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DRAME DE YIRGOU


Voici la liste des 210 personnes tuées, selon le collectif contre l’impunité

Un mois jour pour jour après le drame survenu à Yirgou, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) était face à la presse le 1er février 2019, à Ouagadougou et ce, pour la deuxième fois après celle du 8 janvier dernier. Il s’est agi, pour les conférenciers, de faire le point de la situation afin d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale. Selon le collectif, ce sont, à ce jour, 210 personnes qui ont été tuées au cours de cette barbarie et plus de 19 000 déplacés.

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) et les autorités ne sont pas sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne le nombre de morts suite au drame de Yirgou survenu le 1er janvier. En effet, alors que les chiffres officiels font état d’une cinquantaine de morts, le collectif, lui, parle de 210 morts. Selon le porte-parole du collectif, Daouda Diallo,  ce chiffre « obtenu après un recensement rigoureux ménage par ménage », pourrait être revu à la hausse étant entendu que « le recensement est toujours en cours sur le terrain ». De ce fait, il a exhorté le gouvernement à réactualiser « ses chiffres». « Nous avons peur que cette volonté de cacher des morts puisse être préjudiciable aux victimes au moment de leurs dédommagements », a justifié le porte-parole. A la question de savoir dans quel intérêt les autorités cacheraient-elles le nombre exact de morts, le porte-parole a répondu : « peut-être qu’elles ont leurs raisons que nous ignorons au niveau du collectif. Nous estimons qu’il ne sert à rien de cacher des personnes décédées ».

Pour les conférenciers, ce qui s’est produit à Yirgou n’est ni plus ni moins qu’un « génocide ». « Ce pourquoi nous n’avons pas, à l’époque, voulu dire qu’il y avait eu génocide et l’élément qui nous manquait, c’était la préméditation, l’intention et la préparation. Il est clair que tous les éléments qui prouvent qu’il y a eu préméditation, préparation et exécution sont réunis. Pour nous, il n’y a aucun doute, il s’agit d’un crime de génocide qui a ciblé la communauté peuls et particulièrement les hommes majeurs », a clamé haut et fort Me Ambroise Farama, un des avocats des familles des victimes, qui a fait la reconstitution des faits, sur la base d’enquêtes, de témoignages, etc.

La genèse des faits 

« Tout a commencé du 23 au 29 décembre 2018, lorsque le groupe d’autodéfense (NDLR : les Koglwéogo) qui est bien connu, a d’abord organisé une fouille des domiciles des peuls à la recherche de tout ce qui pouvait être armes blanches ou armes à feu. Quel était le dessein de la recherche de ces armes ? Au cours de leurs recherches, ils ont emporté tout ce qu’ils ont pu trouver comme étant des armes blanches ou à feu. Avaient-ils reçu une mission pour le faire ? Certainement non. Avaient-ils le pouvoir de le faire ? Certainement non. Mais ils l’ont fait, sans être inquiétés. A la fin de cette première opération qui a consisté à désarmer la communauté peuls, ils sont revenus à partir du 29 décembre et leur ont donné un ultimatum de 72 heures pour quitter les lieux, délai qui expirait le 1er janvier 2019. Coïncidence malheureuse ou alibi, en tout cas, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, le chef de la communauté mossi a été assassiné. Nous ne pouvons pas affirmer qu’il y a un lien mais nous disons que la coïncidence est malheureuse et en même temps curieuse. Malheureuse en ce sens qu’il s’agit de pertes en vies humaines. Il s’agit d’un chef, de ses fils et ses sujets. Mais en même temps, elle est curieuse ce d’autant que c’est à l’issue de l’ultimatum de 72 heures que le chef a été tué. Ce qui est curieux, c’est que ce chef s’était opposé à cette action et à cet ultimatum. A la suite donc de son assassinat, il y a eu les représailles. Les Koglwéogo ont d’abord poursuivi les auteurs du crime, mais n’y sont pas parvenus. Ils se sont ensuite retournés et ont éliminé les Koglwéogo peuls qui étaient avec eux. Sans doute pour éviter que ces derniers ne se désolidarisent ou ne posent des actes contraires. Ensuite, ils ont procédé au massacre systématique de la communauté peuls et des personnes majeures », a relaté l’avocat qui a insisté sur le fait que les éléments de preuves en leur possession ont été recueillis auprès de témoins qu’ils ont pris soin de lister. « Nous avons évité de prendre seulement les témoignages de peuls ; nous avons pris également les témoignages de mossi de la localité qui n’approuvaient pas ces actes », a-t-il confié. A l’en croire, les éléments de preuves sont toujours en train d’être réunis et les 5 cabinets d’avocats qui se sont constitués en collectif pour assister les victimes se préparent pour pouvoir saisir les instances compétentes afin d’ouvrir une enquête sur ce crime de génocide. Les organisations internationales de défense des droits humains seront également saisies dans les prochains jours, à en croire le collectif.

