HomeA la uneCANDIDATURE DE DADIS CAMARA A LA PRESIDENTIELLE : Attention à ne pas réveiller les vieux démons !

CANDIDATURE DE DADIS CAMARA A LA PRESIDENTIELLE : Attention à ne pas réveiller les vieux démons !


Ce n’est pas un canular. Loin s’en faut. Moussa Dadis Camara, du nom de ce capitaine qui avait pris le pouvoir au lendemain du décès du président Lansana Conté, sera candidat à la présidentielle guinéenne de 2015. Il a été investi par le Parti des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD). C’est l’intéressé lui-même qui l’a annoncé au cours d’une conférence de presse animée à Ouagadougou, le 11 mai dernier.
Pour une surprise, c’en est une. Puisque depuis sa mésaventure en décembre 2009 qui avait failli lui coûter la vie, très peu de gens pouvaient parier un kopeck que Dadis Camara reviendrait sur la scène politique, surtout que, sauf erreur de notre part, on lui avait concédé le statut d’ancien chef d’Etat avec les avantages y afférents. Cela dit, quelles peuvent être les conséquences de sa candidature ? On attend de voir. Car, ce n’est pas exclu que, voyant venir un adversaire de taille, le président Alpha Condé qui a déjà maille à partir avec l’opposition conduite par Cellou Dalein Diallo, exhume l’affaire du massacre du 28 septembre 2009 pour chercher noises à Dadis Camara et le faire ainsi frapper d’indignité électorale. Ce qui pourrait en rajouter à la situation très tendue que vit actuellement la Guinée. En effet, on ne le sait que trop bien : depuis l’annonce faite par les autorités guinéennes d’antéposer la présidentielle aux locales, le pays est sens dessus dessous avec des manifs violentes qui se succèdent les unes aux autres.

L’on se demande si en tant qu’exilé politique soumis à un devoir de réserve, Dadis Camara avait le droit d’annoncer publiquement sa candidature

L’heure est à la trêve. Et tout le monde croise les doigts, espérant que la rencontre prévue au cours de cette semaine entre le chef de l’Etat Alpha Condé et le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo, permettra de faire avancer les choses, et fera sortir in fine le pays de la spirale de violence dans laquelle il s’est englué. Dans ce contexte, il faut craindre que l’annonce du retour de Dadis Camara sur la scène politique, ne réveille les vieux démons, surtout dans un pays où les tensions communautaires ont pignon sur rue. C’est pourquoi l’on en vient à se demander si, en tant qu’exilé politique soumis à un devoir de réserve, Dadis Camara avait le droit d’annoncer publiquement sa candidature à une quelconque élection dans son pays ? Si tel n’est pas le cas, pourquoi les autorités de la transition lui ont-elles permis pareille sortie médiatique, la première d’ailleurs du genre depuis son arrivée au Burkina en janvier 2010 ? Ou bien l’ont-elles laissé faire pour trouver là une raison pour le ramener dans son pays, quand on sait que depuis la chute de Blaise Compaoré, le 31 octobre dernier, Dadis Camara était devenu un colis encombrant pour la transition ? En tout cas, on attend de voir comment réagiront le président Michel Kafando et son équipe.

B.O


Comments
  • Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon – Lettre au président du Burkina-Faso à propos du Capitaine Moussa Daddis Camara.

