HomeA la uneCONSEIL MUNICIPAL DE SAPONE : L’Opposition refuse de siéger parce qu’elle s’estime « trahie »

CONSEIL MUNICIPAL DE SAPONE : L’Opposition refuse de siéger parce qu’elle s’estime « trahie »


La crise qui prévaut actuellement au Conseil municipal de Saponé est loin de connaitre son épilogue. En effet, les conseillers municipaux de Saponé, élus sous la bannière de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont animé une conférence de presse ce 25 juillet 2016 à Ouagadougou pour donner les raisons de leur refus de siéger au Conseil municipal de leur commune.

« Trahis et bernés » par leurs adversaires politiques. C’est le ressentiment qu’éprouvent actuellement les conseillers municipaux de Saponé élus sous la bannière de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui refusent d’y siéger depuis l’élection du maire. Visiblement remontés contre leurs adversaires politiques du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ils ont animé une conférence de presse le 25 juillet dernier, à Ouagadougou.  A en croire le Secrétaire général (SG) de la sous-section UPC de Saponé, Kouliga Nikièma, bien avant l’élection du maire de la commune de Saponé, sous l’impulsion de la population à la base, une entente avait été trouvée entre le MPP et l’Opposition( NDLR : formée de l’UPC et du CDP) pour une gestion consensuelle de la commune de Saponé. Selon Zénabou Tiendrébéogo, militante de l’UPC, ce pacte noué au soir des élections municipales du 22 mai qui ont permis au MPP  d’obtenir 41 conseillers municipaux contre 39 pour l’opposition (NDLR : UPC 33 ; CDP :6), consistait à léguer 4 postes sur les 9  du bureau du conseil municipal à l’autre partie en cas de victoire de l’une. Dans ce cas de figure, a expliqué M. Nikiéma, que ce soit le parti majoritaire, MPP, ou l’Opposition (UPC-CDP) qui briguait le poste de maire, les 4 postes devraient incontestablement être octroyés au camp malheureux. C’est ainsi que le jour des votes, trois tours de scrutin ont été nécessaires pour élire le maire. Le premier a donné 40 voix au MPP  et 39  à l’opposition et 1 bulletin nul. Le second tour a donné le même résultat et le 3e tour a donné les résultats suivant : 39 pour le MPP et 39 aussi pour UPC-CDP.  Le candidat de la coalition UPC-CDP qui était moins âgé que celui du MPP a été battu conformément à l’article 253 du Code électoral.

« Le MPP a les solutions aux problèmes qu’il a créés »

C’est alors que ce qu’il convient d’appeler « le scandale de Saponé » s’est produit, selon M. Nikiéma. Car, a-t-il poursuivi, au lieu  de mettre en œuvre le consensus voulu par les populations à la base et accepté par les parties, les conseillers municipaux du MPP ont rapidement relancé l’élection du 1er adjoint au maire qu’ils ont remporté à 41 voix contre 39 et se sont adjugés tous les 9 postes du bureau du Conseil municipal. Outre cela, les conseillers de l’Opposition  ont décrié la composition du bureau actuel du Conseil municipal mis en place, disent-ils,  par leurs adversaires politiques. « Sur les 9 conseillers qui composent le bureau du conseil municipal actuel, seul un réside sur le territoire communal, là aussi à vingt kilomètres de la mairie. Sinon, tous les autres résident à Ouagadougou », a fait savoir  M. Nikiéma. Face à cette situation, les conseillers municipaux de l’Opposition ont réaffirmé leur refus de siéger tant que le consensus établi au préalable n’aurait pas été respecté. « Après l’élection du maire, nous avons pensé que celui-ci allait nous approcher pour quand même nous proposer quelques postes. Mais cela n’a pas été le cas. C’est pourquoi, nous avons quitté la salle parce que pour nous, le consensus a été trahi (…). Nous n’allons pas siéger tant que le consensus ne sera pas trouvé», a soutenu Jean Compaoré, Conseiller municipal de l’UPC. Et le SG de la sous-section UPC de Saponé, Kouliga Nikièma, d’ajouter que  la majorité a le remède au mal de la commune.  « Le MPP a les solutions aux problèmes qu’il a créés. Nous les invitons donc à chercher leurs solutions », a-t-il dit avant de conclure que ces solutions sont d’ordres politiques. Car, pour lui, le problème ne peut être déporté au Tribunal administratif parce que n’étant pas juridique.

Mamouda TANKOANO

 


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