« Si le génocide de Yirgou n’est pas puni… » 

Ce dernier a d’ailleurs déploré le fait que plus d’un mois après le drame, aucun acte matériel et concret de justice ne soit visible sur le terrain, hormis l’annonce faite par le procureur du Faso près le TGI de Kaya. Pour les conférenciers, la lenteur au plan judiciaire est une véritable préoccupation. « Les suspects sont libres de leur mouvement et, pire, continuent même de perpétrer des exactions sur la communauté peuls au vu et au su de tous, en toute impunité, les preuves sont en train de disparaître », s’est inquiété Daouda Diallo qui a interpellé l’Etat à « s’assumer dans toute sa plénitude ». Il a exigé, entre autres, des autorités, la prise en charge gratuite et effective des rescapés, la sécurisation des personnes et des biens, « le désarmement et la dissolution des milices de Barsalogho », etc. Pour lui, seule une justice impartiale, transparente et diligente peut contribuer à apaiser les cœurs et les esprits et promouvoir les vertus du vivre-ensemble.

De l’avis de Hassane Barry, un des conférenciers, les représailles contre la communauté peuls tendent à se généraliser à travers tout le pays. « Si on passe de simples violences au stade de génocide aujourd’hui, c’est parce que les dirigeants passés ou présents de ce pays, se sont rendus complices des exactions et meurtres, mais l’histoire jugera tout le monde. Si le génocide de Yirgou n’est pas puni dans les plus brefs délais, tous les commanditaires, les complices et même la chaîne de commandement de la sécurité, de la défense, de l’administration territoriale répondront pour crimes contre l’humanité et non-assistance à personne en danger », a prévenu Hassane Barry.

Le collectif a annoncé qu’au titre d’assistance, il a pu mobiliser 11 717 050 F CFA en espèces et près de 10 000 000 de F CFA en nature qui ont été remis aux déplacés.

 

LA LISTE DES VICTIMES

PAR VILLAGE

 

YIRGOU

(Barsalogho) – 12 morts

 

ALIOU ABBA, 78 ans

DICKO AMADOU SAMBO, 72 ans

DICKO SAIDOU HAMA, 35 ans

DICKO OUMAROU HAMA, 30 ans

DICKO SOULEYMANE, 27 ans

DICKO HAMADI SAMBO, 70 ans

DIALLO HAMADOU, 63 ans

DICKO OUSMANE, 60 ans

HAMADOUM ABDOULAYE, 40 ans

DICKO SOULEYMANE, 24 ans

DICKO DJIBILIROU, 22 ans

DICKO BELKO ADOU, 46 ans

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KOULPAGRE

(Arbinda) – 23 morts

 

DICKO NOUHOUN, 75 ans

DICKO HOUSSEINI 72 ans

DICKO DJIBILIROU70 ans

DICKO ABDOULAYE, 42 ans

DICKO MAMOUDOU, 40 ans

DICKO HAMADOUM, 38 ans

DICKO ALOU, 18 ans

DICKO KASSOJI, 60 ans

DICKO BOUREIMA, 50 ans

DICKO BOUREIMA, 22 ans

CISSE BELKO, 30 ans

DICKO BELKO, 27 ans

DICKO HAMADE, 60 ans

DICKO BOUKARIM, 28 ans

DICKO NOUHOUN    

DICKO BIRGUI    

DICKO ASSAMA    

DICKO ALIOU    

DICKO IBRAHIM    

DICKO NOUFOU    

DICKO DJIBILIROU    

DICKO ABDOULAYE    

DICKO HAMADOUM

 

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BIGUEL– KASSAYE (Barsalogho) – 19 morts

 