    New York le 19 Décembre 2014,

    À son Excellence, Mr. Michel Kafando,

    La révolution populaire qui a mis fin à la dictature au Burkina-Faso est une inspiration et une source d’espoir pour toutes les populations africaines, particulièrement pour nous guinéens, en prise avec un cycle de dictatures depuis plus de 5 décennies. Notre organisation, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon, saisit cette occasion pour saluer le courage et la détermination du peuple frère du Burkina-Faso. Nous suivons avec intérêt les mesures de transition prises par votre gouvernement pour cimenter la démocratie dans votre pays.
    L’objet de la présente lettre est de vous demander la mise aux arrêts et la traduction en justice du Capitaine Moussa-Daddis Camara qui est accusé par l’ONU d’avoir instigué avec ses complices l’exécution de crimes contre l’humanité, incluant notamment, des assassinats de citoyens non-armés, de viols de femmes en plein jour, de kidnappings ainsi que de tortures de civils innocents. Les raisons de notre démarche sont détaillées dans la suite de cette lettre.
    Suite à la mort de Lansana Conté, en Décembre 2008, une junte militaire dirigée par le capitaine Moussa Daddis-Camara s’empara du pouvoir en Guinée. En Septembre 2009, la quasi-totalité des organisations de la société civile et des partis politiques, appela à une manifestation pacifique dans le stade principal de Conakry, pour demander l’organisation d’élections et le retour à un pouvoir constitutionnel. La manifestation fut réprimée avec une barbarie qui choqua le monde entier. Environ 200 personnes furent abattues froidement. Plus de deux cent femmes furent violées au stade. Certaines furent kidnappées par les forces de sécurités et soumises à des abus sexuels et à des tortures des jours durant. Les enquêtes de la commission ad-hoc des droits de l’homme de l’ONU qui suivirent conclurent que les violences sont des crimes imprescriptibles contre l’humanité. Avec Mr. Daddis Camara comme principal instigateur, plusieurs officiers sont accusés d’avoir prémédité et organisé l’exécution des crimes.
    Suite à ses soins médicaux au Maroc du fait des blessures par balles par un de ses comparses, Mr. Daddis Camara fut recueilli par Mr. Blaise Compaoré, au Burkina-Faso. Depuis 2010, il bénéficie d’un exil doré dans votre pays aux frais des contribuables Burkinabès, en dépit des pétitions multiples adressés par notre organisation pour qu’il soit traduit en justice. Mr. Alpha Condé qui a accédé à la présidence grâce aux sacrifices des victimes guinéennes, veut en toute évidence empêcher des enquêtes de bonne foi afin de juger les présumés coupables. Le gouvernement de Mr. Alpha Condé dilue la gravité des crimes dans des amalgames ethno-politiques. Il fait la promotion des comparses de Mr. Daddis Camara dans l’administration et ignore les survivants des massacres et les familles des victimes dans le but de fragiliser le tissu social guinéen. Ce déni cynique de justice sur les crimes de Septembre 2009 a été dénoncé par de nombreuses organisations internationales.
    Le Burkina-Faso est en train de vivre des temps cruciaux de son histoire. La liquidation des vestiges de décennies de régime dictatorial est un processus complexe qui, pour aboutir, doit être fondé sur le principe de justice pour tous. C’est à ce prix que peuvent être endiguées les pratiques politiques qui auront perpétué l’impunité de tant de dictateurs au détriment des sacrifices énormes des peuples africains. Rares auront été les demandes d’extradition ou de jugements de présidents africains déposés par de nouveaux gouvernements en Afrique. Parmi les plus récentes, figure le cas de Hissène Habré dont l’inculpation – malgré les interférences politiques – va aboutir à un procès, grâce à la détermination des organisations des victimes tchadiennes. De la même manière, en dépit du déni de justice de la part du gouvernement guinéen, notre organisation appuyée par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme n’est que plus résolue à ce que les responsables des crimes en Guinée soient jugés. Entre autres activités, nous avons lancé une campagne pour que la CPI se saisisse du dossier des crimes de Septembre 2009. Pendant que le processus de la saisine de la CPI suit son cours, nous voudrions rappeler à votre gouvernement son obligation d’appliquer les dispositions internationales pour combattre l’impunité. En tant que signataire de la charte des Droits de l’Homme de l’ONU, il est de votre devoir de mettre à exécution la résolution de 2001/22 de la Commission sur les Droits de l’Homme qui, expressément, mandate tout état membre de coopérer à la détection, l’arrestation, l’extradition et la punition de toutes personnes responsables de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. En outre, le principe de la compétence universelle qui vise à punir les crimes contre l’humanité, fait obligation à tous les états, d’entamer des poursuites judiciaires contre leurs auteurs, sans considération de l’endroit où le crime a été commis, de la nationalité de l’auteur ou des victimes et surtout si les auteurs résident dans le pays en question. Ces résolutions et principes, auxquels s’ajoute la volonté manifeste du gouvernement de Mr. Alpha Condé de denier la justice aux victimes guinéennes, constituent des bases légales suffisantes pour justifier l’arrestation et le procès de Mr. Daddis Camara par votre gouvernement.
    Au-delà de ces obligations juridiques universellement acceptées, des considérations morales, puissantes et décisives pour l’avenir du Burkina-Faso et celui de la Guinée sont ici en jeu. La volonté du Burkina-Faso de faire la lumière sur l’héritage de Mr. Compaoré et notre requête s’inscrivent dans une même logique. Les deux démarches procèdent d’une action citoyenne motivée par la quête de la justice pour des peuples qui en ont été privés. Elles sont inspirées par des volontés ferventes et irrépressibles de démocratisation des pratiques politiques africaines dépravées par la corruption. Une prompte action de la part du gouvernement du Burkina-Faso sur les horribles crimes commis par Mr. Daddis Camara et ses complices constituera un message sans équivoque au monde sur votre engagement à mettre fin à la gangrène de l’impunité et à jeter les bases d’un avenir solide pour votre nation. Elle donnera aux gouvernements de votre pays – présent et à venir – une légitimité morale encore plus considérable dans le processus de réparation des torts commis durant le long règne de Mr. Compaoré. Votre gouvernement a une opportunité historique pour signifier à l’Afrique et au monde, des générations actuelles et futures, la volonté du «PAYS DES HOMMES INTÈGRES» d’enrayer, par la justice républicaine, le spectre de pseudo-démocrates qui ont confisqué la souveraineté des peuples africains et qui participent à entériner le retard économique du continent.
    Après 22 ans de lutte, le cas de Mr. Hissène Habré est en passe de trouver une issue favorable aux victimes. Ce cas doit nous servir tous de leçon. Il montre que les citoyens africains n’accepteront plus l’impunité qui a soutenu la succession des dictatures sur le continent. À l’instar de toute l’Afrique, des défis considérables attendent votre pays. Tolérer l’exil doré de Mr. Daddis Camara a le potentiel de créer une perception de double-standard ou de duplicité. Cette situation pourrait conforter des clans d’aventuriers politiques en quête de règlements de comptes au détriment de la stabilité dont le Burkina-Faso a besoin durant sa transition vers la démocratie.

