HomeA la uneAPPEL AU DEPART DE LA MINUAD DU SOUDAN

APPEL AU DEPART DE LA MINUAD DU SOUDAN


La junte militaire au pouvoir au Soudan veut que la Mission des Nations unies au Darfour (MINUAD) plie bagage et soit remplacée par une autre force avec un mandat moins robuste et protégeant moins les civils. Cette exigence a été portée à la connaissance de la communauté internationale, le 26 mai dernier, par le chef du Conseil souverain himself, le général al-Burhan. Sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Déployée depuis 2007, la MINUAD qui est forte de 6500 hommes, a des insuffisances certes, mais de là à demander son départ alors que le conflit continue de faire des victimes, c’est à n’y rien comprendre. En tout cas, quoi que l’on puisse dire de cette force, elle reste et demeure un instrument de maintien de la paix dans cette partie du monde où de nombreux citoyens souffrent le martyre. On se demande d’ailleurs que serait devenu aujourd’hui le Darfour, s’il n’y avait pas eu cette force. Probablement un champ de ruines. On est d’autant plus fondé à le penser qu’en dépit de la présence de cette force au Darfour, des centaines de citoyens sont envoyés chaque année ad patres par les miliciens qui écument cette région qui aura englouti des centaines de milliards de francs CFA mais surtout des vies humaines sans que la paix tant recherchée ne soit trouvée. Et sans jouer les Cassandre, ce n’est pas demain la veille qu’on verra le bout du tunnel. C’est dire si la présence de cette mission onusienne est plus que nécessaire. En tout cas, ce ne sont pas les populations et les mouvements de défense des droits de l’homme qui ont illico presto dénoncé cette exigence de la junte militaire, qui diront le contraire.

Les successeurs d’Omar el Béchir n’inspirent aucune confiance

Tout porte à croire que les militaires aux affaires ont d’autres motivations que celles fondées sur la préservation de la paix au Darfour. On aurait compris le bien-fondé de cette exigence si au lendemain de la révolution, les Soudanais avaient réussi à faire la paix. On a le sentiment que les militaires qui ont plus d’un tour dans leur besace, ont un agenda caché, celui de pourrir la situation sécuritaire pour espérer se pérenniser au pouvoir. En vérité, les successeurs d’Omar el Béchir n’inspirent aucune confiance. Demander le retrait d’une force qui aura œuvré à éviter un génocide, c’est faire preuve de cynisme. C’est même criminel car, il ne fait pas de doute que si cette force se retirait du Darfour, les populations seraient à la merci des rebelles qui n’hésiteraient pas à les massacrer tels des lapins. Cette exigence de la soldatesque soudanaise achève de convaincre que les hommes en treillis n’ont pas pour préoccupation première la protection des citoyens et la pacification du Darfour, mais plutôt la conservation du pouvoir. Cela dit, la communauté internationale qui n’est pas dupe, doit rappeler à l’ordre ces soldats. En tout cas, elle ne doit pas céder outre mesure aux exigences de ces militaires qui se montrent incapables de protéger les civils. Les derniers affrontements meurtriers en sont une preuve.

DZ


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