INAUGURATION DU PONT HENRI KONAN BEDIE : Le sphinx de Daoukro entre dans l’histoire !

Le pont Henri Konan Bédié a été inauguré, hier, 16 décembre 2014 à Abidjan. Le monument qui force l’admiration, a été construit à coût de milliards de F CFA par le président Alassane Dramane Ouattara qui, en guise de reconnaissance, l’a dédié à l’ancien président Henri Konan Bédié, celui-là qu’il appelle affectueusement son aîné. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’inauguration de ce pont intervient dans un contexte où le Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix (RHDP), du nom de cette coalition qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir, traverse une grave crise interne qui risque de le faire voler en éclats. Ce n’est un secret pour personne. L’appel au soutien à la candidature du président Alassane Ouattara, lancé par Henri Konan Bédié, n’est pas du goût de tout le monde. Car, on le sait, ils sont au moins trois candidats à savoir : Kouadio Konan Bertin alias KKB, Charles Konan Banni et le doyen Amara Essi qui ont affiché leur volonté de se lancer dans la course pour la présidentielle de 2015 et ce, contre le président Alassane Ouattara.

Le président Ouattara aura élevé Bédié au rang des grands hommes

Cela dit, les frondeurs ont beau tirer à boulets rouges sur le patriarche Henri Konan Bédié, il serait difficile voire impossible pour lui de se déjuger, en faisant marche-arrière. Le président Alassane Ouattara a réussi à lui clouer le bec en lui dédiant le pont le plus magnifique et le plus important, dit-on, de la sous-région. Humainement, on peut comprendre le sphinx de Daoukro. Ainsi donc, Bédié entre dans l’histoire. Son nom vient d’être inscrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire de son pays, la Côte d’Ivoire. Cela devrait faire réfléchir plus d’un ; surtout l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré qui, tel une âme en peine, va de pays en pays, bâluchon en main, le cœur meurtri et le visage endolori. Et l’ironie du sort a voulu que l’inauguration ait lieu au moment où celui-ci, après trois semaines de séjour au Maroc, soit de retour en Côte d’Ivoire. En tout cas, on espère bien que la crise actuelle que traverse le RHDP, passera le plus tôt possible et que l’essentiel sera sauvé, ne serait-ce qu’au nom de Houphouët Boigny dont tous se réclament les héritiers. Quant à Bédié, il doit une fière chandelle au président Ouattara qui, en dépit des torts qu’il lui a faits avec son « ivoirité », l’aura élevé au rang des grands hommes. C’est cela les grands hommes. Ils sont prompts à jeter la rancune à la rivière.

Boundi Ouoba