HomeA la uneZEMBA Y. ERNEST COORDONNATEUR DES CDAIP SIG-NONGHIN « Les populations de Yagma : sont victimes de l’accaparement de leurs terres »

ZEMBA Y. ERNEST COORDONNATEUR DES CDAIP SIG-NONGHIN « Les populations de Yagma : sont victimes de l’accaparement de leurs terres »


 Suite à une situation délétère que les populations de Yagma vivent depuis un certain temps, dans un contexte marqué par l’offensive des sociétés immobilières, celles-ci,   sous la conduite de plusieurs mouvements associatifs de solidarité dont Wend Song Metteba, la coordination CDAIP  de l’ex-arrondissement de Sig-Nonghin, section-MBDHP  du Kadiogo, sous-section ODJ de Sig-Nonghin, CCVC de Sig Nonghin,  ont co-animé une conférence de presse, le 20 décembre dernier à leur siège à Yagma. Au cours de cette rencontre avec la presse, Y. Ernest Zemba, le coordonnateur du mouvement  CDAIP de Sig- Nonghin, a fustigé le comportement  des autorités gouvernementales en complicité avec les sociétés immobilières et les chefs traditionnels ; un comportement tendant à  intimider les populations  et à  s’accaparer de leurs terres  à l’arrondissement 9 secteur 37 de Yagma.

 

« Les populations de Yagma, à l’instar des populations de plusieurs localités du pays, sont victimes de l’accaparement frauduleux de leurs terres et ce, avec la complicité de certains chefs traditionnels, des autorités gouvernementales et municipales. Tout ceci se fait dans un contexte marqué par l’offensive des sociétés immobilières », a affirmé Y. Ernest Zemba, le coordonnateur des CDAIP de Sig-Nonghin. Celui-ci a aussi souligné que cette rencontre  avec les Hommes de médias se déroule dans un contexte délétère. Les populations de Yagma ne comprennent pas pourquoi les autorités municipales, en complicité avec les chefs traditionnels,  tiennent à tout prix à les déguerpir de leurs terres qu’elles ont acquises depuis plusieurs années.  Pour rappel, M. Zemba a affirmé que  pour le cas  de Yagma, c’est en 2008 que la SOCOGIB a entrepris de lotir le site de Yagma qui est aujourd’hui le théâtre de conflits. A l’époque, selon lui, le recensement réalisé par la mairie de l’ex-arrondissement de Sig-Nonghin distinguait des résidents appelés « étrangers » et d’autres dits « autochtones ». Au moment où tous les résidents attendaient les attributions des parcelles, ils furent surpris d’apprendre que les attributions ont débuté sous forme de « cartons » et ne concernaient que les autochtones . Les populations injustement écartées, toujours selon M. Zemba, ont tenu à dénoncer  cette mascarade. Elles  se sont donc organisées et ont exigé de la SOCOGIB et de la mairie, un éclairage sur la situation. Cependant, l’absence de réponses claires va, selon Y. Ernest  Zemba, occasionner des manifestations qui  vont être  réprimées violemment avec à la clé des arrestations et des « cabales judiciaires ». La situation, selon le coordonnateur de la CDAIP,  restera  sans suite jusqu’à la suspension des lotissements en 2015 dans la ville de Ouagadougou. Par ailleurs, toujours selon  le porte-parole de la CDAIP de Sig-Nonghin, ces derniers temps, certaines personnes qui avaient déjà bénéficié des attributions de parcelles, les ont vendues  à d’autres personnes et  tentent aujourd’hui  de déguerpir des résidents jusque-là non- attributaires. Alors, les populations non-attributaires  se sont organisées pour refuser leur déguerpissement, en attendant le règlement de ce passif.  Notons que face à la détermination des populations à défendre leur droit au logement, celles-ci subiront la furie d’une milice  se réclamant des autocthones ou proches du chef traditionnel. Il s’en est  suivi, selon M. Zemba, des menaces et des intimidations de tous genres, des velléités d’expulsion, des agressions physiques (bastonnades). La brigade de la gendarmerie de Sig-Nonghin qui a reçu la plainte des personnes agressées  a, selon  M. Zemba, affirmé être incapable d’interpeller les agresseurs qui ont refusé de répondre à leurs convocations. En outre, M. Zemba n’a pas manqué d’évoquer le cas de Silmiougou où, selon lui, c’est le même scénario : les sociétés immobilières SONATUR et Abdoul Service International ont,  selon toujours M. Zemba,  comploté avec le chef de Silmiougou pour attribuer des parcelles aux soi-disant propriétaires terriens et s’activent aujourd’hui à déguerpir les résidents. M. Zemba a aussi souligné que dans cette zone, les responsables locaux de la CDAIP ont subi des menaces, des intimidations et des pressions de toutes sortes émanant principalement du chef traditionnel. C’est pourquoi la CDAIP de Sig-Nonghin, prenant l’opinion publique à témoin, dénonce et condamne la cabale orchestrée contre les populations qui défendent leurs droits et en particulier leur droit au logement ; « les attitudes cupides et inhumaines » des promoteurs immobiliers, « des maires véreux », « des chefs traditionnels locaux cupides » et leurs complices ; le dilatoire des autorités du pouvoir MPP qui refusent d’examiner avec diligence les plateformes revendicatives des organisations de défense du droit au logement ; « la complicité » de la brigade de gendarmerie de Sig- Nonghin. Soulignons    que la Coordination de la CDAIP de Sig-Nonghin a déposé une plateforme revendicative, le 3 août 2016, à la mairie de l’arrondissement 9. La CADDL a également introduit une plateforme revendicative en janvier 2017. Jusqu’à ce que ces évènements surviennent, les différentes plateformes n’ont toujours pas encore connu un traitement « sérieux ».

Ben Issa TRAORE

 

 


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