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DEBAT GENERAL DE L’AG DE L’ONU SUR LA PAUVRETE


Le débat général de la 74e  Assemblée générale des Nations Unies s’ouvre ce 24 septembre  à New York aux Etats-Unis, avec comme thème du jour : « Dynamiser les efforts faits au niveau multilatéral en faveur de l’élimination de la pauvreté, d’une éducation de qualité, de l’action climatique et de l’inclusion». La pertinence de ce thème ne souffre d’aucun débat.  Car, ce n’est un secret pour personne que la pauvreté continue d’être le lot des souffrances quotidiennes de bien des populations à travers le monde. On peut même, sans risque de se tromper, dire que les régions en sont connues. Elles ont pour noms, l’Afrique, le Moyen-Orient,  l’Asie et l’Amérique latine. La question que l’on est en droit de se poser, est la suivante : pourquoi malgré les efforts consentis, ces régions restent-elles  toujours confrontées à la pauvreté? Plusieurs réponses peuvent y être apportées. La première est que la corruption, le népotisme, la gabegie, bref  la malgouvernance, ont y pignon sur rue. Or, ces facteurs ne peuvent que creuser davantage le fossé entre riches et pauvres. Autrement dit, tant que les dirigeants de ces régions ne prendront pas à bras-le-corps la question de la lutte contre les pratiques sus-citées, la pauvreté y aura de beaux jours devant elle. Cela est d’autant plus vrai que le seul cas de l’Afrique est suffisamment illustratif. En effet, voilà un continent dont le sous-sol est immensément riche mais où l’on compte le plus de pauvres. Preuve, si besoin en était, que le problème ne vient pas du Ciel mais des hommes. La véritable raison de la pauvreté de l’Afrique est, disons-le sans détour, la répartition inégale des richesses. Tant que l’Afrique ne se regardera pas dans la glace, la pauvreté continuera à y sévir avec son lot de morts et de calamités. Toutefois, il serait léger de considérer l’Afrique comme seule responsable des malheurs qui la frappent. L’Occident en est aussi en partie responsable.

On ne peut espérer grand-chose de cette 74e foire des chefs d’Etat et de gouvernement

 

La première chose que l’on pourrait reprocher à ces puissants du monde, est leur égoïsme. Après avoir pillé les richesses de l’Afrique au propre comme au figuré, ils l’ont mise sous coupe réglée.  Si ce ne sont pas des maladies graves, ce sont des guerres provoquées et alimentées par eux, qui menacent sa stabilité.  La seconde chose, c’est leur manque de sincérité. Depuis le discours de La Baule, des promesses mirobolantes ont été faites aux Africains pour aider au développement de leur continent. Des projets, il y en a eu, des plus farfelus aux plus innovants. Mais rien de tout cela n’a pu aboutir à des résultats probants, en raison de la rareté du nerf de la guerre détenu par les grandes puissances qui rechignent à délier le cordon de la bourse.  Même les projets conçus par eux-mêmes souffrent quelquefois de manque de financement.  Conséquence, l’Afrique est toujours au bas de l’échelle si elle n’est pas obligée de tendre la sébile à  ceux-là mêmes qui lui sont redevables. Il n’y a qu’à voir l’état dans lequel les Programmes d’ajustement structurels ont mis le continent noir pour s’en convaincre. Et quid de l’éducation dont l’âme s’est envolée avec la mise en œuvre de projets  imposés aux dirigeants africains?  Qu’a-t-on fait de spécial pour que l’Afrique atteigne les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ? Qu’a-t-on donné de spécial à l’Afrique pour qu’elle parvienne à la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) ? En vérité, il ne s’agit ni plus ni moins que de la poudre de perlimpinpin jetée aux yeux des Africains. En atteste le non-respect des échéances fixées pour l’atteinte de ces ambitieux objectifs. De fait,  autant les conclusions des précédentes AG de l’ONU n’ont pas abouti à grand-chose, autant on ne peut espérer grand-chose de cette 74e foire des chefs d’Etat et de gouvernement. Du reste, on n’exagérerait pas en disant que cette AG de l’ONU n’est ni plus ni moins qu’une tribune de défoulement pour les têtes couronnées de ce monde.  C’est pourquoi il sied de les inviter  à aller au-delà des mots, en posant des actes concrets.  C’est à ce prix que l’on pourrait voir la véritable utilité de ces rencontres annuelles. En tout cas, l’heure n’est plus au diagnostic, car les problèmes évoqués sont connus. C’est plutôt la volonté de les résoudre qui manque le plus. Toutefois, il convient de saluer la tenue de la réunion sur l’Amazonie qui a abouti au déblocage de 500 millions de dollars, pour la préservation de cette forêt ainsi que celle des autres forêts tropicales. L’on peut aussi se féliciter du partenariat  scellé entre la Norvège et le Gabon dont l’objectif n’est autre que de verser 150 millions de dollars à ce petit pays d’Afrique afin qu’il puisse préserver ses forêts. Cela est d’autant plus heureux que ce pays qui abrite une bonne partie de la forêt de l’Afrique Centrale, qualifiée de deuxième poumon de la terre, sera la première nation africaine à recevoir des fonds internationaux pour ses efforts contre la déforestation. Mais il faut attendre de voir.

 

Dabadi ZOUMBARA

 

 

  


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