ADRESSE DU PRESIDENT KABILA A LA REPRESENTATION NATIONALE : Il faut craindre le pire pour la RDC
Depuis qu’il était dit que l’homme à la parole rare allait s’exprimer devant la représentation nationale, son discours était très attendu dans toute la RDC, aussi bien par ses partisans que par ses adversaires politiques. Surtout en ces moments où le pays est à la croisée des chemins. En effet, Joseph Kabila est soupçonné par une frange importante de ses compatriotes de vouloir ruser pour se maintenir au pouvoir, à l’issue de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Une situation qui a entraîné une vive polémique et de vives tensions dans le pays, entre partisans et adversaires du président, et qui a amené ce dernier à initier ce qu’il a appelé un dialogue national, espérant ainsi pouvoir se tirer d’affaire. Mais si certains opposants ont accepté de jouer le jeu du maître de Kinshasa, ses farouches adversaires ne l’entendent pas de cette oreille ; eux qui ont boycotté ledit dialogue et qui n’ont qu’une seule rengaine à la bouche : Kabila doit respecter strictement la Constitution et débarrasser le plancher à l’issue de son dernier mandat. C’est dans ce contexte de tension palpable qu’était attendu le discours du chef de l’Etat devant la représentation nationale, suite à l’accord auquel il est parvenu avec les « dialoguistes » et qui a vu un début d’exécution avec la démission du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le 14 novembre dernier. Et ceux qui attendaient de Joseph Kabila un sursaut d’orgueil, suite à la clameur nationale et internationale, en auront eu pour leur grade. Car, l’homme est resté droit dans ses bottes, devant un parlement visiblement acquis à sa cause et qui l’a fortement ovationné, avec un discours qui s’est voulu plutôt offensif. Au passage, le chef de l’Etat n’a pas manqué de dénoncer l’ingérence extérieure et de fustiger sans les nommer, ses farouches adversaires qu’il accuse de vouloir manipuler et prendre en otage une partie de la population congolaise. Mieux, Joseph Kabila s’est posé en garant de la Constitution dont il a conclu qu’elle « sera respectée dans toutes ses dispositions ». Comprenne qui pourra.
Tout semble indiquer que l’on est bien parti pour des lendemains incertains en RD Congo
En vérité, le taiseux président congolais sait, plus que quiconque, qu’il joue plus que jamais son avenir politique. L’occasion était donc trop belle pour lui de dresser un bilan élogieux de ses 15 années de pouvoir et saisir au bond la balle de l’accord politique obtenu au forceps avec une partie de l’opposition, et qu’il veut désormais présenter comme la feuille de route qui s’impose à tous les Congolais. C’est pourquoi il y a lieu de craindre le pire pour la RDC. D’autant plus que cet accord est loin d’être consensuel et que le président lui-même a fait état, dans son discours, de l’échec de la mission de la Conférence épiscopale qui voulait se donner encore une chance de concilier les différentes positions. En tout état de cause, avec cette adresse du président Kabila aux élus nationaux, l’on n’est pas sorti de l’auberge. Et tout semble indiquer que l’on est bien parti pour des lendemains incertains en RD Congo. Car, ce discours de fermeté du président risque de produire l’effet contraire en radicalisant davantage ses adversaires. Surtout qu’il intervient pratiquement à la veille d’une autre manifestation que ces derniers comptent organiser le 19 novembre prochain, pour décerner leur ultime carton jaune au président, en attendant le rouge qu’ils comptent lui envoyer le 19 décembre prochain, s’il décide de raidir davantage la nuque. En attendant, l’impatience des Congolais est en train de se manifester autour du nom du futur Premier ministre. Peut-être, au moment même où vous parcourez ces lignes, son nom est-il déjà connu. Dieu sauve ce grand pays manipulé par un président égocentrique et sans vision.
Outélé KEITA
Abwe
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Lapolique c’est la conviction, Si L’opposition radical Reste unpeu silence,c’est le bonheur de Kabila
16 novembre 2016