HomeLa chronique du fouVIOLENCES BASEES SUR LE GENRE AU BURKINA : Ainsi donc, il y a des hommes qui souffrent aussi le martyre  

VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE AU BURKINA : Ainsi donc, il y a des hommes qui souffrent aussi le martyre  


La semaine dernière, à la faveur d’une question orale posée par une députée de l’Assemblée législative de transition (ALT), j’ai appris, avec beaucoup d’étonnement, que les violences basées sur le genre ont une tendance haussière dans notre pays. En effet, il ressort des statistiques que plus que les années antérieures, 11 116 victimes ont été enregistrées en 2022, soit 8 764 femmes et 2 352 hommes. Et la palme d’or, selon les acteurs, est détenue par le Centre-Nord et les Hauts-Bassins. Ne me demandez pas pourquoi puisque je n’en sais rien. Je n’ai fait que reprendre ce qu’ont dit les officiels. Tout de même, j’ai retenu quelque chose de la réponse que le gouvernement a apportée à la question de l’honorable députée. Cette dernière qui semblait plus préoccupée par le sort de la femme et de la jeune fille, a sans doute, compris comme moi, que quand on parle de violences basée sur le genre, cela concerne aussi les hommes. Certes, les femmes en sont les plus victimes mais il y a aussi des hommes qui souffrent le martyre. Autrefois, c’était peut-être inimaginable mais aujourd’hui, c’est une réalité ; tant les faits parlent d’eux-mêmes. Je suis sûr qu’ils sont nombreux qui, comme moi, se demandent ce que vivent ces hommes pour se considérer comme des victimes de violences basées sur le genre. Est-ce des hommes qui ont été battus par leurs épouses respectives ? Est-ce des hommes victimes de l’infidélité de leurs épouses ? Est-ce des hommes qui, sans moyens financiers, n’ont pas voix au chapitre ? Autant de questions que beaucoup, comme moi, se posent, sans réponse. Moi fou, je n’ai pas de problème avec quelqu’un puisque je ne vis pas dans un foyer. Avais-je d’ailleurs le choix quand on sait que je vis le jour au jour, sans abri ni argent, condamné à mendier pour survivre ? Mais souvent, quand j’entends parler de la vie de certains couples, je me console de ce que je vis comme situation. Je le dis parce qu’il me revient qu’il y a des couples où il n’y a pas la paix. Les chamailleries sont devenues quotidiennes que l’homme et sa femme peuvent passer des mois voire des années sans se parler. Parfois, la méfiance atteint un niveau tel que l’homme ne mange plus le repas de la femme et cette dernière finit aussi par prendre ses distances. Pire, certains couples s’offrent en spectacle en se frappant publiquement au point que les voisins sont obligés d’intervenir pour les séparer. Je comprends pourquoi les tiroirs des juges sont pleins de demandes de divorces ; certains couples ayant à peine célébrer le premier anniversaire de leur mariage. Pourquoi en est-on arrivé là alors même que contrairement aux temps anciens où existaient les mariages forcés, la latitude est désormais donnée à chaque homme ou femme de faire le choix de son conjoint ou de sa conjointe ? La question reste posée. En tout cas, personnellement, je condamne la violence sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne. Je la condamne encore plus si elle est basée sur le genre. C’est pourquoi je propose aux législateurs de procéder à une révision de la loi pour la rendre plus répressive et dissuasive. Mais avant, il faudrait sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité de dénoncer toute forme de violence qui repose sur le genre. Je le dis parce que tous autant que nous sommes, personne n’a choisi d’être homme ou femme. Certes, je comprends la gêne que pourrait ressentir un homme en dénonçant son épouse qui l’a violenté mais s’il le faut, il ne faudra pas hésiter. Surtout quand on sait que quand c’est le contraire, les choses vont très vite.

 

« Le Fou »


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