HomeA la uneIBRAHIM OUEDRAOGO, PRESIDENT DE BURKINA WA-MEDO : « Aucun pays ne peut se développer sans consommer ses propres produits »

IBRAHIM OUEDRAOGO, PRESIDENT DE BURKINA WA-MEDO : « Aucun pays ne peut se développer sans consommer ses propres produits »


 

L’association Burkina Wa-mêdô organise du 19 au 25 février 2018, la première édition du « consommons local » à Ouagadougou au tour du thème : « Consommation locale et création d’emplois : stratégies et engagement nationaux pour la dynamisation du secteur de productivité ». Pour parler de cet événement dont l’objectif est de valoriser les produits locaux, les responsables de ladite association étaient face aux Hommes de médias, le 8 janvier dernier, dans la salle de conférences de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) à Ouagadougou.

De plus en plus, le slogan du père de la Révolution burkinabè, « consommons burkinabè » est sur les lèvres de nombreux Burkinabè. Mais l’association Burkina Wa-mêdô estime que ce refrain doit être une réalité et non un vain mot. Car selon son président, Ibrahim Ouédraogo alis Akim, la consommation des produits locaux contribue à renforcer l’économie nationale. « Aucun pays ne peut se développement sans consommer ses propres produits », a-t-il soutenu. Convaincus de cela, les membres de Burkina Wa-mêdô ont décidé de faire de la promotion des produits locaux leur cheval de bataille. C’est dans cette optique qu’ils organisent du 19 au 25 février prochain, en partenariat avec la CCI-BF en marge d’Africallia 2018, la première édition du « Consommons local ». Pour le président du comité d’organisation et chargé de mission, Moumouni Diallo, cette activité s’inscrit dans la dynamique de la sensibilisation des Burkinabè à produire et consommer local. Au programme, il est prévu un panel-débat et une rue marchande dénommée « Burkin’Daaga » où seront exposés des produits locaux issus des différents secteurs d’activité. Selon M. Diallo, l’objectif de cette activité dont le budget prévisionnel s’élève à 70 millions de F cfa, avec un apport personnel de 12 millions de F cfa est de relancer le débat au sein de l’opinion sur la nécessité de la consommation des produits locaux. « Comment peut-on résoudre les problèmes d’emploi des jeunes si l’on ne prend pas en compte le secteur de la production locale ?»  S’est-il interrogé. A son avis, il faut changer de paradigme de développement, de mentalité et de prise de conscience collective face aux nouveaux défis du développement. « Notre organisation pense que le « Consommons local » du président Thomas Sankara doit être une réalité et non des discours populistes », a-t-il laissé entendre. Le président du comité d’organisation estime que l’arrêt portant achat des produits alimentaires locaux et leur consommation au niveau des cantines scolaires et des casernes militaires doit s’étendre à d’autres secteurs d’activité. Mais à quel secteur pense-t-il ? M. Diallo dira que le secteur de la menuiserie par exemple peut être valorisé. Et d’ajouter qu’il suffit que le gouvernement décide que les mobiliers des différents bureaux soient locaux et les talents et innovations burkinabè se verront encouragés. Cela contribuerait également, a-t-il dit, à créer des emplois et donc, de la richesse. Les membres de Burkina Wa-mêdô, ont interpellé les autorités à poser réellement les bases fondamentales d’un développement durable basé sur l’innovation et la valorisation des artisans, des transformateurs et producteurs locaux.

Inciter les Burkinabè à consommer local

Quant à eux, ils continueront à mener d’autres activités dont des plaidoyers pour inciter les Burkinabè à consommer local. Du reste, les femmes de Burkina Wa-mêdô organisent dans les tout prochains mois dans ce sens, un panel suivi de foire pour sensibiliser davantage les Burkinabè sur la consommation des produits locaux, a confié Awa Boena, chargée de santé. Du point de vue des membres de Burkina Wa-mêdô, il urge pour les Burkinabè de vaincre le complexe du produit importé et mettre en avant, dans leurs achats, la notion de patriotisme économique. Car, ont-il souligné, le socle de l’économie se trouve dans la consommation et la production locale. C’est un secteur qui, à leurs yeux, est plein d’avenir et constitue une alternative durable dans la lutte contre le chômage et la pauvreté en milieu rural et urbain. « C’est notre PNDES », a lancé le président de l’association. Hélas, il manque d’accompagnement et est victime de forte concurrence d’importation, a-t-il déploré.

Dabadi ZOUMBARA


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