CDP : Eddie Komboïgo demande la libération des militants de l’ex-majorité et alliés

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) demande la libération de ses militants et alliés arrêtés et détenus dans certaines prisons du pays, car il estime que l’arrestation de certains n’a pas suivi la procédure judicaire en la matière. Il l’a fait savoir hier 19 mai 2015 au cours d’un déjeuner de presse tenu à Palace hôtel à Ouaga 2000. A l’occasion, le nouveau président du parti, Eddie Komboïgo, entouré des autres membres du bureau exécutif national, a réitéré le vœu du CDP, à savoir l’organisation d’élections transparentes et inclusives car la paix de demain, a-t-il dit, dépend de la manière dont ces élections seront organisées.

Des cadres du CDP arrêtés, il y en a qui sont toujours détenus en prison. Parmi eux, l’ex-maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, Karim Barro, ex-maire de l’arrondissement 6 de ladite ville, Seydou Sanou, ex-maire de l’arrondissement 5 de la même ville, Adama Zongo, ex-président de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC), Séraphine Ouédraogo et Johanny Ouédraogo, tous deux ex-maires de l’arrondissement de Boulmiougou, etc. Ce sont, entre autres, ces personnes dont le CDP demande la relaxe car, pour lui, certains de ces militants ont été arrêtés et déférés en prison sans le suivi des procédures administratives et judicaires. Mais faut-il libérer des militants fautifs? Il n’y a pas de raison mais encore faut-il le prouver, répondra Eddie Komboïgo. Pour lui, on ne cherche pas des gens dans la rue pour dire qu’ils sont fautifs. L’organisation juridique, a-t-il dit, montre la démarche à suivre pour dire que quelqu’un est fautif, coupable. Et une fois que c’est prouvé, on le condamne et l’on peut même en douter. C’est pourquoi la loi offre la possibilité de faire appel de la décision rendue pour s’assurer que la juridiction de premier degré ne s’est pas trompée, a-t-il renchéri. Selon Eddie Komboïgo, les infractions sont codifiées et l’on ne peut condamner quelqu’un parce qu’il aurait commis tel ou tel acte qui n’est pas connu par le code pénal. Le CDP, a-t-il affirmé, n’est pas contre l’opération mains propres. Mais quand il y a des abus, il ne peut qu’attirer l’attention des dirigeants, a-t-il indiqué. Le nouveau patron du CDP a aussi réitéré le vœu de son parti de voir se tenir des élections transparentes et inclusives car pour lui, il y va de la paix de demain. Mais à quand la tenue du congrès extraordinaire pour désigner le candidat du CDP? « Il faut vous patienter », répondra le président du parti. Blaise Compaoré sera-t-il candidat? La réponse d’Eddie Komboïgo est non. Répondant à une question relative aux alliances en cas de second tour à la présidentielle, il dira ceci : « Je pense qu’on passera au 1^er tour ». Le CDP, a-t-il ajouté, a les capacités nécessaires de convaincre les Burkinabè à le voter majoritairement. Du reste, a-t-il poursuivi, le CDP leur proposera un meilleur programme. Dans sa déclaration liminaire, il a confié que la jeunesse et les femmes seront au cœur de ce programme. Le président du CDP n’a pas manqué de se prononcer sur la suspension des émissions interactives en direct sur les radios et télévisions par le Conseil supérieur de la communication (CSC). A son avis, cette décision ne favorise pas la recherche de l’excellence. Aussi a-t-il invité le CSC à rechercher en toute urgence les compromis nécessaires avec tous les acteurs de la profession, afin de conforter le respect et la liberté de la presse au Burkina. Il a aussi condamné la chasse aux médias orchestrée avec les attaques contre les radios privées et publiques au Burundi.

Dabadi ZOUMBARA