    Basée aux États-Unis, Pottal Fii-Bhantal Fouta-Djallon est une organisation guinéenne à but non lucratif avec des sections à travers le monde. Notre organisation a mis en place un programme spécial, JUSTICE EN GUINÉE, dédié à l’éradication de l’impunité chronique qui a fait de notre pays une nation en faillite où l’injustice institutionnalisée crée de sérieux risques de guerre civile. Les faits et l’objet de notre lettre montrent, si besoin en est, l’imbrication des destins de nos peuples respectifs. Les citoyens guinéens, ne ménageront aucun effort pour soutenir toute volonté de coopération de votre gouvernement sur le dossier des crimes du 28 septembre 2009. De la même manière, comme le montrent nos campagnes continues contre la léthargique complicité du gouvernement guinéen, nous restons fermes sur notre engagement à mener toutes les actions nécessaires afin de combattre tous les manquements à la justice dans notre pays. Ceci inclut ceux des autorités de tout pays dans lequel sont réfugiés des présumés coupables de crimes qui ont secoué la conscience de notre nation.
    Nous restons à votre disposition pour vous communiquer toutes les informations et procédures de nature à favoriser une meilleure poursuite de notre demande.
    Dans l’attente de vous lire, nous vous prions de croire à nos sentiments de très haute distinction.

    La Commission Centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon.
    Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon 3396 Third Avenue 1st Floor BRONX, NY 11456-Tel: 301-310-1566

