ELIMINATOIRES CAN 2015 : Les Etalons rassurent, les Eléphants inquiètent
Le 5 septembre dernier, à l’issue d’un match jugé moyen, au regard de leur parcours phénoménal à la dernière CAN, les Etalons venaient à bout d’une modeste formation du Lesotho sur le score de 2 buts à 0 à Ouagadougou, dans le cadre de la première journée des éliminatoires de la CAN Maroc 2015. Il n’en fallait pas plus pour semer un peu de doute dans l’esprit de beaucoup de supporters, eu égard surtout au fait que malgré la belle chevauchée des Etalons à la dernière CAN et leur titre de vice-champions d’Afrique, les clubs ne se sont pas bousculés pour s’arracher les Etalons pendant le mercato en Europe. Aussi beaucoup de supporters nourrissaient-ils quelques appréhensions par rapport à la suite de la compétition et étaient curieux de voir la forme réelle et le comportement des Etalons face aux deux autres adversaires du groupe, l’Angola et le Gabon, considérés comme les véritables challengers dans cette course à la qualification à la CAN Maroc 2015.
Les Etalons ont prouvé qu’ils méritent bien leur titre de vice-champions d’Afrique
Le 10 septembre dernier, les Etalons ont plutôt rassuré les Burkinabè, lors de leur deuxième sortie, en l’emportant face à l’Angola sur le score de 3 buts à 0. Cette victoire des Etalons est à saluer à sa juste valeur, d’autant plus qu’elle a été acquise à l’extérieur, sur le terrain de l’adversaire, et devant son propre public. Oui, les Etalons ont été convaincants dans leur jeu, même si tout n’a pas été parfait, et ont su prouver à ceux qui doutaient encore, qu’ils méritent bien leur titre de vice-champions d’Afrique. Depuis un certain temps, ils ont prouvé qu’ils savaient voyager, et ce ne sont pas le Niger, le Gabon ni le Congo qui diront le contraire, eux qui avaient subi, l’année dernière, sur leurs propres installations, la loi des troupes de Paul Put lors des éliminatoires de la dernière coupe du monde Brésil 2014. Cette fois-ci, la note est beaucoup plus salée : 3 à 0 à l’extérieur, qui plus est, face à une nation de football. Cette victoire est celle de la solidarité, à l’image de ce que les Etalons ont jusqu’ici montré, mais aussi de la gestion intelligente du groupe par le staff technique à qui il faut tirer le chapeau. Il y a longtemps que les Etalons n’avaient pas réalisé pareille prouesse et c’est en cela que le mérite de Charles Kaboré et ses camarades est grand, eux qui ont su faire preuve de sang-froid, de solidarité et de maîtrise totale de la partie, devant leurs adversaires, malgré les tracasseries d’avant-match. Au bout d’un travail collectif avec à la conclusion Bancé et Pitroipa, les Etalons ont henni trois fois à Luanda, et ont fait perdre, au bout d’une heure de jeu, tout espoir aux Palancas Negras totalement dépassés, dont certains supporters avaient commencé à déserter les gradins avant même la fin du match. En même temps, le Burkina prend sa revanche sur cette équipe qui l’avait battu lors de sa dernière confrontation en phase de poule de la CAN 2012 au Gabon. Maintenant que les Etalons ont bien entamé ces éliminatoires en prenant six points sur six, il faut maintenir la flamme. Il ne faudra surtout pas penser que le plus dur est fait et toiser désormais les adversaires de haut. En cela, l’on peut compter sur Sita Sangaré et son équipe pour le leur rappeler, si besoin.
L’équipe camerounaise n’a pas fait dans la dentelle devant les Ivoiriens
L’autre fait marquant de cette deuxième journée des éliminatoires de Maroc 2015, est le naufrage des Eléphants de Côte d’Ivoire à Yaoundé. Yaya Touré et ses camarades ont bu le calice jusqu’à la lie, devant des Lions indomptables qui leur ont infligé une déculottée de 4 buts à 1, et sont en passe de faire oublier aux Camerounais les mauvais souvenirs de leur piètre prestation à la coupe du monde au Brésil. En effet, c’est une équipe camerounaise fortement rajeunie, qui n’a pas fait dans la dentelle devant des Ivoiriens qui, pourtant, avaient bien entamé le match par plusieurs incursions mordantes de Gervinhio. Mais la seule volonté des Ivoiriens, ni leur rang de première nation africaine, n’auront pas suffi à émousser l’envie des jeunes protégés de Volker Finke dont Clinton N’Jie et Vincent Aboubacar qui se sont fendus chacun d’un doublé. La page Eto’o semble bien tournée au Cameroun, mais l’ombre de Didier Drogba semble toujours planer sur la sélection ivoirienne. Le nouveau sélectionneur, Hervé Renard, a du pain sur la planche. Le Cameroun est certes la bête noire des Ivoiriens, mais l’ampleur du score a de quoi inquiéter. Espérons que ce n’est qu’un faux pas dont les Eléphants sauront se relever.
Outélé KEITA
