HomeA la uneHOMMAGE UNIVERSEL A CHIRAC, VU D’AFRIQUE

HOMMAGE UNIVERSEL A CHIRAC, VU D’AFRIQUE


Les hommages à Jacques Chirac fusent de partout depuis son décès, le 26 septembre dernier. Et ce grand hommage qui frise la louange vient de chefs de partis politiques, de leaders d’opinion et de chefs d’Etat de tous les horizons y compris ceux africains. A voir ces obsèques grandioses où l’Etat français a mis les petits plats dans les grands, nos présidents africains en rêvent et au petit matin, devant leur glace, ils s’interrogent sur le type d’hommages auxquels ils auront droit après leur dernier souffle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les hommages grandioses, nos présidents en Afrique en raffolent. Tant et si bien que certains s’accrochent au pouvoir, espérant y mourir et bénéficier ainsi d’obsèques nationales dignes de ce nom. Or, cette compréhension de la gestion du pouvoir est révolue. Aujourd’hui, un chef d’Etat doit plutôt chercher à marquer son temps et son peuple en posant des actes nobles et non vouloir passer toute sa vie à la tête d’un Etat.  Ces hommages rendus à Jacques Chirac doivent interpeller certains chefs d’Etat comme Denis Sassou NGuesso, le président Togolais Faure Gnassingbé, Paul Biya du Cameroun pour ne citer que ceux-là. Les deux premiers cités participaient aux obsèques du président Chirac. Eux qui rament à contre-courant des valeurs de démocratie et d’alternance !  Si ces dictateurs pensent que c’est en s’accrochant au pouvoir qu’ils bénéficieront d’hommages nationaux, il est temps qu’ils se ravisent.

Les hommages grandioses se méritent

En effet, l’homme que les Français pleurent aujourd’hui, n’a fait que deux mandats présidentiels. Mieux, c’est sous sa présidence que l’on est passé du septennat au quinquennat. Ce n’est donc pas étonnant qu’il soit reconnu comme le 2e meilleur président de la Ve République, après Charles De Gaulle. En vérité, les hommages grandioses se méritent, car le peuple sait aussi reconnaître ses héros et ceux qui ont véritablement œuvré à améliorer ses conditions de vie. Et parmi ces personnes à qui des nations ont été reconnaissantes, figure en bonne place Nelson Mandela. En ne faisant qu’un mandat et en refusant de rebeloter, « Madiba » a voulu, à travers cet acte rarissime sur le continent africain, montrer qu’il y a une vie après la présidence. Cet exemple de l’ex-président sud-africain est, à n’en point douter, l’une des meilleures façons de s’attirer la sympathie et le respect de ceux dont on préside aux destinées. Il faut savoir quitter le pouvoir pour ne pas sortir par une porte dérobée. Les cas de Mobutu de l’ex-Zaïre aujourd’hui RDC, et Ben Ali de la Tunisie, tous morts loin des leurs et sans aucun hommage, devraient être autant de leçons pour nos chefs d’Etat. L’important,  ce n’est pas la durée au pouvoir, mais ce qu’on laisse à la postérité.

Boureima KINDO


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