HomeA la uneCRISE SECURITAIRE AU BURKINA « Si le président Kaboré sait qui nous attaque, qu’il envoie le chercher », selon le CFOP

CRISE SECURITAIRE AU BURKINA « Si le président Kaboré sait qui nous attaque, qu’il envoie le chercher », selon le CFOP


L’opposition politique burkinabè (CFOP) a tenu, ce mardi 26 février 2019 à son siège à Ouagadougou, son traditionnel point de presse hebdomadaire sur la situation nationale. Quatre sujets (la crise sécuritaire, la fermeture de 1 135 écoles, l’interview du président du Faso en Allemagne, le FESPACO) ont été abordés par Alphonse-Marie Ouédraogo, président de l’URD/MS et Aristide Ouédraogo, président du FPR, les animateurs dudit point de presse.

L’opposition politique a organisé son traditionnel rendez-vous hebdomadaire avec la presse, le mardi 26 février 2019 à son siège à Ouagadougou, pour donner sa lecture de la situation nationale. Ce point de presse qui était animé par Alphonse Marie Ouédraogo, président de l’Union pour la renaissance démocratique-Mouvement sankariste (URD/MS) et par Aristide Ouédraogo, président du Front patriotique pour le renouveau (FPR), a porté sur la crise sécuritaire, la fermeture de 1 135 écoles, l’interview du président du Faso en Allemagne et le cinquantenaire du FESPACO. Sur le premier point d’actualité, les deux représentants de l’opposition ont évoqué « la brillante victoire du 34e régiment d’inter-armes dans la lutte contre les terroristes qui semaient la mort dans la région de l’Est », en menant un assaut les 19 et 20 février derniers, qui a permis de neutraliser 29 terroristes et détruire d’importants matériels. Ils ont également souligné la détermination des agents du commissariat de police de Pissila dans le Sanmatenga, qui, avec l’appui d’un renfort venu de Kaya, ont mis en déroute, dans la nuit du 24 février dernier, des individus armés. « L’opposition se réjouit de ces victoires de nos Forces de défense et de sécurité (FDS). Elle salue une fois de plus la bravoure, le patriotisme et la combativité de nos FDS, et leur renouvelle son soutien indéfectible», ont-ils dit. Dans la conviction des deux présidents de partis d’opposition, la puissance de feu déployée ces derniers temps par les FDS sur les terroristes, va faire « régresser  le sentiment d’impuissance qu’avaient les Burkinabè ». Pour Alphonse Marie Ouédraogo, les victoires engrangées par les FDS « permettent aux Burkinabè d’espérer ». « C’est peut-être le début de la fin », a-t-il dit avant de souhaiter qu’ « il faut que nous arrivions à terroriser les terroristes ».

Les trois questions de l’Opposition au président Roch Marc Christian Kaboré

Si les FDS ont été dans les bonnes grâces des deux représentants du Chef de file de l’opposition (CFOP), le chef de l’Etat, lui, en a pris pour son grade en ce qui concerne l’interview qu’il a accordée à la Deutsche Welle en marge de sa visite officielle, les 20 et 21 février 2019, en Allemagne. Dans cette interview, « il a révélé qu’il y a des liens entre l’ex-président Blaise Compaoré et des groupes terroristes qui endeuillent le Burkina Faso », a noté Alphonse Ouédraogo de l’URD/MS avant de faire savoir que « face à ces informations graves, l’Opposition politique voudrait adresser quelques questions » au président Roch Marc Christian Kaboré. Ces questions sont les suivantes : D’abord, quand le régime de Blaise Compaoré pactisait avec les terroristes, quel rôle exact a-t-il joué, lui, à l’époque président du parti au pouvoir (le CDP), président de l’Assemblée nationale ou Premier ministre ? A défaut d’une réponse clairement assortie de preuves, nous nous demandons si le Président Kaboré n’était pas complice des terroristes à l’époque des faits, au même titre que ceux qu’il accuse. Ensuite, quand le président du Faso confirme que des terroristes sont venus le voir, discuter et repartir paisiblement, c’est absurde et révoltant. En effet, au nom de quel deal le président Kaboré a pu permettre à des terroristes qui ont massacré des Burkinabè et des Africains de venir à Kosyam et de repartir sans être arrêtés ? Enfin, cette déclaration à l’étranger ne sonne-t-elle pas comme un aveu d’impuissance et une violation de la souveraineté nationale ? Imaginons-nous Angela Merkel venir déballer des informations sensibles de l’Allemagne au détour d’une interview à la RTB ? « L’opposition politique attend des réponses à ces différentes questions », a insisté le président de l’URD/MS tout en ajoutant que « déjà, nous disons que si le président Kaboré sait qui nous attaque, qu’il envoie le chercher, le juger, le condamner, pour que les attaques cessent ». Le président du FPR, Aristide Ouédraogo soutient que le président du Faso, en affirmant que « les attaques visent à l’empêcher de travailler », laisse penser qu’il est beaucoup plus préoccupé par sa réélection que par le Burkina Faso et les Burkinabè. Pour lui, « il y a une tentative de manipulation psychologique du peuple » en voulant tout le temps accuser les autres. « Il est facile de pointer le doigt sur les autres », a-t-il pesté avant de faire savoir que « chacun doit assumer ses responsabilités. » En abordant la question des écoles fermées pour des raisons sécuritaires, les deux opposants ont salué la volonté du gouvernement qui entend mettre en place une stratégie de réouverture des 1 135 écoles fermées. Toutefois, ils ont proposé des préalables à savoir la restauration de l’Etat avec le déploiement des services de sécurité ainsi que le retour des autorités administratives, le retour des populations déplacées ainsi que le dialogue avec tous les acteurs de chaque localité pour trouver des solutions tenant compte des réalités locales.
La 26e édition du FESPACO a été le dernier sujet évoqué par les deux représentants du CFOP. Ils ont félicité les autorités pour la tenue de cette édition malgré le contexte difficile que connaît le pays. Selon eux, cette fête du cinéma donne au Burkina un certain rayonnement au plan international. Et « des efforts doivent être davantage faits pour ne pas donner des arguments aux festivals concurrents de supplanter le FESPACO. » Tout en rendant hommage à Alimata Salambéré, la toute première présidente du comité d’organisation du FESPACO en 1969, ils ont souhaité bonne chance aux cinéastes burkinabè en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga.

Drissa TRAORE


Comments
  • Ces soient disant opposant font la honte de se pays ce qui l histoire nous rattrapera tous le c d p ne dira pas le contraire

    27 février 2019

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