HomeA la uneVIOLENCES PRE-ELECTORALES AU BURUNDI : N’kurunziza joue la carte du pourrissement

VIOLENCES PRE-ELECTORALES AU BURUNDI : N’kurunziza joue la carte du pourrissement


Les échéances électorales sont généralement vécues en Afrique par les populations dans la peur. Celle d’être contraintes de prendre le chemin de l’exil, baluchons sur la tête. Les raisons de ce triste constat résident dans le fait que les acteurs politiques perçoivent les compétitions électorales comme une guerre. Tous les moyens sont donc bons pour s’assurer la victoire. Quand ce ne sont pas les préparatifs qui balisent le terrain pour une fraude massive, ce sont les présidents sortants qui s’asseyent sur la Constitution et sur leur conscience pour s’accrocher au pouvoir, advienne que pourra. C’est la posture qu’affiche aujourd’hui le président burundais, Pierre N’kurunziza. En effet, parvenu au terme de ce qui devrait être son 2e et dernier mandat, l’homme est en train de vouloir fausser le jeu démocratique en travaillant à s’inviter en juin prochain dans les starting-blocks de la présidentielle. C’est cette éventualité que l’opposition burundaise s’emploie à conjurer actuellement. Et elle n’entend pas y renoncer, malgré la répression dont elle est l’objet de la part du pouvoir de N’kurunziza. Les opposants sont d’autant plus déterminés dans leur volonté d’empêcher le président de briguer un 3e mandat, qu’ils savent qu’ils tirent la légitimité de leur combat non seulement de la Constitution de leur pays, mais aussi des accords d’Arusha de 2000. Mais pour le grand malheur du Burundi, le président Pierre N’kurunziza n’a rien à cirer ni avec la légitimité ni avec les intérêts supérieurs de son pays. Ce qui compte pour lui, ce sont ses propres intérêts. Quant à ceux du Burundi, on verra après. Fort de cette logique qu’il partage avec les autres satrapes d’Afrique, il est en train d’inculper à tour de bras pour atteinte à la sûreté de l’Etat, tous ceux qui battent le macadam à Bujumbura actuellement, pour lui signifier que le moment est venu pour lui de débarrasser le plancher pour laisser la place à quelqu’un d’autre. Car cela s’appelle simplement l’alternance, sève nourricière de toute démocratie digne de ce nom. Mais comme Pierre N’kurunziza est tout sauf un démocrate, il pourrait n’avoir aucun scrupule à franchir la ligne rouge en s’invitant à la présidentielle à venir, quitte à brûler le Burundi.

L’on doit encourager la détermination du peuple burundais

En tout cas, son parti, le CNDD-FDD, qui devrait tenir d’ici quelques semaines un congrès pour le désigner selon toute vraisemblance comme candidat à l’élection présidentielle, l’y encourage fortement. C’est pourquoi  l’on peut dire que le président N’kurunziza joue avec le feu. Et les conséquences de ce jeu pourraient être dramatiques pour les populations. Déjà, celles-ci, suffisamment instruites par la violence qui a toujours caractérisé l’histoire politique de leur pays, sont en train de traverser les frontières du Burundi pour se mettre à l’abri d’un éventuel embrasement de leur nation. Cet afflux massif de Burundais, dont la plupart sont des femmes et des enfants, pourrait ne pas suffire pour créer un cas de conscience à N’kurunziza et l’arrêter dans sa boulimie du pouvoir. Car, bien avant cela, son prédécesseur, Pierre Buyoya, l’Union africaine (UA), la communauté internationale, des personnes morales comme l’Eglise catholique, tous l’avaient supplié de ne pas torpiller la Constitution de son pays ni les accords d’Arusha de 2000, au risque de faire basculer le Burundi dans le chaos, mais en vain ; l’homme est resté droit dans ses bottes. Pas plus tard que le vendredi 17 avril dernier, l’International Crisis Group (ICG) avait décrit un contexte pré-électoral délétère, susceptible de dégénérer en violences pré-électorales. Mais tout cela semble produire chez N’kurunziza l’effet d’un pet de poule. De ce point de vue, l’on peut s’attendre à ce qu’il aille jusqu’au bout de son plan d’assassinat de la démocratie, même s’il faut, pour cela, marcher sur le corps de ses compatriotes et sur la dépouille de son pays. Cela dit, l’on peut déjà lancer un appel pressant aux forces de l’ordre afin qu’elles se comportent non pas comme une milice au service d’un homme qui veut tordre le cou à la démocratie, mais comme un instrument républicain au service de l’intérêt supérieur de la patrie. L’on doit aussi saluer voire encourager la détermination du peuple burundais dans sa volonté affichée de sauver la démocratie dans son pays, en faisant barrage à N’kurunziza. Car si Pierre N’kurunziza venait à réussir son passage en force pour postuler à un 3e mandat, cela ouvrirait une brèche dans laquelle ses collègues de la région des Grands lacs et de l’Afrique centrale, connus déjà pour être des prédateurs de la démocratie dans leurs pays respectifs, n’auraient aucun scrupule à s’engouffrer.

Pousdem PICKOU


Comments
  • arretez de diaboliser ceque vous ne savez pas monsieur pickou. le Burundi est un pay qui a connu trop de Malheur. nous ne sommes pas des enfant que tiu dicte par tes ecrits, si 80/100 sommes pres pour soutenir notre president nkurunziza paersonnes des 20/100 peut nous interdire. la democratie nous autorise.

    22 avril 2015

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