    Ampliations :
    1. Mme Fatou Bensouda, Procureur de la CPI
    2. Mr. Phakiso Mochochoko – Division de la coopération de la CPI chef de la complémentarité et
    3. Mr. Michel de Smedt – chercheur en chef de la CPI
    4. Mr. Désiré Ouédraogo Kadré, Président de la Commission de la CEDEAO
    5. Mr. John Dramani Mahama, Président du Ghana et Président en exercice de la CEDEAO
    6. Représentants des Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU
    7. Conseil de Sécurité et de paix et de l’Union africaine
    8. Mr. M. Alhassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire,
    9. Mr. Macky Sall, Président du Sénégal
    10. Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Liberia
    11. Ernest Bai Koroma, Président de la Sierra Leone
    12. Mr. Ibrahim Boubacar Keïta, Président du Mali
    13. Commissaire Droits de l’Homme de l’ONU
    14. Commission des Nations Unies contre la violence sur les femmes
    15. M. Léon Tanoh, représentant de la CEDEAO à l’ONU
    16. Représentant de l’Union européenne en Guinée, Ambassade de France, Ambassade des États-Unis, Ambassade d’Angleterre, Ambassade de Chine et de l’ambassade de Russie en Guinée
    17. Système de justice mondiale du département d’État américain
    18. Commission du droit de l’Assemblée nationale de la Guinée
    19. Ministre de la Justice et Ministre des droits de l’homme de la Guinée
    20. Ambassades de la Guinée auprès des Nations Unies et les États-Unis
    21. FIDH
    22. OGDH
    23. Association Guinéenne des Victimes: AVIPA, AFADIS, AGORA
    24. HUMAN RIGHT WATCH
    25. HUMAN RIGHT FIRST
    26. INTERNATIONAL CRISIS GROUP
    27. Représentant de l’Union européenne à l’ONU

    13 mai 2015
  • 29 organisations dont la FIDH dénoncent l’entrée en politique de Dadis: l’étau se resserre-t-il autour de l’ex-capitaine?

    2015/5/20
    29 organisations de défense des droits de l’Homme dont la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) ont co-signé le 20 mai un rapport qui dénonce avec force l’entrée en politique de l’ex-capitaine de l’armée guinéenne Moussa Dadis Camara, par ailleurs ancien chef de la junte. A leurs yeux, M. Camara -en convalescence à Ouagadougou- “doit rendre des comptes devant la justice guinéenne sur son implication présumée dans le massacre du 28 septembre 2009”. Lisez!

    Guinée : Le temps de la justice ?

    La candidature de Moussa Dadis Camara ne doit pas être un frein à la justice ni à la tenue d’une élection présidentielle apaisée.

    A 5 mois du premier tour de l’élection présidentielle et après l’annonce de la candidature de Moussa Dadis Camara, 29 organisations de la société civile guinéenne et internationale rappellent que l’ancien chef de la junte militaire doit rendre des comptes devant la justice guinéenne sur son implication présumée dans le massacre du 28 septembre 2009. Les graves crimes perpétrés le 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi font toujours l’objet d’une procédure judiciaire, comme le rappelle un rapport intitulé « Guinée : le temps de la justice ? » publié ce jour par la FIDH et l’OGDH à l’occasion d’une conférence de presse à Conakry.

    Dans un climat pré-électoral tendu, la société civile rappelle que les violences à caractère politique, l’impunité et les entraves à l’indépendance de la justice sont les causes de la récurrence des graves violations des droits humains perpétrées en Guinée depuis des décennies et appelle les candidats à l’élection présidentielle à faire des droits humains une priorité politique en signant « Les 10 engagements pour les droits humains et une élection présidentielle apaisée ».

    L’annonce le 11 mai 2015 de la candidature de Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la junte militaire, à l’élection présidentielle de 2015 rappelle que la Guinée n’en a pas encore fini avec son passé de violences politiques, et ce alors même que l’opposition et le pouvoir en place peinent à se mettre d’accord pour l’organisation du scrutin et règlent leurs différends dans la rue au cours de manifestations qui ont déjà fait 63 morts et des dizaines de blessés depuis 2010.

    « Le retour de Dadis Camara dans le jeu politique est une insulte faite aux victimes du massacre du stade du 28 septembre 2009 et au peuple guinéen dans son ensemble. C’est devant la justice guinéenne qu’il devrait se présenter et non à l’élection présidentielle. Lorsqu’il était au pouvoir, Dadis Camara a violé chacun des 10 engagements pour les droits humains et une élection présidentielle apaisée, que nos organisations demandent aujourd’hui aux candidats d’endosser pour faire de la présidentielle de 2015, un moment de démocratie sans violence » a déclaré Thierno Sow, président de l’OGDH.

    A la suite d’un coup d’état militaire fin 2008, Moussa Dadis Camara était le chef de l’État et commandant en chef des forces armées lorsque, le 28 septembre 2009, des militaires et des membres des forces de sécurité ont massacré au moins 156 personnes et violé plus d’une centaine de femmes au stade du 28 septembre, lors d’une manifestation pacifique. La commission d’enquête internationale mandatée par les Nations Unies quelques semaines après les évènements avait conclu qu’en raison de sa qualité de chef d’État militaire, il était possible de présumer sa responsabilité pénale directe, voire une responsabilité de commandement, pour les faits qui se sont produits au stade le 28 septembre et les jours suivants.

