HomeA la uneGRACE ROYALE ACCORDEE A LA JOURNALISTE HAJAR RAISSOUNI  

GRACE ROYALE ACCORDEE A LA JOURNALISTE HAJAR RAISSOUNI  


Condamnée récemment à un an de prison ferme pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage », la journaliste marocaine, Hajar Raissouni, a été graciée hier 18 octobre 2019, par le roi du Maroc, Mohammed VI. Cette mansuétude du chef du royaume chérifien s’élargit également aux autres condamnés dans la même affaire, notamment son fiancé, le gynécologue, l’anesthésiste et une secrétaire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un ouf de soulagement non seulement pour cette jeune femme de 28 ans qui avait toujours clamé son innocence, mais aussi pour l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme et plus particulièrement pour ceux de la liberté de la femme. En tout cas, en posant cet acte, le roi aura fait preuve de hauteur d’esprit car, l’arrestation et la condamnation de cette journaliste empoissonnaient de plus en plus le climat social au Maroc où des voix et pas des moindres s’étaient élevées pour demander sa libération. Malgré la posture de la Justice marocaine qui est restée droite dans ses bottes, nombreux sont ceux qui ont vite crié à une cabale contre cette journaliste du fait de sa proximité avec des personnes que l’on pourrait qualifier de fous du roi. En effet, en plus de travailler pour un célèbre quotidien critique au Maroc, Hajar Raissouni a des liens de famille avec un éditorialiste aux écrits acrimonieux à l’encontre du pouvoir et un idéologue ultraconservateur tout aussi acerbe dont elle est la nièce.

Cette affaire doit pousser le royaume chérifien à la réflexion

 

Ce qui a fait penser à un règlement de comptes. Cela dit, cette grâce royale est-elle le déclic d’une nouvelle ère pour la femme marocaine? Bien malin qui saurait répondre à cette question. En tout état de cause, il faut souhaiter que cette magnanimité du roi ne s’arrête pas en si bon chemin car derrière la jeune dame, se cachent d’autres Hajar Raissouni. Toujours est-il que la femme marocaine a besoin de plus de liberté,  notamment de disposer de son corps. Et tout laisse croire que ce n’est pas demain la veille que la bataille  qui vient d’être engagée et soutenue au-delà des frontières marocaines pour l’émancipation de la femme, s’arrêtera. On est d’autant plus fondé à le croire que la vague de manifestations et d’indignations qu’aura suscitées la condamnation de Hajar Raissouni, a été suivie d’un acte au symbole fort à savoir ce manifeste de « hors-la-loi » signé par 10 000 personnes qui demandaient ni plus ni moins la suspension de l’application de « lois liberticides » punissant de prison le sexe hors mariage, l’adultère et l’avortement.  Autant dire que cette affaire Hajar Raissouni doit pousser le royaume chérifien à la réflexion sur le modèle de société qu’il entend promouvoir en ce XXIe siècle.

 

DZ

 

 


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