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CONDAMNATION DE TEODORIN OBIANG NGUEMA


La Cour d’appel de Paris a condamné, le 10 février 2020, à 3 ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende, le fils du président équato-guinéen, Teodorin Obiang Nguema, dans le procès relatif aux « biens mal acquis ». Et ce n’est pas tout. Les magistrats ont aussi confirmé la confiscation des biens saisis dont un hôtel de luxe ; décision qui reste toutefois à confirmer par la Cour internationale de justice. En effet, faut-il le rappeler, Téodorin Obiang Nguema était accusé de s’être constitué un patrimoine mobilier et immobilier de plusieurs millions d’euros en France. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette condamnation du fils du président de la Guinée équatoriale, est une victoire pour les partisans de la transparence financière, d’autant plus que la peine prononcée en première instance a été alourdie en appel. Et il faut souhaiter que ce procès ouvre la voie à bien d’autres dans le cadre de l’affaire des « biens mal acquis » qui ne concerne pas uniquement la Guinée Equatoriale. En attendant, tout le mérite revient à l’association Sherpa et à Transparency International qui, il y a une décennie déjà, avaient porté l’affaire devant la Justice ; allant jusqu’à se charger de protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques. Ils accusent bien des dirigeants africains de s’être bâti un riche patrimoine dans l’Hexagone, en partie alimenté par l’argent de la corruption et les détournements de fonds publics de leurs pays respectifs. Sont dans leur collimateur Denis Sassou Nguesso du Congo qui vient d’être mis en examen par la Justice française, feu Omar Bongo et son clan du Gabon, Paul Biya du Cameroun, et bien entendu Téodorin Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale qui vient ainsi d’être condamné en appel.

La pression diplomatique sur laquelle Téodorin comptait, ne lui a pas permis de s’octroyer une immunité

Dans le dernier cas cité, la France n’était pas le seul pays à demander des comptes à Teodorin. On se rappelle, en effet, qu’en octobre 2014, la famille Obiang avait fait contre mauvaise fortune bon cœur, en renonçant à la bagatelle de 30 millions d’euros aux Etats-Unis, dans le cadre d’un accord passé avec la Justice américaine. C’est dire donc qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Du reste, cette condamnation est la preuve que la famille Obiang a causé beaucoup de torts aux Equato-Guinéens. L’on comprend d’ailleurs pourquoi elle ruait dans les brancards. N’est-ce pas parce qu’elle savait qu’elle avait très peu de chances de s’en sortir? En tout cas, il faut tirer le chapeau à la Justice française qui ne s’est pas laissée intimider outre mesure et ce malgré les tentatives de mettre un terme à la procédure. L’on se rappelle en effet, que Téodorin Obiang Nguema avait invoqué son statut de deuxième vice-président de la Guinée Equatoriale pour faire annuler les poursuites engagées à son encontre. C’est dire si la pression diplomatique sur laquelle il comptait, ne lui a pas permis de s’octroyer une immunité. Et c’est tant mieux pour le peuple équato-guinéen. Du reste, ce n’est que justice. Cela dit, ce procès doit servir de leçon à tous ces fils de présidents qui s’octroient indûment des privilèges avec l’argent du contribuable.

D.Z


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