HomeA la uneARRET DE TRAVAIL D’UN MOIS : Les greffiers en donnent les raisons

ARRET DE TRAVAIL D’UN MOIS : Les greffiers en donnent les raisons


Le Syndicat des greffiers du Burkina (SGB) et le Syndicat national des agents de la justice (SYNAJ) ont organisé le 19 mai 2015 une conférence de presse, pour informer l’opinion publique sur les motifs de l’arrêt de travail en cours des greffiers. L’arrêt couvre la période du 11 mai au 11 juin 2015.

« Nous ne sommes plus au stade de la négociation, nous sommes fatigués. On nous a donné des conseils, nous avons écouté. Nous avons même été évangélisés ». Jusque-là, le problème des greffiers ne semble pas trouver de solution. Pour se faire entendre, ceux-ci ont décidé d’aller en grève pour une période d’un mois, à compter du 11 mai 2015. Quels en sont les motifs? Paul Delwindé Tapsoba, Secrétaire général du SGB, explique : « L’opinion publique se souviendra que pour exiger les décrets d’application de la loi n°054/2012/AN du 18 décembre 2012 portant statut du personnel du corps des greffiers, votée en application de l’article 101 de la Constitution du 02 juin 1991, disposant en son article 45 que « des décrets pris en Conseil des ministres sur proposition conjointe des ministres chargés des Finances et de la Justice fixent : – le classement indiciaire des emplois de fonctionnaires du corps des greffiers et la valeur du point indiciaire, -le taux et les conditions d’attribution de l’allocation familiale, -la nature, le taux et les conditions d’attribution des indemnités visées à l’article 42 ci-dessus, -la détermination des avantages en nature et les conditions de leur application », les greffiers sont déjà allés à maintes reprises en grève. A l’issue de la grève de mars, le ministre de la Justice, garde des sceaux, reconnaissant la légitimité et la justesse des revendications des greffiers, s’engageait à tout mettre en œuvre pour trouver une solution définitive et consensuelle dans un bref délai. A cet effet, le ministre de l’Economie et des finances, par une correspondance en date du 11 mars 2015 adressée à la Garde des sceaux, demandait la mise en place d’un comité interministériel chargé de finaliser les textes d’application restants de la loi portant statut du personnel du corps des greffiers, à savoir les avant-projets de décrets portant grille indiciaire et régime indemnitaire. Mais deux mois se sont écoulés sans que l’arrêté de mise en place du comité ne voie le jour, a fortiori permettre aux membres du comité de commencer à travailler. Il a fallu que nous déposions le préavis de la présente grève pour que le gouvernement se souvienne de son engagement. Le ministère de la Justice, dans un but purement dilatoire, s’est empressé de convier les membres du comité à une rencontre dont l’objet serait de voir comment on doit prendre l’arrêté de mise en place».

Pour le Secrétaire général du SGB, « de tels comportement montrent à suffisance l’incurie du gouvernement, sa mauvaise foi manifeste, son manque de sérieux et son intention d’user de méthodes dilatoires pour renvoyer l’adoption des règlements d’application aux calendes grecques». C’est pour toutes ces raisons, poursuit-il, « que pour vaincre la mauvaise foi et la malice du gouvernement et en particulier du ministère de l’Economie et des finances, nous avons décidé d’observer une grève d’un mois car nos multiples grèves de 120 heures ou de 72 heures semblent laisser les autorités insensibles. »

Le SGB et le SYNAJ interpellent les présidents et procureurs de cours et tribunaux, les syndicats des magistrats de ne pas méconnaître le pacte de solidarité que les syndicats des greffiers et des magistrats ont signé lors de l’agression du juge au siège du tribunal de grande instance de Ouagadougou qui a conduit à un arrêt total du travail de tout le personnel de la Justice. En vertu de ce pacte, le SGB et le SYNAJ les invitent à soutenir leur lutte. Aussi, les deux syndicats ont demandé à leurs militants de ne pas déférer aux réquisitions déjà servies et celles à venir. Par ailleurs, ils mettent en garde les autorités parce que tout acte supplémentaire de sabotage de la grève ou d’intimidation des militants en grève, en stage probatoire, en SND ou réquisitionnés, obligerait les syndicats en question à prendre des mesures plus fortes. Si rien n’est fait, les greffiers disent adopter d’autres stratégies pour se faire entendre. A noter qu’au cours de la grève, les greffiers n’assureront que le service minimum dans les différentes juridictions.

Françoise DEMBELE

 


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