HomeA la uneVICTOIRE DU OUI AU REFERENDUM AU SENEGAL : Le vin est tiré, il faut le boire  

VICTOIRE DU OUI AU REFERENDUM AU SENEGAL : Le vin est tiré, il faut le boire  


 

Fini le suspense ! Les résultats du référendum constitutionnel au Sénégal, sont connus. C’est le oui qui l’a emporté avec 62,70% des suffrages exprimés contre 37,29% pour le non. Quant au taux de participation, il est de 38,26%, selon les chiffres provisoires globaux annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ainsi donc, le président Macky Sall peut conduire sereinement son projet de réformes, le peuple sénégalais lui ayant donné son feu vert ; même si, au passage, on peut regretter le faible taux de participation qui, dans le cas d’espèce, constituait un enjeu majeur. La question de la réduction de la durée du mandat présidentiel a tellement focalisé les attentions que l’opinion avait fini par oublier les autres points du projet de réformes institutionnelles soumis à référendum. Il s’agit, au total, de 15 points. Dix d’entre eux comme la modernisation du rôle des partis politiques, le renforcement des droits de l’opposition, la participation des candidats indépendants à tous les types de scrutins et le renforcement de la citoyenneté par la consécration de devoirs du citoyens, entre autres, font l’objet de consensus entre les partisans du oui et ceux du non. Tous estiment que ces différents points sus-cités pourront permettre de renforcer la démocratie et l’Etat de droit au Sénégal en ce sens qu’ils réduiront considérablement la toute puissance du chef de l’Etat tout en favorisant une grande ouverture des espaces politiques. C’est dire qu’avec la mise en œuvre de ces réformes, le Sénégal devra confirmer son label démocratique.

Le Sénégal doit maintenant aller aux réformes

Et c’est peu dire que le président Macky Sall apparaît comme la mauvaise conscience de bien des dictateurs africains ; lui qui semble donner plus de pouvoirs au citoyen et à l’opposition au moment où la mode est au bâillonnement et à la répression tous azimuts. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Car, cinq des 15 points proposés à référendum sont contestés par l’opposition et la société civile sénégalaises. Il s’agit notamment de la question de la restauration du quinquennat pour le mandat présidentiel qui ne s’appliquera plus au mandat en cours de Macky Sall mais au prochain, de l’avis du Conseil constitutionnel. D’aucuns y voient un piège, estimant que le président cherche à briguer un troisième mandat. La politique étant le domaine par excellence de la roublardise, il est difficile de dire que Sall ne fera pas comme les autres. Il ne faut pas donner sa tête à couper pour un homme politique sans l’avoir vu à l’ouvrage. Par ailleurs, en plus de cette polémique autour de la durée du mandat présidentiel, certains Sénégalais sont amers quand ils entendent parler de laïcité dans un pays dont 94% des habitants sont musulmans. Pour eux, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un agenda caché du président destiné à légaliser le mariage gay au Sénégal afin de s’attirer les bonnes grâces des Occidentaux. En tout cas, l’un dans l’autre, le vin est tiré, il faut le boire. Le oui l’ayant emporté, le Sénégal doit maintenant aller aux réformes.

B.O


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