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CONTESTATION DE LA VICTOIRE CONFIRMEE DE EMBALO


N’en déplaise à son challenger, Domingo Simoes Pereira (DSP), Umaro Sissoco Embalo est bel et bien l’élu des Bissau-Guinéens, à l’issue du second tour de la présidentielle du 29 décembre dernier. Ce dernier a été confirmé vainqueur du scrutin, après vérification des procès-verbaux du second tour, demandée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). On s’en souvient, les résultats issus des urnes, avaient été rejetés par le candidat malheureux, DSP, qui avait aussitôt introduit des recours auprès de la Cour suprême.  Très soucieuse de la stabilité de ce pays où, c’est connu, les démons de la politique n’ont jamais vraiment fermé l’œil, la CEDEAO toujours au chevet du grand malade, avait demandé une mesure « titre exceptionnel », c’est-à-dire une procédure de vérification de la consolidation nationale des données issues des commissions régionales du second tour. Eh bien, c’est désormais chose faite, avec, pour le grand malheur du candidat du PAIGC, des résultats inchangés : fort de ses 53,55% des voix contre 46,45% pour son challenger, Umaro Sissoco Embalo est et demeure le successeur de José Mario Vaz à la tête de la république de Guinée-Bissau. Ce statu quo a été constaté par les deux camps ainsi que par les représentants de la CEDEAO qui savent désormais à quelle vérité se fier. Si, naturellement, cette victoire confirmée réjouit Umaro Sissoco Embalo, son adversaire continue de fulminer ; lui qui conteste toujours son échec non sans se priver de voler dans les plumes de la Commission électorale nationale qu’il accuse de n’avoir pas joué la carte de la transparence. Alors, DSP joue-t-il les mauvais perdants ? Il y a tout lieu de le croire ainsi que de redouter que ce manque de fair-play de sa part, ne prolonge la crise ; toute chose qui n’augure rien de bon pour la paix et la stabilité dans ce pays.

DSP doit savoir prendre son mal en patience et se préparer à prendre sa revanche à l’occasion des prochaines élections

L’on peut nourrir d’autant plus d’inquiétudes que le parti du perdant dispose de la majorité à l’Assemblée nationale. Une position confortable qui lui vaudra de flanquer Embalo d’un Premier ministre issu de ses rangs. Umaro Sissoco Embalo l’entendra-t-il de cette oreille ; lui qui, déjà, n’écarte pas la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale pour s’offrir davantage de marge de manœuvre ? Va-ton vers une nouvelle crise politico-institutionnelle dont est coutumière la Guinée-Bissau ?  En tout cas, le risque de voir le pays renouer avec ses tourments, est grand. Pourtant, pour la Guinée-Bissau, il urge d’aller de l’avant ; de grandir enfin ! Et sa classe politique, particulièrement, doit avoir un minimum d’égards voire de la pitié pour le peuple fatigué de ses turpitudes et autres errements sans fin. Rien ne saurait justifier la prise en otage de la Guinée-Bissau, par des politiciens toujours mal inspirés, mus par leurs antagonismes parfois liés, hélas, à des querelles personnelles. En tout état de cause, après cette procédure de vérification, il appartient à Domingo Simoes Pereira d’avoir le regard désormais tourné vers l’avenir. Il doit savoir prendre son mal en patience et se préparer à prendre sa revanche à l’occasion des prochaines élections.

« Le Pays »


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