INSECURITE ROUTIERE : Siffler la fin de la récréation
Le jeudi dernier, au cours d’une rencontre avec les transporteurs, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure a dit ceci : « Désormais, tout chauffeur qui sera pris en flagrant délit d’excès de vitesse verra son permis de conduire retiré et il sera frappé d’indignité dans la conduite des véhicules de transport ». Cette fermeté affirmée du gouvernement de lutter contre l’excès de vitesse sur les axes routiers, intervient quelques heures seulement après le tragique accident de la circulation qui a eu lieu sur l’axe Boromo/Bobo, qui a coûté la vie à une trentaine de personnes. A ce qu’on dit, le chauffeur roulait à une vitesse qui défie les principes édictés par le code de la route. Et cet accident n’est pas le premier lié à l’excès de vitesse dans notre pays. Les exemples du genre sont si nombreux que l’on ne se mettrait pas à vouloir les égrener l’un après l’autre, au risque d’en perdre haleine. En tout cas, nombreux sont les transporteurs qui, par leur incurie, ont injustement envoyés leurs clients ad patres. Et les plus chanceux de ces clients qui sont encore en vie, sont soit impotents soit traumatisés à jamais. En effet, comment comprendre qu’avec des voies aussi exiguës que délabrées, des chauffeurs se permettent de rouler au-delà de 100 km à l’heure ? Comment comprendre qu’un chauffeur traverse une agglomération sans frein, comptant seulement sur l’aide de Dieu ? La récréation a assez
duré. Si fait que l’interdit a fini par devenir la norme dans ce pays où chacun se croit tout permis. C’est pourquoi la volonté affichée par le gouvernement de mettre de l’ordre en combattant l’incivisme est salutaire à tout point de vue.
Le gouvernement doit aller jusqu’au bout, en mettant en œuvre les mesures drastiques annoncées
Car, on ne peut pas laisser les gens endeuiller des familles entières, parce qu’ils veulent se faire des sous. En effet, il ressort que certains patrons des compagnies de transport mettent la pression sur leurs chauffeurs pour que ceux-ci fassent des rotations rapides aux fins d’augmenter leurs gains. Tant et si bien que ne tenant pas physiquement, certains chauffeurs finissent par se doper pour pouvoir être à la hauteur. Allez-y comprendre ! Certes, comme son nom l’indique, un accident peut arriver, quelles que soient les dispositions prises ; mais, comme le dit l’adage, « pour ne pas accuser le scorpion, il faut balayer sa maison» ; cela pour dire qu’avant de dire que la route a encore tué, il faut d’abord s’assurer que l’erreur ne vient pas de nous, les Hommes. C’est pourquoi le gouvernement doit aller jusqu’au bout, en mettant en œuvre les mesures drastiques annoncées : la vérification de la conformité entre le véhicule et la visite technique, la tolérance zéro à la surcharge, la surveillance du stationnement sur les axes routiers, entre autres. Cela suppose que les contrôles seront davantage renforcés sur les axes routiers. Mais comme on le sait, il n’y a rien de si grand dont la ruse humaine ne puisse abuser. En fait, on ne le sait que trop bien, bien des transporteurs sont de connivence avec les forces de défense et de sécurité, si fait qu’ils savent que rien de grave ne peut leur arriver. Il suffit parfois pour le chauffeur pris en flagrant délit, de glisser quelques liasses d’argent entre les papiers du véhicule, et le tour est joué. Oubliant qu’on met ainsi en péril les pauvres passagers.
Sidzabda
