bien donc qui finit bien, notamment pour le pays organisateur, même si les Lions indomptables ont bu le calice jusqu’à la lie, avec la déculottée face au Maroc en quart de finale et la fessée face au Syli de Guinée lors de la petite finale qu’ils ont perdue par 0 but contre 2. Sur les plans organisationnel et sécuritaire, on peut dire que c’est un pari globalement réussi pour le Cameroun, car il n’y a pas eu d’attaques de la part des séparatistes anglophones comme on le redoutait à l’entame du tournoi, et les travées des différents stades ont pu être occupées par des supporters certes triés sur le volet en raison des risques de propagation du coronavirus, mais suffisamment nombreux pour mettre de l’ambiance et donner plus de piquant aux différentes rencontres. La réussite de ce tournoi, on la doit aussi et surtout à la qualité de l’arbitrage, avec pour la première fois un quatuor d’arbitres féminins qui n’a pas été ridicule ; loin s’en faut ! Chapeau bas à la CAF pour ce casting malgré les quelques ratages observés ici et là dans la prestation des hommes et…des femmes en noir, mais aussi pour la belle idée qu’elle a eu d’organiser un tel tournoi en alternance avec la CAN. La seule chose qu’on devrait revoir dans l’immédiat est la composition des différentes équipes, chaque pays ne pouvant jusqu’ici que faire appel aux joueurs évoluant dans son championnat. La CAF devrait étendre la participation au CHAN, à tous les joueurs évoluant sur le continent africain et jugés aptes à défendre les couleurs de leurs pays. On espère que ce souhait exprimé par bon nombre de responsables sportifs et de férus de foot, sera pris en compte avant la prochaine édition, la septième du genre, qui se déroulera en Algérie en 2023 si tout se passe comme prévu.
Hamadou GADIAGA