DICKO ISSA, 76 ans

DICKO MOUSSA, 70 ans

DICKO HAMIDOU HAIDOU, 44 ans

DICKO MAMOUDOU, 39 ans

DICKO KALDOU, 68 ans

CISSE MOUSSA, 50 ans

DICKO SAMBAL KESSEL, 52 ans

DICKO KALDOU, 60 ans

DICKO ABDOULAYE, 30 ans

DICKO LARBA, 78 ans

DIALLO ISSA, 63 ans

DICKO IDRISSA, 33 ans

DICKO MOUSSA, 70 ans

DICKO HAROUNA

DICKO OUSMANE

DICKO SADOU ADAMA, 30 ans

DICKO MOUSSA, 78 ans

DICKO KALDOU, 42 ans

DICKO BOUKARI, 30 ans

 

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SAGO (BELEGide) Barsalagho & Guiendbila

(Barsalagho) – 18 morts

 

DIALLO HAMADOUM, 45 ans

DIALLO ABDOURAMANE, 25 ans

DIALLO ABDOU KARIM, 50 ans

DIALLO HAMADOUM, 36 ans

DIALLO YOUBA, 47 ans

DIALLO SADOU, 70 ans

DIALLO HARATOU43    

DIALLO AMADOU 48 ans

DIALLO HAMADOUM, 36 ans

DIALLO MAMOUDOU 35 ans

DIALLO ISSA, 50 ans

CISSE MAMOUDOU, 41 ans

DICKO MOUSSA, 18 ans

DICKO HAROUNA, 50 ans

DICKO BOUKARI, 50 ans

DIALLO SADOU, 50 ans

DIALLO MAMOUDOU, 53 ans

DIALLO IDRISSA, 62 ans

 

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Boundoussi (Barsalagho) – 13 morts

 

DIALLO ABDOULAYE, 60 ans

DIALLO ADAMA, 40 ans    

DIALLO ABDOUSALAM, ans 35

DICKO HASSAN, 42 ans

DIANDE JOUTA HOORE, 57 ans

CISSE SADOU, 21 ans    

CISSE MAMOUDOU, 41 ans

DICKO HASSAN, 40 ans

DIALLO ABDOULAYE, 60 ans

DIALLO ADAMA, 40 ans

DIALLO ABDOUSALAM, 30 ans

DIALLO HAMADOUM, 40 ans

DICKO MAMOUDOU, 41 ans

 

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FOUBE (Barsalogho) – 13 morts

 

BAH ABDOULAYE, 58 ans

BAH MINKYALOU, 34 ans

DIALLO HAMADOUM, 50 ans

DIALLO AMADOU, 26 ans

DIALLO MOUSSA, 15 ans

DIALLO MAMOUDOU, 14 ans

DIALLO AMADOU, 16 ans

DICKO ABDOULAYE, 38 ans

DICKO MICAILOU, 41 ans

DICKO AMADOU, 72 ans

DICKO ABDOULAYE, 30 ans

DICKO AMADOUM SAMBA, 70 ans

CISSE BELKO

 

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MADOU (Barsalogho) – 7 morts

 

DICKO BOUREIMA, 4 ans

DICKO TIDIANE, 36 ans

DICKO DRAMANE, 25 ans

DICKO HAMADOUM, 40 ans

DIALLO KADRI, 50 ans

DIALLO HASSAN, 50 ans

DIALLO SADOU, 45 ans

 

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DAHKE (Dahkan, Barsalogho) – 17 morts

 

DICKO HOUSSEINI, 70 ans

DICKO ABDOULAYE, 34 ans

DICKO OUSSEINI, 60 ans

DICKO DOUKA, 30 ans

DICKO SOULE, 40 ans

DICKO HAMA, 30 ans

DIALLO YACOUBA, 18 ans

DICKO ABDOULAYE, 30 ans

BARRY ADAMA, 44 ans

BARRY BOUREIMA, 01 an

DICKO BOUKARI TOFADO, 27 ans

DICKO OUSSEINI, 56 ans

DICKO ISSA, 20 ans

DICKO OUSSEINI, 65 ans

DICKO ABDOULAYE, 24 ans

DICKO BOUKARI, 30 ans

DICKO ISSA, 20 ans

 

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SAGO, (Barsalogho) – 9 morts

 

DIALLO SADOU, 73 ans    

DIALLO HAMADOUM, 38 ans

DIALLO AMADOU, 40 ans

DIALLO MAMOUDOU, 31 ans

DIALLO ISSA, 47 ans

DIALLO IDRISSA, 40 ans

DIALLO MAMOUDOU, 43 ans

DIALLO HAMADOUM, 40 ans

CISSE MAMOUDOU, 41 ans

 