    « Moussa Dadis Camara a déjà été entendu, depuis le Burkina Faso, en qualité de témoin et il est aujourd’hui sous le coup d’une demande d’inculpation émanant de la justice guinéenne. Dans ce contexte, il est tout simplement impensable qu’il songe à revenir sur la scène politique guinéenne. Ce que nous attendons désormais, c’est qu’il soit formellement mis en cause par la justice, et qu’il réponde de ses actes devant un jury populaire aux côtés des 13 autres personnes déjà mises en cause dans l’affaire du 28 septembre 2009 » a déclaré Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.

    Dans un rapport publié ce jour, « Guinée : le temps de la justice ? », la FIDH et l’OGDH font un bilan des progrès de l’instruction ouverte par la justice guinéenne en février 2010 sur le massacre du 28 septembre 2009, en particulier au cours des derniers mois, et des perspectives judiciaires dans cette affaire, notamment concernant Moussa Dadis Camara.

    « Notre rapport dresse un bilan d’étape de la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves perpétrés en Guinée. De nombreuses avancées ont été accomplies, encore très récemment d’ailleurs. Mais nous voulons aussi exprimer les attentes des victimes qui appellent de leur vœu la tenue d’un procès irréprochable, à la mesure de la gravité des crimes perpétrés » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente d’Honneur de la FIDH en mission à Conakry.

    De même, le rapport présenté revient sur la procédure judiciaire concernant des tortures infligées contre 17 personnes en octobre 2010 dans le quartier populaire de Hamdalaye sur ordre de hauts gradés de l’armée pour des motivations politiques. L’instruction judiciaire qui a permis de démontrer la responsabilité présumée de l’ancien chef d’État-major, le général Nouhou Thiam et celle de l’ancien gouverneur de la ville de Conakry, le commandant Sekou Resco Camara, doit maintenant être confirmée par la Chambre d’Accusation. Nos organisations appellent solennellement les autorités guinéennes à rendre possible la tenue de ce procès avant le premier tour de l’élection présidentielle.

    Nos organisations rappellent enfin, que la vérité et la justice sont des aspects essentiels au processus de réconciliation nationale. Le lancement le 25 mars 2015 des consultations nationales devant permettre aux populations guinéennes de s’exprimer sur la forme que devrait prendre une future commission vérité est une étape importante qui doit maintenant être opérationnalisée dans les meilleurs délais. Nos organisations participeront à ce processus important et appellent les populations, les organismes socio-professionnels, les partis politiques et l’ensemble des acteurs à participer à ces consultations et à exprimer leurs avis sur le mandat, la composition et leurs attentes à l’égard d’une future Commission vérité.

    Lire le rapport Guinée : le temps de la justice ?

    Organisations signataires :

    Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (AVIPA), l’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB), l’Association des Victimes de la Répression (AVR), l’Association des Familles des Disparus du 28 septembre 2009 (AFADIS), la Coalition Nationale de Guinée pour le Droit et la Citoyenneté des Femmes (CONAG-DCF), le Collectif des Jeunes pour la Défense des Victimes de Violences (CoJeDeV), les Mêmes Droits pour Tous (MDT), l’Organisation Catholique pour la Promotion Humaine (OCPH), Fraternité des prisons de Guinée (FPG), Ligue guinéenne des droits de l’Homme (LIGUIDHO), Coordination des organisations des droits de l’Homme (CODDH), Institut de recherche pour la démocratie et l’État de droit (IRDED), Centre mère et enfant (CME), Fondation internationale Thierno et Mariama (FITIMA), Section Amnesty Guinée, le Centre Mère et Enfant (CME) l’Afrique des Droits de l’Homme (AFRIDHO), Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC), Association Mère et Enfant (AME), Alliance des Médias pour les Droits de l’Homme (AMDH), Sabou Guinée, SOS mineurs en prison, Réseau des Femmes du fleuve Mano pour la paix (REFMAP), la Plateforme des Citoyens Unis pour le Développement (PCUD), Femmes citoyenneté et paix (FECPA).

    20 mai 2015

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