Yacouba Isaac Zida : un rêve présidentiel brisé ?
Selon le journal “Le Monde”, « c’est par un SMS courtois mais ferme que le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a demandé à l’ancien Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, de rentrer au pays au terme de sa « permission, échue le 19 février 2016 ». Seulement, trois semaines après cet échange, le général Zida n’est toujours pas revenu à Ouagadougou. D’après notre confrère, l’ancien Premier ministre de la Transition « traîne les pieds pour revenir parmi les siens parce qu’il est attendu sur plusieurs dossiers de la Transition militaro-civile qu’il a codirigée pendant un an avec le président Michel Kafando. La Justice est déjà saisie de plusieurs affaires dans lesquelles est cité le général ». Et parmi ces affaires, il est cité, entre autres, « la gestion opaque d’un fonds de 1,3 milliard de F CFA (près de 2 millions d’euros) qu’il a créé sous le chapitre « budget militaire » et qu’il a domicilié dans une banque de la place avec comme donneur d’ordre principal, le commandant Théophile Nikiéma, l’un de ses fidèles » et « l’acquisition controversée par son épouse, Rehanata Kaboré, et lui-même, d’un lot de parcelles dans le quartier chic de Ouaga 2000, auquel ils ont officiellement renoncé le 9 avril ». Pour Le Monde, « à la fin de la Transition, le général Zida, 50 ans, a beaucoup consulté. Il a ensuite élaboré son agenda avec un objectif clair : revenir aux affaires par les urnes en 2020. Comme avant lui, le général Amadou Toumani Touré au Mali en 2002 ou John Jerry Rawlings au Ghana en 1992. Cette stratégie de retour reposait sur un certain nombre d’acquis, dont les dividendes de la gestion de la transition de 2014-2015 ». Notre confrère français ajoute que «Zida comptait aussi mettre au service de son ambition, le trésor de guerre qu’il avait accumulé et les relais qu’il avait placés à des postes stratégiques du pouvoir, avant son départ. Et il avait prévu d’attendre tranquillement 2020 en tant qu’ambassadeur du Burkina Faso à Washington ». Il n’empêche, Zida a réussi à faire renouveler son passeport diplomatique avant de quitter le Burkina Faso et à conserver quelques relais dans les organisations de la société civile.