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KOUGRI KOULGA (TANGARAR / Arbinda) – 19 MORTS

 

DICKO DRAMANE, 56 ans

DICKO MOUMOUNI, 41 ans

DICKO BOUKARI, 25 ans

DICKO ALOU, 27 ans

DICKO HAMADOUM, 43 ans

DICKO OUMAROU, 40 ans

DICKO HAMA, 90 ans

DICKO ISSA, 42 ans

DICKO DEMBO, 51 ans

DICKO IDRISSA, 47 ans

CISSE AMADOU, 30 ans

MOUMOUNI ABDOULAYE, 43 ans

SADOU ADAMA, 20 ans

DICKO HAMADOUM HOUSSEINI, 46 ans

DICKO OUMAROU HOUSSEINI, 31 ans

DICKO MINKAYLOU SAIDOU, 60 ans

DICKO MINKAYLOU SAIDOU, 60 ans

DICKO OUSMANE, 50 ans

DICKO HAMADOU, 27 ans

 

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toekedogo (barsalago) – 20 MORTS

 

DICKO IDRISSA BOUKARI, 50 ans

DICKO HAMADOUM SEGO, 80 ans

DICKO AMADOU, 60 ans

DIALLO HAMADOU, 32 ans

DICKO MAMOUDOU, 62 ans

DICKO ISSA MOUSSA, 39 ans

DICKO AMADOU, 40 ans

DICKO MICAILOU, 27 ans

DICKO IDRISSA BOUKARI, 50 ans

CISSE SITA AMADOU, 42 ans

CISSE ADAMA, 20 ans

CISSE SITA, 50 ans

CISSE DJIBILIROU, 49 ans

CISSE MAMOUDOU, 54 ans

CISSE GUEDAL, 35 ans

CISSE IDRISSA, 50 ans

DICKO BOUKARI, 70 ans

DIALLO AMADOU, 38 ans

DICKO DJIBILIROU, 40 ans

DICKO AMADOU SAIMO, 71 ans

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TAATE (KELBO) – 15 MORTS

 

DIALLO HAMA SAYDOU, 34 ans

DIALLO MAMOUDOU, 30 ans

DIALLO MORE DALLAR, 35 ans

DIALLO OUSMANE, 60 ans

DIALLO HAROUNA, 57 ans

DICKO DJBILIROU, 49 ans

DIALLO HAMADOUM, 35 ans

DICKO BOUKARI, 60 ans

DICKO AMADOU, 50 ans

CISSE AMADOU, 37 ans

DIALLO AMADOU, 30 ans

DICKO ARBA, 70 ans

DICKO ISSA MOUSSA, 42 ans

DICKO AMADOU, 75 ans

DICKO HAMADOUM, 50 ans

 

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BOUNDOUSSI (ARBINDA) – 5 MORTS

 

DICKO ISSA, 63 ans

CISSE SADOU, 23 ans

DICKO ISSA, 60 ans

DICKO ISSA, 23 ans

DICKO LABBA, 40 ans

 

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Wiliwissou (Barsalogho) – 11 MORTS

 

DIALLO HAMA, 36 ans

DICKO BOUKARI, 70 ans

DICKO LARABA, 70 ans

HAMADOUM CISSE, 70 ans

DICKO 4OUSSEINI, 48 ans

DICKO ADAMA, 54 ans

DICKO HAMADOUM ALAYE, 58 ans

DICKO OUSSEINI, 41 ans

DICKO OUSMANE, 49 ans

BARRY HAMADOU, 18 ans

DICKO BOUKARY, 32 ans

 

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MARGOU – 1 MORT

 

DIALLO ABDOUL KARIM, 56 ans

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Palal Sambo – 1 MORT

 

HASSANE HAMIDOU, 46 ans

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Gasseliki – 2 MORTS

 

BARRY OUSMANE BOUKARI, 29 ans

DICKO ADAMA, 42 ans

 

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Talelgo – 5 MORTS

 

DICKO HAMADOU SAIDOU, 80 ans

DICKO HASSAN, 70 ans

DICKO ISSA MOUSSA, 39 ans

DICKO HAROUNA IDRISSA, 58 ans

DICKO DOUKA

 

Source : Dossier presse

 

 

 

 

Colette DRABO

 

 


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