HomeA la uneFORUM REGIONAL DU CENTRE SUR LA SECURITE : Pour la fusion de la Police et de la Gendarmerie

FORUM REGIONAL DU CENTRE SUR LA SECURITE : Pour la fusion de la Police et de la Gendarmerie


 

 

En prélude au Forum national sur la sécurité prévu du 24 au 26 octobre 2017, des fora régionaux sont organisés dans les 13 régions du pays, afin de recueillir les opinions des acteurs étatiques et non étatiques pour venir à bout de l’insécurité grandissante. C’est Ouagadougou qui a abrité le forum régional du Centre qui a eu pour thème : « Garantir la paix et la sécurité pour un développement durable du Burkina Faso : la nécessité d’une réforme du secteur de la sécurité ». Présidée par le gouverneur de la région, Sibiri de Issa Ouédraogo, ce conclave a réuni plus de 200 participants qui ont passé au peigne fin le système sécuritaire burkinabè et proposé des solutions en vue de réduire de façon drastique l’insécurité dans la région du Centre en particulier, et dans le pays en général. La rencontre s’est tenue au Conseil économique et social, le 18 octobre 2017.

 

Le Burkina a mal à son système sécuritaire. Et c’est peu de le dire. Pourtant, la sécurité est considérée comme la mère de toutes les libertés, notamment celle qui permet aux citoyens et à tous les habitants d’un pays de jouir de toutes les autres libertés et de leurs biens. La désagrégation du système sécuritaire remonte, selon les acteurs, à 2010. Depuis cette époque, le pays a subi plusieurs chocs politiques et sociaux qui ont affecté sa capacité à réagir face à des attaques de grande envergure. Le dispositif déjà fragile du fait de la faiblesse des ressources allouées à ce secteur pour faire face à ses missions, a été ébranlé par les mutineries de 2011 au sein des Forces de défense et de sécurité. Ces évènements ont été suivis en octobre 2014 par l’insurrection populaire qui a fait monter d’un cran le goût de l’incivisme. Depuis ces évènements, le Burkina est confronté à de multiples défis sécuritaires liés principalement au terrorisme. Ce n’est pas la seule plaie en matière d’insécurité. Il faut y ajouter la récurrence des attaques à main armée, l’intolérance, la criminalité urbaine, les conflits intercommunautaires, la défiance de l’autorité de l’Etat. Face à ce tableau sombre, le gouvernement s’est lancé dans la recherche d’une solution structurelle. Le Forum national, prévu du 24 au 26 octobre prochain, s’inscrit dans cette logique. « A travers ce forum, il s’agit de faire le diagnostic des maux qui minent notre système sécuritaire et social et nous permettre également de trouver des solutions adéquates pour nous soustraire de ce guêpier », a indiqué le gouverneur de la région du Centre, Sibiri de Issa Ouédraogo. Pour éviter que ce futur forum ne soit une foire d’empoigne, les différentes régions sont invitées à produire un travail minutieux à la base avec les populations locales, dans l’optique de permettre une prise en compte des préoccupations et des propositions de tous les maillons de la société.

Restaurer le plus rapidement possible l’autorité de l’Etat

Ainsi, au Centre, 286 participants ont été conviés. Les Forces de défense et de sécurité, les autorités coutumières et religieuses, la société civile, l’Administration, bref, toutes les couches sociales ont été représentées. Les participants ont eu droit à deux communications présentées par les FDS. « Menaces, défis et besoins de sécurité » et « Perception des populations sur l’offre de sécurité des acteurs étatiques et non étatiques, notamment les initiatives locales de sécurité », tels ont été les deux plats de résistance servis aux participants.  De la quintessence de ces deux communications, les FDS ont fait cas de nombreuses difficultés qui les empêchent de jouer pleinement leur rôle. Ce sont d’abord et avant tout la faiblesse des moyens logistiques, humains et matériels. Ensuite, il y a l’absence d’un système de renseignement efficace. Enfin, on note la corruption, le manque de recyclage des agents… Par rapport à la question de la perception des populations sur l’offre de sécurité, les communicateurs ont indiqué qu’elle fait l’objet d’une appréciation mitigée. Concernant le premier rôle des agents de sécurité qui est la prévention de l’insécurité, les populations apprécieraient positivement la qualité du service rendu par les FDS. Mais en ce qui concerne la répression, la grande majorité de la population décrit les actions des FDS.

Pour améliorer l’offre sécuritaire dans la région du Centre et même au-delà, les participants ont recommandé l’adoption d’une politique de sécurité intérieure, le renforcement du dispositif sécuritaire, la recherche du renseignement opérationnel, la restauration de l’autorité de l’Etat, la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme. Des propositions d’ordre opérationnel ont également été faites. Il s’agit du renforcement de la logistique, de la fusion de la Police nationale et de la Gendarmerie. Cette fusion permettra, selon les participants, de lutter contre les querelles intestines entre ces deux corps et de permettre un maillage acceptable du territoire. « Toutes ces propositions feront l’objet de débat lors du forum national », selon le gouverneur Sibiri de Issa Ouédraogo.

Ousmane TIENDREBEOGO

 

 


Comments
  • La fusion Gendarmerie-police est une initiative excellente à explorer

    19 octobre 2017

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